Lorsque j'ouvris la porte, certains sursautèrent et je levai les yeux au ciel, agacé par leur air de biche effarouchée. En un an, ils auraient dû s'endurcir plus que ça.
— D'ici quelques minutes, vous serez présentés aux acheteurs, clamai-je d'un ton sec. Si vous voulez craquer, c'est le moment. Certains aiment savoir que vous mourriez de peur. Pour les autres, je vais vous demander de vous placer en rang. Vous allez tous laisser tomber votre serviette et vous vêtir de ce qu'on va vous donner.
Ils obéirent et les hommes de main de Maximilien leur apportèrent quelques bijoux. Des bracelets de poignets et de chevilles, quelques perles pour les cheveux des femmes, rien de très couvrant. L'une des demoiselles renifla et je m'approchai d'elle. J'essuyai ses larmes avec un mouchoir qui m'avait été tendu puis je le rangeai dans ma poche. Elle leva les yeux vers moi, suppliante, et je détournai les miens, désintéressé. Trop les regarder me ferait du mal, je ne pouvais pas m'attacher à des objets que j'allais vendre dans quelques minutes. Car plus ils seraient chers, plus le pourcentage que j'en récupérerais sera élevé.
— Nathan, c'est l'heure, me prévint un homme qui venait d'ouvrir une porte dérobée dans le mur.
Je hochai la tête et pris la main de Myriam qui me suivit avec une docilité qui me débecta. Celle-ci serait un pantin parfait pour celui ou celle qui l'achèterait. Nous entrâmes dans le passage plus si secret qui nous permit d'arriver directement sur la scène.
La lumière des projecteurs la fit papillonner des paupières et pour cause, elle ne verrait rien de ceux qui la scrutaient. La tenant toujours du bout des doigts, elle avança de quelques pas et les bijoux tintèrent joliment sur sa peau nue.
Lorsque je la lâchai afin d'aller récupérer le micro qu'on me tendait, elle se plaça à genoux, le dos droit et le regard plongé vers la foule qu'elle imaginait. Un rictus traversa mon visage, elle était trop conditionnée, elle finirait en poupée de chiffon, oubliée dans le coin d'une pièce sombre.
— Mes chers amis, débutai-je d'une voix suave. Devant vous se tient Myriam, une oméga récessive de vingt ans.
Je m'approchai d'elle d'un pas lent et posai mes doigts sur le haut de son crâne. À mon contact, elle sursauta légèrement.
— N'est-elle pas adorable ? demandai-je d'un rire bas auquel certains répondirent. Cette jeune demoiselle saura combler vos besoins de douceur, si c'est ce que vous souhaitez.
Ma main glissa sur sa joue puis sous son menton que je relevai vers moi d'un mouvement brusque.
— Cependant, si vous désirez la briser pour n'en laisser qu'une coquille vide, elle sera aussi la meilleure des poupées.
Le son d'une cloche retentit non loin, signe qu'un acheteur se manifestait.
— Allons... messieurs, mesdames. Ne laissez pas passer cette jeune ingénue. C'est l'unique vierge de ce soir, la seule encore pure..., chuchotai-je presque dans le micro.
De nouveaux carillons s'animèrent, faisant monter les enchères, et un sourire malsain se dessina sur ma bouche. Je saisis les longs cheveux bruns de Myriam et la tirai vers le sol tout en m'accroupissant. Elle s'étendit, les yeux braqués sur moi.
— Peut-être que certains aimeraient la sentir ? dis-je en tendant la main vers le côté de la scène.
On me donna plusieurs tissus de soie que je laissai retomber sur cette pauvre créature.
— Donne-leur envie, ma belle, lui ordonnai-je d'un air hautain.
Elle saisit les étoffes et les passa sur son corps, frôlant sa peau avec douceur afin d'en récolter les fragrances de ses phéromones sucrées. S'attardant sur son cou, sa poitrine et son entrejambe, son regard se dirigea vers la foule qui devait la dévorer des yeux.
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Prince pantin [MxM - α/Ω - DarkRomance]
Roman d'amourNathan n'a jamais connu la douceur de la vie. Enrôlé de force par la mafia à quatorze ans, il vit sous l'emprise d'Adryan, un alpha impitoyable qui tient son existence entre ses mains avides de tortures. Quand il passe au service de Jared, il croit...