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Ethan

Au cours du voyage, j'ai rapidement remarqué que mon meilleur ami était dans sa bulle. Le véritable problème, c'est qu'après tout ce temps, et malgré notre amitié, Iliyan reste essentiellement solitaire. J'ai réussi à briser une petite partie de sa carapace, juste assez pour qu'il me considère comme son meilleur ami, mais je me demande encore comment j'ai pu y parvenir...

On vient d'arriver dans le hall de ce magnifique hôtel cinq étoile. Et je suis déjà surexcité à l'idée de bien profiter de ce voyage et surtout de faire en sorte que Iliyan soit beaucoup plus ouvert à moi. Ça risque d'être une épreuve très compliqué mais je prend le risque.

Depuis le début, je suis à ses côtés et j'ai bien compris que ses interactions ne s'adressent qu'à moi, et à personne d'autre. C'est pourquoi je prends le risque de le laisser un peu seul, surtout pour aller faire du repérage. J'ai l'intention de sortir discrètement et d'emmener Iliyan avec moi à l'aventure. Je m'engage alors dans un couloir baigné d'une lumière blanche tamisée qui mène aux toilettes.

Bon, rien d'extraordinaire. Je fais demi-tour pour regagner l'accueil, mais je ne m'y attarde pas. Je jette juste un coup d'œil vers mon meilleur ami, qui est maintenant assis dans un coin à attendre que l'attribution des clés se fasse. Chaque personne est en binôme, donc je sais déjà que je suis avec lui. D'ailleurs, je me demande comment l'université a pu nous dénicher cet hôtel à couper le souffle. D'après mes recherches sur Internet, cet hôtel a cinq étoiles quand même.

Je continue mon chemin jusqu'à arriver dans une pièce spéciale qui est le bar. Waouh ! Tout est magnifique. Déjà qu'à l'accueil, ça donnait le ton, mais le bar était tout bonnement splendide, luxueux. Je n'arrive pas à trouver d'autres adjectifs pour qualifier l'endroit.

Je ne bois que très rarement, mais là, je me dois d'aller prendre un verre.

—Bonsoir !

—Bonsoir jeune homme ! Avez-vous l'âge d'être ici ?

Quoi ? J'ai largement dépassé la majorité. Pour qui il se prend, celui-là !

—Oui, j'ai l'âge, tranche-je.

Un rictus se forme au coin de ses lèvres. Cet imbécile me nargue en plus. Il se prend pour qui sérieusement ?

—Montrez-moi votre carte d'identité !

Il m'énerve. Tiens, je vais lui faire ravaler son insolence. Je... Merde, j'ai laissé mon sac avec Iliyan. Merde. Merde. Merde. Genre ce barman aura le dernier mot ? C'est FRUSTRANT.

— Comme vous pouvez le voir, je n'ai pas mon sac avec moi.

— Alors au revoir petit ! dit-il avec son éternel rictus au coin des lèvres.

—JE VAIS ME PLAINDRE À VOTRE SUPÉRIEUR-

—C'est bon, laisse-le, il porte un badge, ça doit être l'un des petits d'Esposito. Et je serais toi, je ferais attention à ne pas attirer les foudres d'Esposito.

Je me retourne et fais face à un... je n'ai pas les mots. Il est beaucoup trop... beaucoup pour que ce soit vraiment une personne. La colère me fait halluciner, je crois. J'ai en face de moi un... un très bel homme. Non, même pas un homme, vraiment irréaliste. Donc la rumeur comme quoi en Italie il n'y avait que des êtres surréalistes était donc vraie.

Il s'approche de moi... je... je fais quoi ????? Panique à bord. Je vais m'évanouir, je crois. Il se dresse pile en face de moi, il tend sa main, et je ne sais pas pourquoi je ferme instinctivement les yeux.

Je sens son parfum qui prend possession de mon odorat.

— Ouvre les yeux ! Dit-il.

Sa voix rauque transperce mon ouïe d'une telle force. Mais je deviens fou. C'est moi ou j'ai l'impression d'être sous l'effet d'une drogue hallucinogène ?!

LUCKYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant