Chapitre 1

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Dans lequel Kim Namjoon cogne un mec vraiment fort et rejoint un gang

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Note de la traductrice : Pour les mots suivis d'un numéro entre crochet : vous trouverez leur définition en commentaire du paragraphe et en fin de chapitre. Bonne lecture !

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Namjoon quitte la scène, les jambes en coton et des lumières plein des yeux. Il soulève ses lunettes de soleil pour se frotter les paupières. Il a probablement l'air un peu con, à porter des lunettes de soleil à l'intérieur, mais bon Dieu, l'éclairage des projecteurs est une saloperie et Namjoon n'est pas prêt à finir aveugle pour un battle de rap [1], quand bien même il lui a offert l'immense satisfaction de réduire en miettes son adversaire.

« Tu veux à boire, RapMon ? » Un barman, vaguement familier avec ses cheveux teints en rose et ses larges épaules, lui offre une bouteille d'eau minérale que Namjoon accepte volontiers. En quelques secondes, il en a déjà ingurgité la moitié.

Il aime la scène. Il aime les sensations, le picotement au bout de ses doigts et le poids d'une tonne au creux de son estomac, la montée simultanée de l'adrénaline et du stress qui permet à son cerveau de carburer encore plus vite et trouver le juste mot, la juste phrase, tout en prêtant attention à une douzaine d'autres détails. Il se sent vivant. Il se sent électrifié, il doit s'empêcher de sautiller, de sourire comme un dément, d'attraper la personne la plus proche pour lui vomir une thèse de dix mille mots relatant toutes les facettes de ce battle au cours duquel il a détruit Shiwu et toutes les décisions qui ont conduit à ce dénouement.

Ça ne correspondrait pas à l'image qu'il veut donner, cela dit. Dévoiler son enthousiasme à qui que ce soit dans ce club, ce serait donner à ses futurs opposants une arme contre lui. Namjoon aime trop les battles pour ça.

Peut-être qu'en tant que Kim Namjoon, il pourrait en parler à quelqu'un. Mais pas en tant que Rap Monster. Pas Rap Mon, le rappeur de battles cool, détaché et badass.

Ce n'est pas si grave. Il y a des choses bien pires que de garder pour lui la célébration de sa victoire.

Il termine la bouteille d'eau et la rend au barman, accepte quelques claques de félicitation dans le dos et quelques tapes sur l'épaule, puis s'éclipse par la porte de derrière pour reprendre son souffle dans l'allée.

Ce n'est pas tellement qu'il fait froid dehors, plutôt qu'il règne une chaleur étouffante à l'intérieur. Il n'empêche que le contraste le fait frissonner. Il s'adosse contre les briques fraîches à l'extérieur du Cherry Bar, réajuste son sweat et contemple les nuages dans le ciel nocturne.

Putain, son cœur bat encore la chamade, et il sent que ses joues sont chaudes et rouges derrière les verres noirs de ses lunettes de soleil.

« Hé ! Rap Monster ! »

Il reconnaît cette voix. C'est Shiwu, son dernier adversaire. Shiwu avait mené un combat décent, au lieu de s'écraser devant Namjoon, et certaines de ses phases [2] n'étaient pas si mal. Cependant son flow n'était pas aussi bon que celui de Namjoon, ses vannes pas aussi cinglantes, et lentement mais sûrement, le public s'était détourné de lui au profit de Namjoon. Mais il n'était pas mauvais.

C'est pourquoi Namjoon, qui s'efforce normalement d'avoir l'air aussi froid qu'un iceberg, arbore une expression plus chaleureuse que d'habitude lorsqu'il se retourne pour lui faire face. Shiwu est grand, peut-être cinq centimètres plus grand que Namjoon, avec de larges épaules et des jambes épaisses – si Namjoon est une girafe, alors Shiwu est un rhino – et il n'a pas l'air aussi ravi que lui de le voir. Il n'est pas seul, non plus. Il est suivi de trois ou quatre mecs vêtus de vestes bleu marine qu'on croirait achetées en lot dans un magasin discount d'uniformes scolaires. Namjoon ne savait pas que Shiwu faisait partie d'un gang.

Ce que j'ai fait l'été de mes 18 ans et demi, par Kim NamjoonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant