Impuissante, Agatha sentait un sentiment de faiblesse l'envahir, une lassitude profonde qu'elle n'avait d'autre choix que d'accepter. Une brûlante injustice déchirait son cœur tandis que sa peau, bien que sans blessures apparentes, semblait laisser s'échapper des éclats invisibles de rancœur et de haine, prêtes à germer dans les recoins de son âme à tout instant. Elle sentait que l'heure de la punition approchait, et une angoisse intense, presque tangible, étreignait son être. Les mots de sa mère résonnaient tel un gong funèbre, chaque reproche s'abattant comme un coup sur son esprit déjà fragilisé.
Son esprit vacillait, s'échappait, et pourtant elle sentait les secousses de ce trajet sinistre. La forêt, plongée dans l'obscurité de cette nuit d'automne, semblait s'étendre sans fin autour d'elle. Agatha était traînée, impuissante, le froid mordant sa peau, chaque pas l'éloignant davantage de toute lueur d'espoir. Seule face à cette terreur, l'idée de sa propre vulnérabilité lui était insupportable. Elle aurait voulu se défendre, mais chaque tentative ne faisait que drainer un peu plus de son énergie, comme si une force invisible s'en nourrissait, l'épuisant sans relâche.
Bientôt, les arbres tordus de la forêt cédèrent la place à des ruelles sinistres, celles de Lonevale, ce quartier d'ombre où personne ne pourrait jamais entendre son cœur battre de peur. Les sorcières qui la tenaient prisonnière connaissaient bien ce chemin, un sentier caché et gardé par des sorts anciens. Ici, les coupables étaient marqués comme morts pour que leur sort reste à jamais scellé dans l'oubli, et Agatha comprit qu'elle était condamnée à disparaître la ou même la Mort ne pouvait lui tendre les bras. Des larmes, brûlantes et incontrôlables dévalaient sur son visage ; à présent, elle savait jusqu'où sa mère pouvait aller, même contre sa propre fille. Ce silence glacial de ses sœurs sorcières accentuait son désespoir.
La peur l'envahissait, sourde et paralysante. Ce n'était plus les rues de Lonevale qu'elle parcourait a présent, mais des souterrains humides et étouffants où la sorcellerie noire dominait la nature elle-même, un monde où toute lumière était proscrite. Le sol se couvrait d'un brouillard jaune, étouffant, qui embrouillait ses sens et renforçait son angoisse. Agatha, d'une voix tremblante, supplia :
« Où m'emmenez-vous ? Dites-moi quelque chose, je vous en prie ! »
Seul le silence répondit à son cri désespéré, et elle se sentit encore plus démunie en assistant a e qu'elle redoutait le plus; sa propre vulnérabilité.
Soudain, des cris perçants retentirent, lointains mais qui semblaient se rapprocher. Peut-être étaient-elles, elle et ses bourreaux, les seules à se diriger vers cette source de détresse. Les voix s'entremêlaient, certaines empreintes de rage, d'autres de douleur. Et dans ce labyrinthe de tunnels où régnait le brouillard oppressant, aucun signe d'espoir ne semblait exister pour elle.
Chaque minute qui passait dans ces souterrains lui révélait un peu plus la déchéance de ce monde caché. Elle se retrouvait face aux reflets d'une société rongée par la trahison, un monde où ceux que l'on considérait comme indésirables, les âmes en marge, étaient abandonnés à leur sort. Les rebuts d'un monde corrompu par le pouvoir et la richesse, relégués dans cet abîme silencieux, vivaient en échos autour d'elle. Agatha se rendait compte de la noirceur de son propre sabbat, de sa propre famille, et de l'implacable règne de sa mère. et c'était a ce moment précis que plus jamais elle ne marcherait accompagné. Agatha ne pouvait compter que sur elle même car la noirceurs des individus qui la tenait prisonnières étaient effrayantes.
