20 juin 1940, France,
20 juin 1940, Paris avait été réquisitionner le 14 juin, cela fait six jours maintenant que nous attendons la boule au ventre qu'ils arrivent eux les Allemands. L'ennemi qui a perdu la grande guerre et ou nos pères en sont revenus victorieux. Notre paix commune n'aura pas duré vingt-cinq ans.
Assis devant mon piano, en chêne j'admirai ma rue qui était calme. Il n'était que sept heures après tout, mes cheveux attachés en un simple chignon, n'allait pas me gêner pour jouer. Depuis maintenant plusieurs jours je suis sur une composition que j'ai interprétée moi-même et à laquelle j'ai donné le nom de " tempête en été ". J'ai choisi ce nom pour ces hommes et ces femmes qui fuient leurs foyers, pour la zone libre. Les Allemands sont la tempête, étrange pourtant tout s'accorde parfaitement.
Des bruits de pas, se faisait entendre de l'étage. Puis les escaliers se mirent grincer sous les pas de mon père déjà préparer pour le travail, il me regarda avec mélancolie. Mais pourquoi donc ?
- Tu m'étonneras toujours mon petit ange.
- Pourquoi donc papa ? Parce que je me suis levée avant toi ?
- Non parce que quoi qu'il arrive tu garderas toujours le sourire. Me dit-il tout en s'asseyant à mes côtés, son visage qui était encore remplie de joie, laissa place à du sérieux et puis il se racla la gorge avant d'entamer :
- Lucile, t'es sœurs sont déjà au courant toute les deux mais pas toi, et je voulais que ça soit moi qui te le dise ma chérie. Les Allemands arrivent aujourd'hui Varreine.
- Depuis quand le sais-tu papa ?
- Une semaine, oui je sais j'aurais dû t'en parler avant mais je préférais te voir garder le sourire encore un petit peu avant que tu ne les voies détruire nos vies.
- Papa.
Je retenais les larmes qui commençaient à monter, la gorge serrer je le regardai se lever et m'embrasser le front avant de sortir et d'aller en direction de la mairie, il était le maire après tout, il devait donc accepter les ordres et moi ça fille je devais être forte. Aussi forte que mes deux sœurs ainées, Augustine et Léa. Elles étaient forte et n'avaient peur de rien, tout le contraire de moi. J'étais du genre sensible, si n'est pour dire trop.
Je restais là à contempler mon piano pendant encore une dizaine de minutes avant de m'évader une nouvelle fois de ce monde, et d'entrée à nouveau dans mon jardin secret. Mes doigts balayaient les touches, je me sentais apaiser par le toucher de ces touches si délicates et si fragile, elles étaient comme moi. J'aimai par-dessus tout rêver de la musique me dire qu'un jour, oui un beau jour je pourrais entrer dans le conservatoire de Paris et y jouer plusieurs de mes compositions, et tempête en été en ferai partie.
Et puis je rouvre les yeux, la musique est terminée, je ne suis plus de mon paradis. Non je suis de retours dans la triste réalité qui est la guerre, mes doigts ont terminées leur danse endiablée sur les touches pour se placer sur mes cuisses, bientôt j'aurais enfin terminé c'est notes. Et j'aurais la joie de jouer ce morceau, au bal qui auras lieu pour le 14 juillet.
- C'était magnifique Lucile. Je me retournai et croisa le regard de ma sœur Augustine, elle me souriait montrant sa dentition, Léa descendit retenant un bâillement, et nous salua de vive voix avant de s'assoir à table. Je refermai mon piano et rejoignais mes deux sœurs.
- Alors quoi de beau aujourd'hui, les filles ? Questionna Léa la bouche plaine.
- Papa à demander que l'on reste à la maison hier. Alors nous allons ranger le linge, préparer à manger, faire les chambres pour nos nouveaux arrivants et le ménages. Quelle magnifique journée n'est-ce pas. Oh et Lucile pour le piano il faudra que tu demandes à papa.
VOUS LISEZ
La valse du Diable
RomanceJuin 1940, Une tempête en été. Est-ce étrange de jouer du piano, le jour de l'occupation ? Et d'intituler la mélodie, tempête en été ? Car bien malheureusement, les Français fuyaient leurs maisons, comme s'ils fuyaient une dangereuse et dévas...