Les Mystères de Lonevale

Chapitre 2

À la fin du XVIIe siècle, le Massachusetts était un terrain fertile pour la peur et l'inquiétude. Les rumeurs de sorcellerie se propageaient comme un feu de paille dans les villages, s'infiltrant dans l'esprit de chaque sorcier et sorcière. Les nuits étaient peuplées de murmures anxieux et de regards furtifs, tandis que les témoignages de ceux qui avaient été emprisonnés ou exécutés alimentaient une atmosphère de terreur.

Dans le petit village de Lonevale, les procès s'enchaînaient à une vitesse folle. Les rues, habituellement animées par le rire des enfants et le commerce, étaient désormais envahies par des visages pâles et soucieux, les rumeurs de nouveaux procès faisaient frémir la population. Chaque jour, des voix s'élevaient pour désigner des innocents, souvent des femmes qui ne correspondaient pas aux normes rigides de la société. Sous le régime d'Evanora Harkness, la matriarche du village, ces accusations prenaient une tournure particulièrement sombre. Evanora, fervente dans sa quête de pouvoir et de conformité, n'hésitait pas à faire exécuter ceux qu'elle jugeait indésirables.

Agatha était au cœur de cette tempête. Accusée de pratiquer la magie noire, elle était devenue le bouc émissaire de l'inquiétude ambiante. Pour la population de Lonevale, cette accusation ne relevait pas seulement de la sorcellerie ; c'était un reflet de leur propre peur de l'inconnu, de ce qui déviait de la norme.

Les jours passaient, et la pression sur Agatha s'intensifiait. Elle voyait les regards accusateurs se poser sur elle, les chuchotements derrière les portes closes, les mains qui se levaient pour la désigner comme sorcière sous l'emprise du Darkhold. Dans l'ombre du château, alors qu'Evanora orchestrait des procès sans pitié, Agatha se sentait piégée entre l'héritage de sa mère et ses propres désirs. Elle comprenait que, dans cette lutte pour l'acceptation, elle risquait non seulement sa liberté, mais aussi sa vie. C'était sa propre identité qu'elle devait défendre.

Les deux jeunes femmes se glissèrent entre les ombres des arbres, leur cœur battant à l'unisson, l'adrénaline pulsant dans leurs veines. L'air était frais et chargé d'humidité, chaque bruit, chaque craquement de branche faisant monter leur anxiété.

« On devrait pas trainer ici, » murmura Agatha, sa voix tremblante trahissant sa détresse. Elle se sentait prise au piège.

« Mais on a pas vraiment le choix, » répondit Rio, serrant délicatement la main d'Agatha, bien que son propre cœur tambourinait d'inquiétude. « on se doit de fuir, loin du danger, loin de ta mère."

Leurs pas étaient précautionneux, chaque mètre parcouru était un danger de plus. Les bois, d'ordinaire familiers, semblaient désormais hostiles, chaque ombre se déformant en une silhouette menaçante. La lune, à peine visible à travers le feuillage, jetait des ombres longues et inquiétantes, créant un paysage féerique qui cachait des dangers bien réels.

À chaque tournant, la peur d'être rattrapées les envahissait. Agatha pouvait presque sentir le souffle de la colère de sa mère sur ses épaules. Elle se tourna vers Rio, cherchant dans son regard cette lueur d'espoir qui lui avait toujours semblé si rassurante. Mais aujourd'hui, même cette lueur s'était dissipée dans les yeux de Rio, son esprit était tourmenté par des milliers de visions et de scénario insoutenable.

« Et si ma mère arrive a mettre la main sur moi, sur nous ? » demanda Agatha, la voix étranglée par la panique. L'idée d'être capturées, de faire face à la colère d'Evanora, l'emplissait d'angoisse.

« Tu vas voir ce que je vais lui dire à ta mère moi. » déclara Rio remplie de colère,

« crois moi que je ne vais pas la laisser te prendre, c'est mal me connaitre»

Mais dans le silence des bois, les doutes s'infiltraient comme un brouillard sournois. Agatha se sentait si faible, si vulnérable, en décalage avec la force que Rio tentait d'incarner. 

Dans l'épaisse forêt de Lonevale, un bruit soudain, comme un craquement sinistre, fit sursauter Rio et Agatha. Ce murmure troublant, émergeant des sous-bois, éveilla une peur viscérale qui s'insinua dans leur cœur. Instinctivement, Rio saisit la main d'Agatha, la tirant à elle avec une force désespérée. Elles se mirent à courir, leurs souffles se mêlant aux battements effrénés de leurs cœurs.

