Chapitre 6 : lancement

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Les jours passèrent, et Maxime sentait l’étau se resserrer autour de lui. Ses sentiments pour Monsieur Martin ne cessaient de grandir, prenant de plus en plus de place dans son esprit. Chaque jour, chaque cours devenait une épreuve, non pas à cause des mathématiques, mais à cause de l’amour qui le dévorait de l’intérieur. Il savait qu’il ne pouvait plus continuer ainsi, prisonnier de ses émotions sans jamais les exprimer. L’idée de tout avouer le hantait, mais il sentait que c’était la seule manière de trouver la paix.

Un mercredi après-midi, après un cours particulièrement difficile à suivre pour Maxime, il prit une décision. Il resterait après la classe et parlerait à Monsieur Martin. Il n’avait pas de plan précis, seulement ce besoin brûlant de se libérer de ce poids.

Lorsque la sonnerie annonça la fin des cours, Maxime observa les autres élèves quitter la salle. Son cœur battait la chamade, ses mains étaient moites, et il avait l’impression que chaque seconde durait une éternité. Finalement, il se leva lentement de sa chaise, comme s’il était en train de gravir une montagne.

Monsieur Martin rangeait ses affaires derrière son bureau, l’air détendu. Il ne semblait pas avoir remarqué l’agitation qui se déroulait dans l’esprit de Maxime.

— Maxime, tu vas bien ? Tu as l’air un peu absent, aujourd’hui, remarqua-t-il en levant les yeux vers lui.

Le moment était venu. Maxime sentit un nœud se former dans sa gorge. Il inspira profondément, cherchant les bons mots, mais rien ne semblait suffisant pour exprimer la complexité de ce qu’il ressentait.

— Monsieur Martin, je… je dois vous parler de quelque chose, murmura-t-il, sa voix tremblante.

Son professeur fronça légèrement les sourcils, concerné, et posa ses affaires.

— Bien sûr, je t’écoute. Qu’est-ce qui te tracasse ?

Maxime sentit la pression monter. Il baissa les yeux, incapable de soutenir le regard de Monsieur Martin. Chaque fibre de son être voulait fuir, mais il savait qu’il devait aller jusqu’au bout. Il avait trop longtemps caché ce qu’il ressentait.

— Ça fait un moment que… que je ressens des choses, et je ne sais pas comment les gérer, commença-t-il. J’ai essayé de les ignorer, mais c’est impossible. Et… ça vous concerne.

Monsieur Martin resta silencieux, attentif, mais Maxime pouvait sentir son regard peser sur lui. Il continua, les mots sortant de sa bouche comme un torrent incontrôlable.

— Je pense que je suis amoureux de vous. Depuis un moment, je ressens quelque chose de fort, et je ne pouvais plus le garder pour moi.

Il s’arrêta, le souffle court, ses joues brûlantes. Le silence qui suivit fut assourdissant. Maxime n’osait toujours pas lever les yeux. Il craignait de voir la réaction de son professeur, de voir du jugement, du rejet, ou pire, de la déception.

Après ce qui sembla être une éternité, Monsieur Martin prit une profonde inspiration.

— Maxime… commença-t-il, sa voix douce, mais ferme. Ce que tu ressens est quelque chose de complexe, et je comprends que cela te trouble.

Maxime sentit son cœur se serrer. Il redoutait la suite, mais il savait qu’il devait écouter.

— Il est normal d’avoir des émotions fortes à ton âge. Tu es en pleine période de changements, et parfois, on peut confondre admiration, respect et… amour. Mais ce que tu ressens pour moi, Maxime, ne peut pas être ce que tu crois.

Ces mots, bien que prononcés avec douceur, résonnèrent comme une gifle pour Maxime. Il releva les yeux, les larmes aux bords des paupières. Monsieur Martin le regardait avec une expression qui mêlait compréhension et fermeté.

— Je suis ton professeur, continua-t-il. Et notre relation doit rester dans ce cadre. Ce que tu ressens, je ne le minimise pas, mais il est important que tu comprennes qu’il y a des limites que je ne peux pas franchir.

Maxime sentait une vague d’émotions le submerger. Il savait que ce moment serait difficile, mais la réalité était plus brutale qu’il ne l’avait imaginé. Pourtant, derrière la douleur, il sentait une pointe de soulagement. Il avait enfin dit ce qu’il avait sur le cœur.

— Je comprends, balbutia-t-il, la gorge nouée. C’est juste que… je ne savais pas comment gérer ça. Et maintenant que je l’ai dit, je me sens perdu.

Monsieur Martin hocha la tête, se levant de son bureau pour s’approcher de Maxime. Il posa une main réconfortante sur son épaule.

— Ce que tu ressens est fort, Maxime, et c’est difficile à porter. Mais tu es courageux d’en avoir parlé. Maintenant, il faut que tu apprennes à faire la part des choses. Je suis ici pour t’accompagner, mais il est important que tu trouves des repères en dehors de cette relation.

Maxime hocha la tête, même si les mots avaient du mal à s’imprimer dans son esprit. Il se sentait vidé, épuisé, mais d’une certaine manière, il savait que ce moment était nécessaire. Monsieur Martin n’avait pas rejeté ses sentiments avec dureté, il lui avait parlé avec bienveillance. Mais la réalité était claire : cet amour qu’il nourrissait devait rester silencieux.

— Prends le temps de réfléchir à tout ça, conclut Monsieur Martin en le raccompagnant à la porte. Et si tu as besoin d’en parler à nouveau, je suis là.

Maxime sortit de la salle, le cœur lourd, mais une partie de lui se sentait soulagée d’avoir enfin libéré ce secret. Il ne savait pas comment il allait gérer la suite, mais il était prêt à faire face.

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⏰ Dernière mise à jour : Oct 20 ⏰

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