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L'air dans la pièce était lourd, étouffant.Je sentais chaque respiration peser sur mes épaules comme une menace invisible. Mon cœur battait à une vitesse folle, si fort que je me demandais s'il n'allait pas exploser à tout instant. La salle était plongée dans une pénombre oppressante, seulement éclairée par quelques chandelles vacillantes. Les ombres qui dansaient sur les murs donnaient à tout cela une allure de cauchemar. La chaleur du mois d'aout avait disparut laissant place a la froideur .

Mais ce n'était pas un cauchemar. Tout était bien réel.

Le Seigneur des Ténèbres se tenait là, devant moi, un sourire froid et calculateur accroché à ses lèvres fines. Autour de lui, ses plus fidèles serviteurs formaient un cercle. Mon père, Lucius, se tenait à ma gauche, raide comme un piquet, la tête basse en signe de soumission. Ma mère, quant à elle, se tenait près de Bellatrix, le visage fermé, impassible, mais je pouvais voir l'angoisse dans son regard. Elle n'avait pas besoin de parler pour que je sache qu'elle vivait ce moment avec autant d'horreur que moi.

— Drago, murmura Voldemort avec une douceur qui me glaça le sang. Il est temps pour toi de prouver ta loyauté. Je ne suis pas un monstre... Je comprends que tu es jeune et que tu dois d'abord apprendre. Je ne te demanderai donc pas de tuer un homme. Non, pour toi, Drago... ce sera simple. Très simple. Il te suffira de tuer... un chien.

Je sentis une vague de soulagement, aussi éphémère qu'un souffle. Un chien ? C'était horrible, mais ce n'était pas... un être humain. Pourtant, ce répit fut de courte durée. La réalité s'imposa immédiatement à moi : je devais prendre une vie. Quelle qu'elle soit.

Voldemort fit un geste de la main, et un Mangemort masqué s'avança avec une cage. À l'intérieur, un chien, maigre et apeuré, me fixait avec des yeux pleins de terreur. Il recula dans un coin de la cage, comme s'il sentait ce qui allait se passer. Mon cœur se serra, un goût amer monta dans ma gorge.

— C'est tout ce que je te demande, Drago. Rien de plus, dit Voldemort, sa voix presque douce, rassurante, comme s'il me faisait un cadeau. Je ne veux pas te presser... Je veux simplement voir de quoi tu es capable.

Je me figeai. Mon bras se tendit automatiquement vers ma baguette, mais je ne pouvais pas le faire. Je ne pouvais pas... je ne voulais pas. Je jetai un regard à mon père. Il évita mon regard. Peut-être avait-il honte, peut-être était-il simplement trop brisé pour ressentir quoi que ce soit. Mais c'est le visage de ma mère qui attira mon attention. Elle ne pleurait pas, ne bougeait pas. Mais elle était là, droite, silencieuse, comme si elle se battait intérieurement pour ne pas intervenir. Je savais qu'elle était terrifiée. Sa peur transperçait ses yeux malgré son visage impassible.

Puis, soudain, une autre image s'imposa à moi : Hermione. Son visage, sa voix, son regard plein de reproches. Elle était déçue, horrifiée. Comment pouvais-je devenir cela ? Comment pouvais-je accepter de faire ce qu'on attendait de moi ?

Je pris une profonde inspiration, ma baguette toujours tendue devant moi. Mais chaque fibre de mon être se rebellait contre cet acte. Je ne voulais pas le faire.

— Je... je ne peux pas, murmurai-je, la voix tremblante.

Voldemort s'arrêta net. Un silence glacial s'abattit dans la pièce. Tous les regards se tournèrent vers moi. L'atmosphère devint encore plus étouffante. Puis, soudain, la voix glaciale de Voldemort résonna à nouveau, mais cette fois, elle était pleine de menace.

Ne peux pas ? répéta-t-il lentement, comme s'il goûtait chaque mot. Tu te méprends, Drago. Ce n'est pas une question de pouvoir. Tu dois le faire. C'est ce que l'on attend de toi. Si tu ne tues pas ce chien... alors c'est toi que je devrais tuer. Toi, et ta famille.

Mon cœur s'arrêta net. Je sentis la terreur m'envahir. Je jetai un regard vers Lucius. Cette fois, il murmura, d'une voix à peine audible :

Allons, Drago. Fais-le... Bon sang, fais-le.

Je serrai les dents, sentant mes yeux se remplir de larmes. Je les retins de toutes mes forces. C'était un cauchemar. Je ne voulais pas être ici, je ne voulais pas être ce que l'on me forçait à devenir. Le regard d'Hermione continuait de hanter mon esprit, son visage déçu, comme un reproche silencieux.

— Fais-le, murmura Voldemort. Maintenant.

Je regardai une dernière fois ma mère, espérant y trouver une solution, une échappatoire. Mais son visage était fermé, tendu. Ses mains tremblaient légèrement, mais elle restait figée, incapable d'intervenir. Bellatrix, à côté d'elle, avait un sourire narquois, comme si elle se délectait de ce spectacle.

La pression était insupportable. Je sentais mes mains trembler tandis que je fixais le chien, qui me regardait de ses grands yeux apeurés. Pourquoi moi ? Pourquoi devais-je faire cela ?

Avada Kedavra, murmurai-je d'une voix brisée.

Un éclair vert jaillit de ma baguette, et le chien s'effondra, sans un bruit, sans même un cri. Mort.

Le silence dans la salle était écrasant, presque assourdissant. Je restai figé, le souffle coupé. Je venais de le faire. Je venais de tuer.

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𝐄𝐧𝐝𝐨𝐥𝐨𝐫𝐢𝐬Où les histoires vivent. Découvrez maintenant