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9H00.
CORPORACIÓN UNIVERSITARIA REMINGTON.
PDV RUBY SABBATINI. 19 ANS.


C'est mon premier jour dans cette école d'art colombienne et, j'espère de tout cœur, réussir à m'intégrer.

Pour l'occasion, j'ai enfilé une tenue qui me met en valeur.

Du moins, qui ne me rend pas plus moche que je ne le suis déjà.

Une jupe courte, de couleur noire, en jeans. Accompagnée d'un corset de la même teinte. Pour ne pas avoir froid, j'ai prévu un gilet rouge bordeaux qui est accordé à mes ballerines.

Je croise mes doigts entre eux avant de pénètrer dans la pièce qui est censé être ma classe.

Si je me plante le premier jour euh ...

-Comment puis-je t'aider ? me dit le professeur qui donnait cours avant ma venue.

-Je suis bien au B112 ?

-Absolument pas. Tu es nouvelle ?

-Oh ...je vois. Oui c'est mon premier jour. Excusez moi du dérangement.

-Pas de problèmes voyons ! Je vais demander à un élève de t'y accompagner.

-Vous n'êtes pas obli-

-Aden, conduis la jeune femme au B112 s'il te plaît.

-Merci ..., dis-je à voix basse.

Le dénommé Aden s'avance vers moi et sort de la classe. Je suppose devoir le suivre donc, j'esquisse un sourire et, sort à mon tour de la salle.

Je vais être honnête, il n'a pas l'air de vouloir m'aider mais je passe outre.

-Tu es inscrit dans cette école depuis longtemps ? lui demandai je pour commencer une discussion.

-Oui, me répond-il d'une voix agacé.

En fin de compte, essayer d'engager un dialogue n'est pas une bonne idée.

Le reste du trajet se passe dans un silence étouffant mais qui n'a pas l'air de le déranger. À l'inverse de moi qui est très gênée par la situation.

Nous arrivons face à un local où une fiche plastifié, accrochée à la porte, indique "B112".

-Merci de m'avoir guider, lui dis je poliment.

Il me lance une nouvelle fois un regard agacé puis, se dirige en direction de sa classe.
                

Ce premier jour a été fatiguant. Mais au moins, j'ai réussi à sympathiser avec la fille à côté de moi, en cours de sculpture.

C'est d'ailleurs mon seul exploit de la journée.

Elle s'appelle Claire Alcaraz. C'est une blonde aux yeux clairs et au corps parfait.
Elle est vraiment jolie et son cœur est aussi beau que sa personnalité.

Malheureusement, nous n'avons pas choisi les mêmes options. Nous nous voyons qu'en cours de sculpture et de graphisme.

C'est mieux que rien ...!

Je prends le chemin qui mène à l'arrêt de bus. Je le vois de loin et autant vous dire qu'il est bondé !

Je m'approche de la foule et me fais bousculer de tous les côtés, c'est insupportable et je déteste être entourée par une masse de personnes.

J'ai cette phobie, depuis toute petite, et souvent les gens ne me prennent pas au sérieux car d'après eux je fais mine d'être anxieuse pour "attirer l'attention".

J'aimerai tellement qu'ils acceptent la vérité.

Mais c'est tellement plus simple de rire des autres que de se mettre à leurs places, n'est ce pas ?

Je m'avance vers le chauffeur prête à lui demander l'horaire du prochain bus mais je l'aperçois au loin, assis.

Une place vide réside à côté de lui donc je décide de m'approcher pour m'y asseoir.

-Je peux ? lui demandai je.

Il hoche la tête. Je lui envoie un sourire reconnaissant et m'assoie sur le siège.

L'ambiance est pesante. Je ne fais que de le regarder toutes les secondes sans pouvoir m'arrêter. Sa beauté est hypnotisante.

Surtout ses yeux noir charbon. Ils m'obsèdent et je ne peux m'empêcher de vouloir les regarder une fois de plus.

-Quoi ? Me lâche-t-il froidement.

-Tes yeux, ils sont magnifiques.

Zut !

Il m'observe sceptique puis, détourne le regard pour se concentrer sur la vue que lui offre la fenêtre à sa droite.

J'arrive à mon arrêt et me précipite pour sortir de ce car. Hors de question que j'y reste une seconde de plus.

-Désolée pour la gêne occasionnée et à demain ! lui dis je sans lui laisser le temps de me répondre.

Pour être honnête, je ne pense pas qu'il m'aurait répondu. Il aurait sûrement hocher la tête ou bien il m'aurait fixé quelques secondes avant de retourner à son occupation.

                

Le ciel a viré au noir. La lune a fait son apparition. Je n'arrive pas à dormir.

Je repense à tous les événements de cette journée. À ma rencontre avec cet homme énigmatique mais qui m'intrigue tant.

Pour une raison quelconque, je suis impatiente d'être à demain. Est-ce l'effet qu'il a sur moi ? Non. Je ne dois pas m'attacher.

Mais c'est si dur...

Je haïs cette partie de ma personnalité. Ce fragment de mon âme. Je suis le genre de femmes qui s'attachent à n'importe quels hommes qu'elle croise si il lui accorde ne serait-ce qu'un petit regard.

Mais avec lui c'est différent. Dans ses gestes, il n'a rien fait pour que je me sentes importante et encore moins avec ses paroles vu le peu de mots qu'il m'a adressé.

Pourtant, j'ai la forte impression qu'il me connaît plus que je ne le crois. Que je l'intéresse plus que ce qu'il essaye de me montrer.

Peu importe. Je ne dois pas m'attacher. En aucun cas. Je ne me causerai plus jamais de peines volontairement. Mon cœur, tout comme mon âme, ont asser souffert.

Prendre soin de moi, prendre confiance en moi. Me trouver. Faire ce qu'il me plaît. Profiter de la vie. Je me suis promise d'y arriver.

Je me suis jurée de ne plus penser au bonheur des autres avant le mien.

Mais ce n'est pas aussi facile que ça en à l'air. Quand on a passé l'entièreté de sa vie à vivre à la soumission des autres, sans avoir la force de se rebeller par peur de leur faire du mal car au fond de nous, nous les aimons. Changer du jour au lendemain n'est pas une tâche facile.

C'est n'est pas grave,

j'y parviendrai,

tôt ou tard.

Sur ces pensées, je tombe dans les bras de Morphée. Honnêtement, ça m'avait manqué.

Ruby : Loneliness of the soul.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant