Le silence était si dense qu'on aurait pu entendre une épingle tomber. Théo tenait toujours le morceau de papier, ses mains légèrement tremblantes. « Ce n'est que le début. » Ces mots résonnaient dans l'air, lourds de sens et d'inconnu.
— « Qu'est-ce que ça veut dire ? » murmurai-je, fascinée et effrayée à la fois.
Théo ne répondit pas tout de suite. Il replia le papier et le rangea soigneusement dans la boîte en bois. Son regard se posa ensuite sur moi, empli de détermination.
— « Je ne sais pas », avoua-t-il, sa voix calme mais résolue. « Mais je pense qu'Hugo savait qu'on finirait par découvrir ça. Et si c'est le début, il doit y avoir une suite quelque part. »
Nous restâmes un moment dans la petite pièce souterraine, scrutant chaque recoin à la recherche d'autres indices. Mais il n'y avait rien d'autre, pas de passages secrets, pas d'objets supplémentaires. Juste le piédestal, la boîte et ce message énigmatique.
De retour à la surface, la lumière du jour nous sembla aveuglante après l'obscurité oppressante du sous-sol. Nous marchions en silence, nos esprits travaillant à toute allure pour comprendre la signification de cette découverte. Le village semblait paisible, comme si rien d'étrange ne s'y passait, mais nous savions que quelque chose de bien plus profond et ancien se cachait ici.
Le lendemain, Théo et moi décidâmes de retourner à la chambre d'Hugo. Il devait y avoir d'autres indices dans le carnet, ou dans ses affaires. Il ne pouvait pas nous avoir laissés avec une phrase aussi vague sans nous donner de quoi avancer.
Une fois dans la chambre, Théo ouvrit à nouveau le carnet de son frère, cette fois avec un regard neuf. Nous étudiâmes les pages en détail, cherchant des liens avec la boîte, le phare, ou même cette fameuse "clé". Après plusieurs heures de recherches infructueuses, je tombai sur une page que nous avions négligée auparavant.
— « Attends, regarde ça », dis-je, attirant l'attention de Théo.
Sur cette page, en plus des dessins de symboles, il y avait une série de lettres apparemment sans signification. Mais en y regardant de plus près, elles formaient un schéma. C'était comme un code, ou peut-être un nom ? Mes doigts traçaient les lettres alors que j'essayais de les déchiffrer.
— « L-L-E-V-R-A ? » prononçai-je, hésitante. « Qu'est-ce que ça veut dire ? »
Théo fronça les sourcils, essayant lui aussi de comprendre. Puis, tout à coup, son visage s'éclaira.
— « C'est un anagramme ! » s'écria-t-il. « C'est peut-être 'Ravel'. »
Le nom résonna en moi comme un écho. Ravel. J'avais déjà entendu ce nom quelque part, mais je ne savais plus où. Théo semblait perdu dans ses pensées, fouillant dans ses souvenirs. Puis soudain, il se redressa.
— « Attends... Le vieux manoir à la périphérie du village », dit-il, les yeux écarquillés. « Il s'appelle le Manoir Ravel. »
Un frisson parcourut ma colonne vertébrale. Bien sûr. Tout le monde parlait du Manoir Ravel comme d'un lieu abandonné et hanté, une vieille bâtisse que personne n'osait approcher depuis des années. Mais si Hugo avait laissé ce nom, cela ne pouvait pas être une coïncidence.
— « On doit y aller », dis-je, bien que la peur commençait à monter en moi.
Théo acquiesça, bien que je sentais qu'il était aussi nerveux que moi. Nous savions que ce que nous allions découvrir là-bas pouvait tout changer.
Le manoir se trouvait à quelques kilomètres du village, perdu au milieu d'une végétation dense et sauvage. En approchant, je ne pus m'empêcher de frissonner. L'endroit semblait hors du temps, figé dans une atmosphère inquiétante. Les fenêtres étaient brisées, et les murs, recouverts de mousse, semblaient sur le point de s'effondrer. Pourtant, il y avait quelque chose d'irrésistiblement attirant, comme si cet endroit nous appelait.
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Les battements de l'été
Fiksi RemajaÉlise, 16 ans, est contrainte de passer ses vacances d'été dans un petit village côtier où ses parents ont loué une maison. Pour elle, ce devait être l'été le plus ennuyeux de sa vie, loin de ses amis et de la ville. Mais tout change lorsqu'elle ren...