Chapitre 1 | Why choose ?

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Alina

Russie

Manoir Fedorov.

10h12


L'air frais du jardin est si agréable. Les différentes variétés de fleurs qui y sont plantées diffusent des parfums enivrants, créant une sensation des plus merveilleuses.

J'aime lire au milieu de cette verdure ; elle m'aide à me concentrer, loin des cris constants de ma sœur aînée qui résonnent dans le manoir.

Assise sur une chaise, légèrement en retrait du manoir, je lis en toute tranquillité, bercée par le chant des oiseaux par ce doux matin d'automne.

Orgueil et Préjugés

C'est le cadeau que Maria m'a offert pour mon anniversaire. J'ai aujourd'hui 17 ans.

Je ne parviens pas à lâcher ce livre, il est tout simplement captivant. Ce n'est pas qu'une simple romance, il dépeint les sociétés sexistes, arrogantes et superficielles de l'époque. Elizabeth Bennet est le seul personnage féminin à être pleinement consciente de sa valeur, refusant de vivre uniquement dans la perspective du mariage.

Au fil de l'histoire, on observe une évolution marquée de chaque personnage, en adéquation avec le titre Orgueil et Préjugés.

Plongée dans cette réalité parallèle, je n'ai pas entendu Maria s'approcher.

— Bonjour, mademoiselle Alina, me salue-t-elle avec un sourire bienveillant.

Je lui rends son sourire et referme mon livre, lui accordant toute mon attention.

— Bonjour, Maria, dis-je, heureuse de la voir.

Maria est une femme d'une cinquantaine d'années, ses cheveux grisonnants sont relevés en un chignon soigné. Ses yeux marron contrastent joliment avec son teint italien.

— Votre père désire vous voir, annonce-t-elle alors.

Mon père veut me voir ? Cela doit être important, sinon il n’aurait jamais demandé à me rencontrer. Je ne suis qu'un fardeau à ses yeux.

Je me lève à contrecœur, mon livre en main, et je dépoussière quelques feuilles tombées sur ma longue robe verte, qui m’arrive aux chevilles. Je n'aime pas exposer mon corps, c'est pourquoi je choisis toujours des vêtements couvrants.

— Allons-y, dis-je à Maria, redoutant cette entrevue avec mon père.

Qu'est-ce qui peut bien être si important pour qu'il exige ma présence ? Je le saurai bientôt.

Nous avançons vers cette demeure, témoin de mes rires, de mes pleurs

De ma souffrance.

— J’aimais beaucoup vos cheveux blancs, ils vous allaient si bien, commente Maria sans me regarder.

J'ai récemment teint mes cheveux. D’un blanc immaculé, ils sont désormais blonds, et mes yeux vairons — l’un violet, l’autre marron — sont tous deux de couleur marron grâce à des lentilles.

En somme, plus personne ne connaît ma véritable apparence, hormis mon père, ma sœur, Maria et ma défunte mère. Et bien sûr, mes anciens camarades de classe, qui me harcelaient à cause de ma différence.

"Hey, regardez, c’est Alina la sorcière !"

"Tu es monstrueuse !"

"Ne t'approche pas, tu me dégoûtes !"

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