ESMERALDA

𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟑𝟕

Enora

Evelyne a disparu ? Est ce qu'elle s'est faite enlevée ?

Mon cœur s'emballe à cette pensée. Et si elle était en danger ?

- Accélère !  je lance en secouant le bras d'Aiden.

Il appuie brusquement sur l'accélérateur. La vitesse grimpe en flèche, dépassant les 100 km/h. Mon regard reste rivé sur le compteur, une boule d'angoisse montant dans ma gorge. Aiden zigzague entre les voitures avec une précision terrifiante, frôlant les rétroviseurs à chaque virage. La route défile à une vitesse folle alors que le soleil commence a se coucher.

- Pas aussi rapidement !

Je serre ma ceinture et m'enfonce dans mon siège.

Aiden ne ralentit pas, au contraire, il accélère encore, faisant rugir le moteur. Chaque virage est pris à une allure effrayante, la voiture frôle dangereusement les autres véhicules sur la route. Le ciel s'assombrit, les derniers rayons du soleil disparaissent derrière l'horizon, plongeant la route dans une demi-obscurité. Les phares des voitures illuminent brièvement nos visages, tandis que la nuit s'installe peu à peu autour de nous.

Mon cœur bat à tout rompre, je serre la ceinture de sécurité et m'enfonce dans mon siège, les yeux rivés sur la route.

Evelyne est en danger à cause de moi, j'aurais du trouver une solution..

C'est de ma faute !

Je suis trop stupide..

Soudain, je sens la main d'Aiden se poser doucement sur ma cuisse, sa chaleur traversant le tissu de mon pantalon. Le geste, inattendu mais apaisant, me détend légèrement . Mon cœur ralentit à peine, mais je me surprends à respirer un peu plus calmement.

- Ça va aller, murmure-t-il en commençant à caresser doucement ma cuisse. Je suis sûr qu'elle va bien.

Ses mots résonnent, mais une partie de moi refuse de se calmer. Evelyne est peut-être en danger, et cette certitude me ronge. Pourtant, son contact et son assurance me réconfortent malgré moi. Après une demi-heure de route, nous arrivons enfin devant un bâtiment imposant que je n'arrive pas à reconnaître. La façade est grise et austère, des lumières blafardes éclairent faiblement l'entrée. Aiden gare la voiture brusquement, et je sens un nœud se former dans mon estomac.

Je descends lentement du véhicule, mes yeux scrutant les alentours. Rien ne semble familier. L'endroit est silencieux, presque trop.

- Où est-ce qu'on est ? je demande, la voix tremblante.

Aiden contourne la voiture et s'arrête à mes côtés, observant les fenêtres sombres du bâtiment.

- Là où on va obtenir des réponses, répond-il simplement, avant de se diriger vers l'entrée sans un mot de plus.

Je le suis en silence, traversant les lourdes portes métalliques après avoir passé devant une dizaine de vigiles, tous en tenues sombres, silencieux. L'atmosphère est oppressante, chargée d'une tension palpable. Aiden m'a déjà parlé de cet endroit, un lieu qu'il a fait construire en secret, connu seulement d'une poignée de personnes — une trentaine, pas plus. Ici, au cœur de ce bâtiment invisible aux yeux du monde, se déroulent les opérations les plus secrètes de la mafia italienne. En pénétrant dans ce lieu où les affaires clandestines sont orchestrées dans l'ombre, un frisson me parcourt l'échine. Aiden avance d'un pas assuré, comme s'il appartenait à cet univers depuis toujours, mais moi... je me sens étrangère, vulnérable.

- Bienvenue dans le cœur de l'enfer, murmure-t-il sans se retourner.

Super...

On commence à descendre un escalier en spirale, chaque pas résonnant contre les murs. L'air devient plus lourd à mesure que nous nous enfonçons dans les entrailles de ce bâtiment. Arrivés au sous-sol, un immense couloir sombre s'étend devant nous, éclairé seulement par de faibles néons. Il y règne un silence presque inquiétant puis soudain, un hurlement strident déchire l'air, résonnant dans les couloirs.