ESMERALDA

𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟑𝟓

Aiden

Je fixe la silhouette d'Enora disparaître dans la pénombre puis, sans prévenir, une douleur brûlante explose sur ma joue. Le choc me fait vaciller, et je baisse les yeux, surpris, pour croiser le regard furieux de ma mère.

Elle vient de me gifler.

- Comment as-tu pu... ? crache-t-elle, les yeux remplis de colère et de mépris.

Je reste figé, une main portée à ma joue, incapable de dire un mot. La réalité de la situation s'impose brutalement, et tout ce que je ressens, c'est une froideur qui me glace le sang. Et c'est repartie.

- Quoi ? je lance en me reculant, les mains dans les poches.

- Ne sois pas insolent, comment tu as pu la laisser se faire tuer ?! hurle ma mère.

Qui ? Hannah ou.. à force je ne sais même plus.

- Ce n'est pas de ma faute si cette conne s'est faite choper ! je crache à mon tour en les dévisageant.

Ma réponse semble encore plus l'énerver, tant mieux.

- T'es qu'un bon à rien, crache mon père. Tu as laissé ta fiancée mourir. Elle était notre seule porte d'entrée pour atteindre la mafia polonaise. Maintenant, ils vont se retourner contre nous !

Je serre les dents, essayant de garder mon calme face à ses accusations.

- Elle était sous la surveillance des hommes de son père, répliqué-je, ma voix plus calme, mais glacée. En quoi c'est de notre faute ?

Mon père devient livide, ses poings se serrent jusqu'à ce que ses jointures blanchissent. Il donne un coup furieux contre le mur, son visage déformé par la rage.

- Parce que ton putain d'ADN a été retrouvé sur l'arme qui l'a tuée !! hurle-t-il, sa voix éraillée résonnant dans la pièce. Il frappe encore le mur, ses poings tremblant de fureur.

On m'a piégé.

- Bordel.

- Hannah est morte à cause de toi ! Tout est de ta faute, tout est toujours de ta faute, hurle ma mère.

La c'est sûr, elle parle de Sienna.

- Hannah ? Ou Sienna ? Je ne sais même plus de qui tu parles à force, je réponds, en reculant d'un pas, les mains toujours enfoncées dans mes poches.

Une seconde gifle claque contre ma joue, me coupant net. 

- Ne t'avise plus de parler d'elle ! Tu es la honte de cette famille, incapable de protéger qui que ce soit.

- Parce que tu me considères encore comme membre de cette famille ?!

Mon regard se durcit alors que la rage monte en moi, brûlant à chaque mot que je prononce.

- Tu as toujours été une erreur, tu sais ça ? Depuis le début. Rien de ce que tu fais n'est jamais à la hauteur.

La voix de mon père résonne dans le couloir, froide et tranchante, et son accent rend ses mots encore plus durs, comme un couperet qui tombe. Je lève les yeux vers lui, chaque mot résonne en moi, comme s'ils cherchaient à me détruire un peu plus.

- Une erreur, c'est ça que je suis pour vous ? Juste une foutue erreur...

Mes mains tremblent légèrement, mais je ne les lâche pas du regard.

- Si tu n'avais pas été aussi égoïste, rien de tout ça ne serait arrivé. Tout ce chaos, tout ce sang sur tes mains... Tu n'es qu'une déception.

Je sens mon cœur se serrer à ses mots, mais je refuse de leur montrer la moindre faiblesse.