Ton Amour Pour Guérir

Chapitre 4

                                                                                                 ADA

Quand j'entre dans le bar, Emmett tourne immédiatement la tête vers moi. Son sourire s'évanouit et il s'approche de moi à la hâte.

-Mais qu'est ce qui t'est arrivée ?

Il glisse son regard sur mon t-shirt tâché de sang puis sur ma main. Il pose ses mains sur mes bras mais je le repousse. Je ne peux pas supporter son contact. Pas maintenant.

-Ne pose pas de questions et sers-moi une bière.

-Ada....

-S'il te plaît Emmett.

Il soupire mécontent mais retourne derrière son bar et me sert une bière fraîche.

-J'ai besoin d'une piaule pour ce soir.

-Tu sais bien que tu peux rester chez moi.

Il me sourit mais je n'arrive pas à lui répondre de la même manière. Ce n'est pas la première fois que je dors chez lui, je le fais quand j'ai peur de retourner à la maison. Je sens bien qu'il a envie de me poser des questions mais il se retient et je le remercie silencieusement pour ça.

A contrecœur, il part s'occuper de ses clients et je finis par me détendre. Il vient de temps en temps pour être sûr que je ne veuille pas parler et après ma deuxième bière, il me tend les clés de chez lui.

-Merci.

Je les prends et me lève du tabouret.

-Je vais travailler toute la nuit. Repose-toi et reste autant que tu veux.

Je hoche la tête.

-Merci Emmett.

Il se gratte la barbe nerveusement et plante son regard dans le mien.

-Tu es sûr que ça va aller ?

-Tu me connais, je gère tout à la perfection.

Ma note d'humour ne lui tire qu'un bref sourire et je me détourne de lui. J'ai honte de lire de l'inquiétude dans son regard. Je ne veux pas de pitié de qui que ce soit. Surtout pas de lui.

-Hé, Ada !

Je tourne la tête vers Emmett.

-Il y a une trousse à pharmacie dans la salle de bain.

Je le remercie er je sors du bar.

Je marche quelques minutes et me retrouve devant la petite maison de Emmett. Ce qui est bien pour lui, c'est qu'il habite juste à coter de son bar. Il n'y a rien autour de cette maison à part de l'herbe non coupé et je monte les trois marches avant d'ouvrir la porte d'entrée. Je la ferme à double tour et pose mon sac dans l'entrée. La maison n'est peut-être pas chaleureuse de l'extérieur mais une fois à l'intérieur, je peux sentir la chaleur agréable et l'odeur du bois de cheminée. 

J'entre dans le salon où trône un canapé d'angle et une télé sur un meuble. Je l'allume pour avoir un bruit de fond et je monte à l'étage jusqu'à la salle de bain. J'allume la douche, retire mes vêtements et m'engouffre à l'intérieur. Je me frotte le plus fort possible pour enlever toute trace de son passage, je laisse mes larmes couler sur mes joues, je suffoque, je renifle, ma main me brûle, mon cœur me fait mal mais je m'en fiche. J'ai besoin de faire sortir tout ça. Je me lave trois fois, mais même en sortant de la douche, je me sens toujours sale. J'entoure une serviette propre autour de moi et passe la main sur le miroir embuer pour m'apercevoir.