La Tour d’Astronomie avait toujours été un lieu de refuge pour moi, surtout maintenant que le poids de ma mission m’écrasait. Les nuits où je ne pouvais plus supporter la pression, je m’échappais ici, loin des regards, loin des murmures qui semblaient suivre mes moindres faits et gestes. C’était ici, il y a des mois, que tout avait commencé entre Hermione et moi. Ici, dans cette tour, je l'avais embrassée pour la première fois, incapable de réprimer mes sentiments plus longtemps.

Ce soir, je m’étais réfugié ici, espérant trouver un peu de répit, même si je savais que la paix ne me serait jamais accordée. La Marque sur mon bras brûlait toujours, un rappel constant de la mission qui m’attendait, du piège dans lequel je m’étais laissé enfermer. Je ne pouvais pas fuir. J’étais condamné, quoi que je fasse.

J’entendis soudain des pas précipités derrière moi. Je savais qu’elle viendrait. Elle me trouvait toujours. Je serrai les poings, sentant mon cœur se tordre à l’idée de la confronter. Elle savait déjà. Elle savait ce que j’étais devenu, et pourtant, elle était là, prête à me parler, prête à essayer de me sauver.

— Drago…

Sa voix résonna doucement dans la nuit, fragile mais déterminée. Je fermai les yeux un instant, rassemblant mes forces avant de me retourner lentement. Là, dans la lumière froide de la lune, se tenait Hermione. Ses cheveux étaient en bataille, ses yeux rougis par des larmes qu’elle avait probablement versées avant même de me retrouver. Elle me regardait avec une intensité qui me déchira.

— Je t’en prie, ne me repousse pas encore. Je ne peux plus supporter que tu me fuies comme ça, murmura-t-elle, la voix tremblante.

Je ne répondis pas tout de suite. Je savais que cette conversation allait mal finir, mais je ne pouvais plus la repousser. Pas cette fois.

— Hermione, tu ne devrais pas être ici, dis-je doucement, les yeux rivés au sol. Ce n’est pas sûr pour toi… pour nous.

Elle s’approcha lentement, et je sentis son regard sur moi, brûlant de questions, de peur et d’espoir.

—  Je sais que tu es un Mangemort, je sais ce qu’ils t’ont fait. Mais… je refuse de croire que tu es devenu l’un d’eux. Tu n’es pas un monstre. Tu es celui dont je suis tombé amoureuse. Tu es drago

Ses paroles résonnèrent en moi comme un coup de poignard. Comment pouvait-elle encore croire ça ? Je l'avais déjà trahie en acceptant cette Marque, en m’engageant dans ce cauchemar sans fin.

— Tu ne comprends pas, Hermione. Il n’y a pas d’échappatoire. Ils me tiennent, ils tiennent ma famille… Je dois… Je dois accomplir cette mission, sinon ils me tueront.

Je levai les yeux vers elle, espérant qu’elle me repousserait enfin, qu’elle comprendrait que je n’étais plus digne d’elle. Mais au lieu de ça, elle avança d’un pas supplémentaire, son visage à quelques centimètres du mien.

— Je peux t’aider, murmura-t-elle avec une intensité qui me bouleversa. Nous pouvons trouver une autre solution, Drago. Je ne te laisserai pas faire ça seul. Je t’aime.

Ses mots me frappèrent de plein fouet, plus puissants que la Marque elle-même. Je la fixai, incrédule. Comment pouvait-elle encore dire ça après tout ce qu’elle savait ?

— Tu ne devrais pas m’aimer, Hermione, dis-je d’une voix rauque. Je ne mérite pas ton amour, ni même ta pitié. Je suis un lâche. Je suis condamné.

— Non, répliqua-t-elle aussitôt, le regard brillant. Je refuse de te laisser sombrer. Tu es bien plus que ce que tu crois être. Et je ne te laisserai pas seul dans ce cauchemar.

Elle leva sa main pour la poser sur ma joue, et ce simple contact me fit frémir. J’avais oublié à quel point sa présence pouvait être réconfortante, à quel point elle pouvait me faire croire, ne serait-ce qu’un instant, que tout pourrait s’arranger.

— Drago, laisse-moi t’aider, murmura-t-elle, son souffle chaud effleurant mes lèvres. Je sais que tu ne veux pas faire ça. Il doit y avoir un autre moyen.

Je la regardai, cette fois sans pouvoir détourner le regard. Elle croyait en moi, malgré tout. Elle croyait que je pouvais encore être sauvé, que je pouvais me libérer de ce fardeau.

Sans réfléchir, je l’attirai vers moi et capturai ses lèvres dans un baiser désespéré. Ce n’était pas un baiser doux, ni tendre. C’était un baiser désespéré, plein de douleur et de peur, un adieu silencieux que je savais inévitable. Elle répondit à ce baiser avec autant d’intensité, ses mains s'accrochant à ma nuque comme si elle refusait de me laisser partir.

Quand je me détachai enfin d’elle, nos fronts se touchèrent, nos respirations saccadées. Je ne voulais pas la laisser partir, mais je savais que c’était la seule solution. Elle devait oublier. Elle devait être en sécurité, loin de moi, loin de tout ce qui venait avec cette Marque.

— Je suis tellement désolé, murmurai-je en sentant les larmes monter, incapable de les retenir plus longtemps. Je suis désolé de t’avoir entraînée là-dedans. Je suis désolé pour tout.Je suis désolé et je t'aime.

Elle ouvrit les yeux, me regardant avec incompréhension.

— Qu’est-ce que tu dis, Drago ? Je suis là, je veux être là pour toi.

Je pris une grande inspiration, et ma main glissa lentement jusqu’à ma baguette. Je ne voulais pas le faire. C’était la chose la plus cruelle que j’aurais à faire, mais c’était aussi la seule façon de la protéger. Je ne pouvais pas la laisser se souvenir. Ils finiraient par s'en prendre à elle, à cause de son sang, à cause de moi.

Je brandis ma baguette d’une main tremblante, les larmes roulant sur mes joues.

— Oubliette, soufflai-je doucement.

La lueur de l’incantation traversa l’espace entre nous, et je la vis vaciller un instant. Son regard, autrefois plein d’émotions, s’éteignit doucement, laissant place à une expression confuse et perdue.

Elle recula de quelques pas, chancelante, ne sachant plus pourquoi elle était là. Elle ne se souvenait plus de ce baiser, ni de notre relation, ni de ce que je lui avais confié. Tout ce que nous avions partagé venait de disparaître en un instant.

Je restai là, figé, regardant l’amour de ma vie me quitter, cette fois pour de bon. Elle ne savait plus qui j’étais réellement, et c’était mieux ainsi. C’était la seule chose que je pouvais faire pour la protéger. Je l'avais effacée de ma vie, et pourtant, la douleur qui me déchirait était plus vive que jamais.

Je tournai les talons, quittant la tour d’Astronomie sans un regard en arrière. La lune éclairait mon chemin et mon visage rougis par les larmes , mais la lumière ne parvenait plus à percer l'obscurité qui avait envahi mon cœur.

𝐄𝐧𝐝𝐨𝐥𝐨𝐫𝐢𝐬Où les histoires vivent. Découvrez maintenant