« Ici ! » cria Rio, entraînant Agatha plus profondément dans l'obscurité, espérant que les ombres les protégeraient des yeux inquisiteurs qui guettaient dans les lointains. Alors qu'elles s'enfonçaient dans le sous-bois, une angoisse sourde les étreignait, une sensation oppressante que la liberté se dérobait à chaque pas. Les arbres, tels des spectres vigilants, semblaient murmurer des avertissements, leur feuillage bruissant comme des voix lointaines. Elles avançaient, le chemin se dérobant sous leurs pieds, l'inconnu s'annonçant tel un abîme insondable ou une promesse d'évasion.

Les bruits dans les sous-bois s'intensifièrent, une cacophonie d'ombres se resserrant autour d'elles. Dos à dos, les jeunes femmes guettaient, le regard furetant dans chaque recoin sombre de la forêt, prêtes à faire face à une menace imminente. En un instant, la tranquillité se brisa : un éclat lumineux jaillit, et Rio fut projetée à plusieurs mètres, heurtant le sol avec fracas. À peine eut-elle le temps de reprendre ses esprits qu'une pluie de magie dansait à travers les cimes des arbres, des éclats de lumière fendant l'obscurité comme des éclairs.

L'instant suivant, Rio se redressa, cherchant désespérément le regard d'Agatha, mais celle-ci était déjà emprisonnée par deux sorcières aux robes noires, leurs mains puissantes maintenant fermement ses bras derrière son dos. Les cris d'Agatha résonnaient, empreints de désespoir, se perdant dans le murmure des géants végétaux. La scène était insupportable, chaque hurlement creusant un peu plus la douleur dans le cœur de Rio. Agatha, se débattant, refusait de céder à cette injustice, sa détermination flamboyante contre l'ombre de la fatalité.

Les sorcières, implacables, traînèrent Agatha plus profondément dans les bois, un sac noir recouvrant son visage. Chaque seconde était un supplice, le sol inhospitalier lui écorchant les mains. La lune, teintée d'un rouge sanguin, veillait sur elles comme un spectre malveillant, gardienne de secrets et de péchés oubliés. Les murmures de la forêt semblaient se transformer en chants funestes, et Agatha, prise dans l'étau du désespoir, commença à appeler le nom de Rio, ses paroles se mêlant aux échos d'une promesse de vengeance.

Mais ses forces l'abandonnaient, et la réalité s'effritait autour d'elle. Les paysages se déformaient, et des souvenirs d'enfance défilaient comme des ombres. Chaque image était une piqûre de nostalgie, chaque visage familier se noyant dans la mélancolie de son sort.

Pendant ce temps, Rio se retrouvait piégée dans une boucle temporelle sans fin. La forêt, autre fois familière, s'était métamorphosée en un palais de miroirs ou son portrait était refléter dans chaque tronc, dans chaque recoin de ce labyrinthe où les couloirs infinis se contorsionnaient et se déformaient. La sorcière verte, connue pour son agilité d'esprit, se sentait désorientée, chaque pas l'éloignant un peu plus de la réalité. L'enchantement n'était pas sa force ; au contraire, c'était une faiblesse, et cette situation semblait être un cauchemar éveillé, d'autant plus avec l'angoisse de ne pas savoir où l'on emmenait son amante.

Au fur et à mesure que le temps s'écoulait, l'écho des voix inconnues s'intensifiait, une mélodie mystérieuse et inquiétante qui murmurait des promesses de trahison et de douleur. Agatha et Rio, chacune dans leur propre tourmente, se vouaient a une lutte sans précédent. Elles incarnaient l'objet d'une expérience affreuse ou la douleur était vive et la peur accablante de vérité. Plus rien ne semblait être lucide pour les deux jeunes femmes. 

_____________

j'espère que ce début vous plait !! je dois avouer que j'ai tellement été touchée par ce canon dans Agatha all along (merci Marvel haha) que je ne pouvais pas ne pas écrire une histoire sur Agatha et Rio. Autant être delusional jusqu'au bout ! 

surtout n'hésitez pas à me donner votre avis et votre retour sur les chapitres au contraire ça me ferait super plaisir.