Chapitre 1

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Le bruit des moteurs de l'avion qui s'éteignent est comme un signal de fin d'un long voyage. Emma descend de l'appareil, le cœur battant à l'idée de poser enfin le pied sur le sol italien. Naples, son rêve depuis tant d'années, s'étend devant elle, baignée par la lumière dorée de l'après-midi.

Elle sort son téléphone de sa poche et compose rapidement le numéro de sa mère. Quelques tonalités, puis une voix familière et rassurante.

— « Maman, je suis bien arrivée ! » annonce-t-elle avec un sourire malgré la fatigue.

De l'autre côté de la ligne, la voix de sa mère est douce, pleine de fierté mais teintée d'inquiétude.

— « Je suis tellement contente que tu sois en sécurité. Comment ça s'est passé ? Le vol n'a pas été trop long ? »

Emma soupire doucement, observant l'aéroport autour d'elle, le chaos de l'arrivée la ramenant à la réalité.

— « Long, mais tout s'est bien passé. Maintenant, je suis impatiente de commencer cette nouvelle aventure. »

Sa mère rit doucement, lui rappelant qu'elle doit être prudente, qu'elle doit profiter mais aussi faire attention. Emma écoute avec un sourire, mais ses yeux sont déjà attirés par l'animation de l'aéroport italien, par ces nouvelles voix, ces odeurs, cette atmosphère si différente.

— « Je dois aller récupérer mes bagages, maman. Je t'appelle dès que je suis installée, promis. »

Après avoir raccroché, Emma inspire profondément. Elle est prête à affronter ce qui l'attend, ou du moins, c'est ce qu'elle pense.

Emma se dirige vers la zone des bagages, tirant son petit sac de cabine derrière elle. Elle balaie du regard la foule de voyageurs, encore étourdie par la sensation d'étrangeté qui l'envahit. L'italien résonne autour d'elle, rapide, mélodieux, mais aussi difficile à suivre. Elle sourit en songeant à ses cours d'italien, se promettant de les perfectionner durant son séjour.

Ses valises enfin récupérées, elle sort de l'aéroport, où une brise chaude et sèche la cueille immédiatement. L'air italien, bien différent de celui qu'elle a laissé en France, la frappe, presque apaisant après les heures passées dans l'avion. Elle lève les yeux vers le ciel bleu limpide, et, pour un instant, son excitation l'emporte sur la fatigue.

Elle vérifie l'adresse que son université lui a envoyée pour sa résidence étudiante. « Via Giuseppe Verdi », murmure-t-elle pour elle-même, tout en cherchant un taxi. Alors qu'elle s'apprête à s'engouffrer dans l'un d'eux, un groupe d'hommes en costume, tous plus imposants les uns que les autres, se dirige vers la même file de taxis. L'un d'entre eux la bouscule légèrement en passant, mais ne prend même pas la peine de s'excuser. Emma fronce les sourcils, surprise par cette rudesse.

L'homme en question, grand et robuste, porte une chemise noire ouverte sur le col et des lunettes de soleil malgré l'heure tardive. Il rejoint ses compagnons sans un mot de plus. Emma détourne le regard, sentant une étrange tension dans l'air autour de ces hommes. Sans trop s'y attarder, elle monte dans son taxi et donne l'adresse au chauffeur.

Le trajet vers la ville se déroule dans un silence relatif, interrompu seulement par le vrombissement du moteur et quelques coups de klaxon. Emma admire les paysages méditerranéens qui défilent sous ses yeux : des collines verdoyantes, des maisons aux teintes chaudes, et au loin, le bleu scintillant de la mer. Tout semble parfait, comme dans ses rêves d'Italie.

Mais à mesure que le taxi approche du centre de Naples, l'atmosphère change. Les bâtiments sont plus délabrés, les rues plus étroites, et les graffitis commencent à tapisser les murs. Une sorte de nervosité s'installe en elle sans qu'elle ne puisse l'expliquer. Elle se rappelle de ce groupe d'hommes vus à l'aéroport, et une idée lui traverse l'esprit : ce pays ne ressemble pas à la carte postale qu'elle avait en tête.

Mio AngeloWhere stories live. Discover now