Chapitre 7 | L'antre de mes tourments

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Alina

Italie-Milan
Villa Muratti

Deux jours. 

Deux jours que je suis fiancée. 

Deux jours que je suis à Milan. 

Deux jours que je suis dans la grande villa des Muratti. 

Deux jours que je suis enfermée dans la chambre qui m’a été attribuée, à me goinfrer d’Oreo que j’avais dans mes valises. 

Comme si Maria avait deviné que je m’enfermerais, incapable de sortir pour
les affronter. 

Ce n’est pas comme s’ils mouraient d’envie de me voir non plus. 

Je ne sais pas quelle heure il est, mais à en juger par les doux rayons de soleil, il doit être neuf ou dix heures. 

Ma chambre est d’une simplicité austère : draps blancs, murs blancs, placard blanc, avec une salle de bain attenante. 

Mon ventre gronde, fatigué d’ingurgiter toujours la même chose. 
Des coups secs résonnent soudain contre
les quatre murs de ma chambre. 

Qui que ce soit, partez et oubliez-moi. 

— Alina ? 

Une voix féminine. Ce n’est donc pas mon cher fiancé. 

Je pousse un soupir de soulagement et vais ouvrir la porte, me retrouvant face à des yeux vert émeraude. 

La jeune fille qui me dévisage semble avoir quinze ou seize ans. Ses cheveux noirs sont attachés en queue de cheval, et elle fait à peu près ma taille. 

Elle continue de me fixer, les yeux écarquillés. 

— Tes… tes yeux, bégaye-t-elle en les désignant du doigt. 

Mes yeux ? 

Je me précipite vers le miroir de la coiffeuse et découvre, horrifiée, que j’ai oublié de remettre mes lentilles de couleur. 

Elle a vu mes yeux… 

Je file dans la salle de bain, cherchant désespérément mes lentilles, et une fois retrouvées, je les remets à toute vitesse. 
Je reste une bonne minute à reprendre mon souffle avant de sortir, trouvant la jeune fille assise sur le lit. 

— Je ne dirai rien, me fait-elle savoir. 

Aucune insulte, pour l’instant. 

— En fait, moi, c’est Isabelle, dit-elle en se levant et en s’approchant de moi. La sœur de Damien. 

Sa sœur ?! 

Face à mon mutisme, elle me sourit et continue. 

— Tes yeux… tu es née comme ça ? Oh, désolée si c’est un sujet… 

— Oui, je la coupe avec un sourire pour la détendre. 

— Ils sont… 

Écœurants ? Terrifiants ? 

— Magnifiques, finit-elle par dire. 

Je la regarde, surprise par ce… compliment ?

Elle respire la bienveillance et la joie de vivre. 

— Tout le monde est en bas pour le petit-déjeuner. Ça fait deux jours que tu n’es pas sortie, tu dois sûrement… 

Elle est interrompue par mon traître de ventre qui grogne. 

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⏰ Dernière mise à jour : Oct 16 ⏰

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