Après de longues minutes, le tunnel s'élargit enfin, la laissant émerger dans une sorte de vaste clairière souterraine, un espace béant dont les dimensions mêmes défiaient la raison. Elle leva les yeux et, bien que le plafond de cette caverne gigantesque se perde dans des ténèbres insondables, elle devina l'ombre imposante d'une forteresse, noire et impérieuse, dressée au cœur de ce monde sous-terrain. Ses tours fines et décharnées s'élevaient comme les griffes d'une créature maudite, cherchant une issue invisible vers la surface. La roche semblait suinter une lueur verdâtre, chaque fissure marquée d'une lumière malsaine, une vie sombre qui parcourait la forteresse comme une veine de poison.
Les murs, massifs et froids, semblaient absorber la lumière tout en rejetant une étrange chaleur, comme si la forteresse elle-même respirait et exhalait une magie ancienne, corrompue jusqu'à l'os. Autour d'elle, le sol était jonché de détritus, de vieilles potions renversées, de symboles tracés dans la suie, marquant le passage de sorciers qui avaient erré dans ces ruines, espérant sans doute trouver une échappatoire. Quelques figures maigres se pressaient dans l'ombre des ruelles adjacentes, des sorciers et sorcières aux visages creusés, respirant l'air toxique en silence, leurs yeux vides reflétant la folie de ceux qui n'ont plus aucun espoir.
Agatha sentit un frisson glacé parcourir son échine, mais ses jambes, faibles et terrassées, continuaient de la porter, la guidant malgré elle vers l'entrée béante de la forteresse. Elle aperçut les chaînes massives, pendues le long des murs de pierre noire, et le cliquetis des maillons lui rappela la mise en garde d'anciens contes effrayants que sa mère lui murmurait enfant. Une porte de fer massif, sombre et griffée par le temps, s'ouvrait comme une bouche prête à l'engloutir. Les runes gravées sur le seuil s'illuminaient faiblement, pulsant d'une énergie noire.
À l'intérieur, les murs, suintant d'une humidité épaisse, semblaient se resserrer comme pour enfermer Agatha dans un étau invisible. Elle savait qu'ici, chaque couloir, chaque recoin et chaque pierre de cette forteresse l'attendait comme une proie. Les échos de sa respiration s'entrechoquaient dans ce silence funèbre, et dans l'obscurité, il lui sembla voir les contours de cellules aux portes lourdes, fermées par des talismans maudits.
Sous ses pieds, le sol disparaissait par endroits, laissant entrevoir des ponts de bois usé suspendus au-dessus de gouffres sans fond. Les chaînes rouillées accrochées aux plafonds semblaient l'observer, prêtes à la saisir au moindre faux pas. Elle sentit la présence d'esprits errants, des âmes condamnées à errer ici pour l'éternité, et chaque murmure, chaque craquement ajoutait un poids terrible à sa peur.
Agatha, toujours traînée de force dans ces couloirs sombres, s'apprêtait à être enfermée dans l'une des cellules les plus profondes, là où même les échos peinent à atteindre. Le sol était jonché de poussière noire et de restes d'incantations anciennes, qui flottaient dans l'air comme un voile maudit, collant à la peau et pénétrant les poumons comme un poison lent. Les murs étaient marqués de griffures et d'inscriptions ensanglantées, des appels de détresse laissés par les âmes captives, un ultime témoignage des prisonniers que la forteresse a déjà dévorés.
Il n'y avait pas de mots assez forts pour décrire ce qu'Agatha ressentait. Et a ce moment précis, seul les souvenirs de son passé innocent re faisait surface dans son esprit.
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alors.. je viens de voir le final d'agatha all along.
J'attendais avant de poster ce chapitre d'avoir les derniers épisodes dans l'espoir d'en apprendre d'avantage sur le passé d'Agatha et de Rio, et du coup du procès que l'on voit dans wandavision qui était un premier jet de l'histoire d'agatha. Mais finalement on a pas eu plus d'information sur elles deux donc je poursuis mon idée de base. Je posterais alors normalement plus régulièrement. En attendant j'espère que ce chapitre vous a plus!!
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Les Mystères de Lonevale
FanfictionA la fin du 17e siècle, dans la colonie de Salem, au cœur du Massachusetts, la peur et l'inquiétude s'installent parmi les habitants, exacerbées par des accusations de sorcellerie sous le régime d'Evanora Harkness. Dans ce contexte oppressant, Agath...