Les mysteres du carnet

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Le carnet d'Hugo devint rapidement le centre de nos vies. Chaque jour, Théo et moi nous retrouvions dans sa chambre, assis autour de ce vieux carnet usé, essayant de percer les mystères qu'il renfermait. Les dessins étaient étranges, presque hypnotiques. Les symboles revenaient sans cesse, comme s'ils cachaient un code que nous ne parvenions pas à déchiffrer.

— « Tu penses qu'il a découvert quelque chose de dangereux ? » demandai-je un jour en feuilletant une nouvelle fois les pages.

Théo réfléchit un instant, le regard perdu dans les méandres de ses pensées.

— « Je ne sais pas », répondit-il finalement. « Mais je crois qu'il était obsédé par quelque chose. Regarde les dates. Tout a commencé quelques mois avant son départ. Il dessinait ces symboles encore et encore. »

Je m'approchai pour regarder de plus près. Effectivement, les dates en marge des pages correspondaient à peu près à la période où Hugo avait disparu. Mais au-delà des dessins étranges, c'était les notes griffonnées en marge qui attiraient particulièrement mon attention. Elles parlaient de lieux inconnus, d'un "chemin" à suivre, et d'une clé. Chaque mention de la "clé" était encerclée, comme si c'était la pièce centrale du puzzle.

— « Et si la clé n'était pas un objet ? » suggérai-je, mes pensées s'agitant. « Peut-être qu'il parle de quelque chose de symbolique, un endroit, une idée... »

Théo resta silencieux un moment, puis hocha lentement la tête.

— « Tu as peut-être raison. Mais il y a un endroit que ces symboles semblent indiquer », dit-il en montrant un dessin particulier. « C'est comme une sorte de carte. »

Je regardai attentivement l'esquisse. Cela ressemblait effectivement à une carte, mais très vague, presque abstraite. Il y avait des lignes entrelacées qui pouvaient représenter des chemins, et au centre, un cercle marqué par le symbole de la "clé".

— « On doit trouver cet endroit », dis-je avec conviction. « Si Hugo l'a dessiné, c'est qu'il y est allé. »

Mais avant que nous puissions poursuivre nos recherches, une voix résonna dans la maison.

— « Théo ? Tu es là ? »

C'était la voix de sa mère, soudainement plus proche. Théo se redressa d'un bond et fourra rapidement le carnet dans son sac.

— « Il faut qu'on descende », murmura-t-il en me jetant un regard nerveux.

Nous quittâmes la chambre d'Hugo en silence et descendîmes les escaliers. Sa mère nous attendait dans la cuisine, occupée à préparer le dîner. Elle nous sourit, mais je sentais une certaine tension dans l'air.

— « Théo, tu n'es jamais là ces derniers temps. Tu passes beaucoup de temps dehors avec Élise ? » demanda-t-elle doucement, mais son regard trahissait une inquiétude latente.

— « Oui, on explore un peu les environs », répondit Théo avec un air faussement détaché.

Elle ne sembla pas convaincue, mais n'insista pas. Elle savait probablement qu'il se passait quelque chose, mais elle ne voulait pas forcer les choses. Après un bref échange, Théo et moi décidâmes de sortir prendre l'air, sachant que nous devions continuer nos recherches loin des oreilles attentives de ses parents.

Alors que nous marchions le long de la plage, l'atmosphère était lourde de réflexions non partagées. Je pouvais sentir que Théo était de plus en plus tourmenté par ce que nous avions découvert, mais il semblait également déterminé à aller jusqu'au bout.

— « Tu crois qu'on peut vraiment trouver cet endroit ? » demandai-je finalement, brisant le silence.

— « Il faut essayer », répondit Théo, les yeux fixés sur l'horizon. « Hugo a laissé ces indices pour une raison. Et je ne peux pas l'abandonner. »

Nous passâmes les jours suivants à essayer de décrypter la carte d'Hugo, explorant chaque recoin du village et des environs, mais rien ne correspondait exactement aux dessins. Pourtant, quelque chose me trottait dans la tête : les symboles me semblaient étrangement familiers, comme si je les avais déjà vus quelque part sans en prendre conscience.

Un après-midi, alors que je marchais seule près du vieux phare, une pensée me frappa soudainement. Les motifs gravés sur les pierres du phare, ces dessins que je trouvais autrefois insignifiants, ressemblaient aux symboles du carnet d'Hugo. Mon cœur s'emballa, et sans perdre une seconde, je courus chercher Théo.

Essoufflée, je le trouvai assis sur la plage, le regard perdu dans les vagues.

— « Théo, viens vite ! » m'écriai-je, attrapant son bras pour le tirer vers le phare.

— « Quoi ? Qu'est-ce qui se passe ? » demanda-t-il, surpris par mon enthousiasme.

— « Le phare ! Les symboles sur les pierres... Ils sont identiques à ceux du carnet ! »

Nous arrivâmes au phare essoufflés, et je lui montrai les motifs gravés dans la vieille pierre. Théo observa attentivement, ses yeux s'écarquillant au fur et à mesure qu'il reconnaissait les dessins.

— « C'est incroyable », murmura-t-il. « Comment je n'ai pas vu ça plus tôt ? »

Nous commençâmes à examiner les alentours du phare avec minutie, cherchant un indice, un signe qui nous mènerait plus loin. Finalement, Théo remarqua une petite trappe dissimulée derrière une rangée de pierres détachées.

— « Regarde ça ! » s'exclama-t-il en se penchant pour essayer de l'ouvrir.

La trappe, bien que vieille et rouillée, céda sous son insistance. Derrière, un petit escalier en colimaçon menait vers les profondeurs sous le phare. Un frisson parcourut mon échine. Nous nous échangeâmes un regard rempli d'excitation, mais aussi d'appréhension.

— « On y va ? » chuchotai-je, ma voix tremblante d'une étrange excitation.

Théo hocha la tête, et nous commençâmes à descendre prudemment les marches. Le passage était étroit, et l'air devenait de plus en plus frais à mesure que nous descendions. Après plusieurs minutes, nous arrivâmes dans une petite pièce souterraine, éclairée faiblement par la lumière qui filtrait à travers quelques fissures dans le plafond.

Au centre de la pièce, un piédestal en pierre trônait, recouvert de symboles similaires à ceux du carnet d'Hugo. Et dessus, reposait une petite boîte en bois, ornée du même symbole que celui marqué comme la "clé".

Théo et moi restâmes un moment silencieux, le souffle coupé par l'étrangeté de la scène. Nous avions trouvé quelque chose, mais quoi ? Qu'est-ce que cela signifiait ?

Théo s'approcha lentement de la boîte et, avec précaution, l'ouvrit. À l'intérieur, un simple morceau de papier plié en quatre. Il le déplia et lut à voix haute :

— « Ce n'est que le début. »

Nos regards se croisèrent, et à cet instant, nous comprîmes que la quête d'Hugo allait bien au-delà de ce que nous avions imaginé.

Les battements de l'été Où les histoires vivent. Découvrez maintenant