Le lendemain matin, nous nous dirigeâmes vers la petite maison de Madame Marceau. Elle se trouvait au bout d'un chemin de terre bordé de vieux arbres, et l'endroit avait quelque chose de presque mystique. L'air était frais et le ciel couvert, ajoutant à l'atmosphère étrange qui nous accompagnait.
Nous frappâmes à la porte en bois usé. Après un court instant, elle s'ouvrit lentement, révélant une femme aux cheveux blancs et au visage marqué par les années, mais avec des yeux vifs et perçants qui semblaient tout voir.
— « Je m'attendais à vous », dit-elle calmement, comme si notre venue n'était qu'une formalité.
Sans un mot de plus, elle nous invita à entrer. L'intérieur de sa maison était aussi singulier que je l'imaginais : des étagères remplies de vieux livres, des objets anciens que je ne pouvais même pas identifier, et une odeur de plantes séchées flottant dans l'air.
Nous prîmes place dans un petit salon où Madame Marceau s'installa face à nous, croisant ses mains sur ses genoux, en attente.
— « Vous voulez parler de l'Ordre », dit-elle sans détourner son regard de Théo.
Ce dernier fut surpris par son assurance, mais il hocha la tête.
— « Vous le connaissez, n'est-ce pas ? » demanda-t-il.
Elle hocha lentement la tête.
— « Oui, je le connais. Et je sais ce que vous avez découvert. Mais sachez que chaque vérité que vous dévoilerez aura un prix. Certains secrets sont faits pour rester enfouis, Théo. Hugo l'a compris trop tard. »
Un frisson parcourut ma colonne vertébrale. Ses mots résonnaient d'une manière que je ne pouvais pas comprendre pleinement, mais je savais que nous étions sur le point d'apprendre quelque chose de déterminant.
Madame Marceau resta silencieuse un moment, son regard perçant plongeant dans celui de Théo. L'air dans la petite pièce semblait se figer, et je sentis mon cœur s'accélérer alors que nous attendions ses explications. Finalement, elle prit une profonde inspiration et se redressa légèrement dans son fauteuil.
— « L'Ordre de l'Éclat existe depuis des siècles », commença-t-elle, sa voix basse mais assurée. « C'est un groupe qui s'est formé bien avant que ce village n'existe. Leur but a toujours été de protéger un secret. Un secret ancien, si puissant que ceux qui en ont connaissance vivent constamment dans l'ombre, de peur qu'il ne tombe entre de mauvaises mains. »
Je jetai un coup d'œil à Théo, qui écoutait avec une attention quasi religieuse. La vieille dame poursuivit, son ton devenant plus grave :
— « Ton grand-père, Hugo... ils en faisaient partie. Ils ont essayé de te tenir à l'écart, de te protéger. Mais le fait que tu sois ici aujourd'hui prouve que tu es déjà impliqué, bien plus que tu ne le réalises. »
Théo se redressa, prenant enfin la parole, sa voix à la fois nerveuse et déterminée.
— « Mais de quoi s'agit-il exactement ? Quelle est cette vérité que l'Ordre tente de cacher ? »
Madame Marceau posa un regard lourd de signification sur lui, comme si elle évaluait jusqu'où elle pouvait aller dans ses révélations.
— « Le village et les terres qui l'entourent sont construits sur des fondations bien plus anciennes que ce que l'on raconte dans les livres d'histoire. À une époque lointaine, un artefact d'une grande puissance a été découvert ici. On l'appelait l'Éclat. Cet artefact est capable de choses que la plupart des gens considéreraient comme de la magie. Mais ce n'est pas de la magie. C'est... quelque chose d'autre. De plus ancien encore. »
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Les battements de l'été
Teen FictionÉlise, 16 ans, est contrainte de passer ses vacances d'été dans un petit village côtier où ses parents ont loué une maison. Pour elle, ce devait être l'été le plus ennuyeux de sa vie, loin de ses amis et de la ville. Mais tout change lorsqu'elle ren...