Chapitre un

133 14 21
                                    


Birdy- Deep end.

Maiden

Bip bip bip bip

Ce bruit...

Bip bip bip bip

—Maiden ?

Oui?

Les mots se forment dans ma tête, mais ne franchissent pas la barrière de mes lèvres. Un gémissement de désespoir s'échappe de ma gorge douloureuse. Tant bien que mal, je tente de bouger mes doigts dans l'espoir que quelqu'un, me voit, me remarque.

Une voix féminine se met à crier des  "Oh mon dieu" près de moi.

—Docteuuuuur, hurle-t-elle.

Mes yeux s'ouvrent lentement et chaque mouvement me demande un effort considérable. La vive lumière blanche est si puissante qu'elle me brûle la rétine. Je plisse fermement mes paupières, dans le but d'y échapper. Quand je tente à nouveau l'expérience, c'est une ombre que j'aperçois au-dessus de moi. Ma vision est encore floue, je ne distingue pas les traits de son visage, sa tête semble totalement déformée.

—Monsieur Jacobs, vous m'entendez ? Veuillez ouvrir les yeux s'il vous plaît.

Monsieur, monsieur... ouvrez les yeux, les yeux, les yeux... Monsieur, vous m'entendez, ouvrez, ouvrez. Monsieur, veuillez ouvrir vos yeux s'il vous plaît. Vous, vous, vous, m'entendez ? Monsieur, monsieur, monsieur, vous m'entendez... ouvrez les yeux, les yeux, les yeux... Monsieur, ouvrez, ouvrez. Monsieur, veuillez ouvrir les yeux s'il vous plaît. Vous, vous, vous, m'entendez ? Monsieur, monsieur, monsieur,  vous m'entendez... ouvrez les yeux, les yeux, les yeux... Monsieur,  ouvrez, ouvrez. Monsieur, ouvrez les yeux...

L'angoisse s'immisce profondément en moi à l'entente de ces paroles. Elles n'arrêtent pas de faire écho dans mon cerveau. La terreur prend le dessus et  je ne contrôle plus rien. Mes yeux se referment et ma respiration s'accélère. Je suis pris de convulsions laissant la panique me submerger. Je veux hurler mon désespoir, mais je n'y parviens pas. Je me débat avec je ne sais quoi, je ne sais qui, je veux juste me libérer de ce poids qui m'oppresse. Ce qui semble être un homme sur moi entreprend une pression forte sur mes épaules afin de clouer mon corps au matelas. Je suis dans un endroit que je ne connais pas, avec des voix que je n'identifie pas. Mais qui êtes-vous ! ai-je envie de crier.

Je ne suis plus maître de mon corps ni de mon âme. Une bulle de solitude m'envahit et personne n'est capable de m'en libérer.

Que m'arrive-t-il? Où suis-je?

—Lâchez-le, ordonne la voix féminine.

L'individu qui me maintient me relâche instantanément. Mes spasmes musculaires s'atténuent et ma crise se calme. Une seconde silhouette apparaît face à moi, mais une fois de plus, je n'arrive pas à l'identifier convenablement, cependant, malgré son visage flouté, cette personne m'est familière.

—Maiden, c'est moi.

Charlotte ?

Ce timbre de voix ressemble terriblement à celui de ma belle-mère, néanmoins l'odeur de... brioche qui se répand autour de moi, n'est pas la sienne.

—Monsieur Jacobs, je suis le Docteur Masson. Vous êtes au Pennsylvania Hospital depuis deux mois et quatre jours exactement, m'explique-t-il. Vous êtes en sécurité dorénavant.

Pardon ? Deux mois ? Mais qu'est-ce qu'il m'est arrivé ? ai-je envie de lui demander.

Or, aucun son ne sort de ma bouche.

Forbidden Flower. 1-Liens toxiques Où les histoires vivent. Découvrez maintenant