Chapitre 4 : Au Cœur De L'enquête

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- certainement pas ! Je n'ai pas envie d'un coup d'un soir avec vous, mais d'une vraie relation de couple. Rassurez moi, Florence, vous savez que ce qui se passe entre nous est bien plus important qu'une simple attirance physique ? Si ce n'était que ça, ça fait longtemps que nous serions passés à l'acte, vous et moi, et ça fait longtemps que nous serions passés à autre chose, vous ne croyez pas ?

Florence se sentit rassurée en entendant ces propos :
- pour moi aussi, vous êtes important... Très important... Mais j'ai peur de me lancer dans une relation avec vous. Qu'est ce qui se passera si vous vous rendez compte que je ne suis pas la femme qui vous convient ? Je ne sais pas si je serai en capacité de gérer cet échec là. Comment fera-t-on pour continuer à travailler ensemble ? Et vis à vis des enfants ?

Pascal était très ému, il n'arrivait pas à croire qu'ils avaient enfin cette discussion qu'il espérait depuis si longtemps, dans un train pendant qu'ils mangeaient des sandwichs insipides.
- Florence, pourquoi vous n'envisagez que l'échec ? Moi j'ai confiance en vous, j'ai confiance en nous, pas vous ? Je trouve que vous êtes une femme merveilleuse mais je sais que vous n'êtes pas parfaite, je ne le suis pas non plus, nous avons tous nos failles. Nous nous connaissons depuis longtemps maintenant, je pense que nous pourrions être parfaits l'un pour l'autre... malgré votre mauvaise foi et mon côté soupe au lait, ajouta-t-il en souriant.
Une larme coula sur la joue de Florence, Pascal l'effaça d'un geste tendre. Florence se pencha sur sa main pour appuyer la caresse.
- je suis sensible à ce que vous venez de dire, mais tout se bouscule dans ma tête...
Pascal prit les mains de Florence dans les siennes et en carressa le dos avec ses pouces.
- il n'y a pas d'urgence, le moment n'est pas idéal, nous sommes au beau milieu d'une enquête qui implique une personne que nous apprécions tous les deux. Je vous propose de différer la fin de cette conversation et de la reprendre lorsque l'enquête sera terminée.
Florence acquiesça.
Ils finirent par arriver à Rennes et, parvenus à leur hôtel, ils se dirigèrent chacun vers leur chambre en se souhaitant bonne nuit et en se donnant rendez-vous dans la salle du petit déjeuner le lendemain matin à 7h00.

Après une nuit passée chacun de son côté à dormir peu et à réfléchir beaucoup à la conversation qu'ils avaient eue dans le train, ils partagèrent le petit déjeuner dans le calme.

Arrivés au commissariat, ils patientèrent en attendant l'arrivée du Commissaire divisionnaire avec qui ils avaient rendez-vous. Florence entendit une alarme l'informant de la réception d'un mail.
- le rapport du légiste est tombé, il situe la mort entre 21 et 22h00 dimanche soir. C'est confirmé, pas de blessures de défense. Le taux d'alcoolémie laisse supposer qu'il avait pris seulement un verre ou deux. Par contre, ils ont trouvé des traces de GHB, comme pour la Major, étrange.... Voilà qui contredit l'hypothèse d'un souhait de la victime d'agresser la Major sous soumission chimique.
- il y aurait donc une troisième personne qui aurait monté le coup pour tuer Le Goff et faire accuser Kerouac ?
- c'est l'hypothèse la plus probable à ce stade. Si Kerouac ne nous avait pas tout dit immédiatement, des analyses plus tardives n'auraient pas été concluantes, le GHB aurait totalement disparu de son organisme. Mais qui pourrait en vouloir suffisamment à la fois à Le Goff et à Kerouac pour monter un truc pareil ?
Florence et Pascal achevèrent en chœur :
- l'ex de Le Goff !

À cet instant arriva le Commissaire divisionnaire qui les salua et les fit entrer dans son bureau.
- Commissaire, Capitaine, mon procureur a été informé par le vôtre du meurtre du lieutenant Le Goff. C'est une grande perte pour nous, c'était un type bien et un excellent enquêteur. J'ai appris également que vous aviez arrêté cette fouille merde de Kerouac.
Florence et Pascal étaient indignés, Florence asséna froidement :
- la Major Kerouac a été placée en garde à vue, le temps d'effectuer les vérifications d'usage. Il ressort des premiers éléments de l'enquête qu'elle a été droguée au GHB, tout comme le lieutenant Le Goff.
Le Commissaire divisionnaire avait sursauté en entendant mentionner le GHB :
- nous avons fait une grosse saisie de GHB au cours du mois dernier, dans le cadre du démantèlement d'un réseau de trafiquants de drogue et j'ai été informé hier dans la journée qu'une certaine quantité avait disparu des scellés.
Florence et Pascal échangèrent un regard entendu, la piste bretonne se précisait.

Florence reprit :
- vous ne semblez pas apprécier la Major Kerouac, est-ce également le cas de certains de vos effectifs ?
- ben oui, elle a fichu le bordel dans le commissariat avec ses conneries.
- qui en particulier semblait lui en vouloir ?
- ben la lieutenante Nolwenn Simon, l'ex de Le Goff, la Major a flingué son couple alors qu'ils avaient prévu de se marier.

Pascal ne put se retenir plus longtemps :
- enfin a priori ce sont surtout les infidélités de la lieutenante qui ont flingué son couple.
- ce n'était rien, ça arrive à tout le monde d'avoir des histoires de cul, pas de quoi en faire toute une histoire.
- pas de quoi transférer sur quelqu'un d'autre la responsabilité des conséquences de ses actes surtout !
Le Commissaire divisionnaire haussa les épaules comme si ça n'avait aucune importance.
Florence et Pascal étaient écœurés.

Florence reprit la parole et demanda :
- la lieutenante Simon était elle de service hier ?
- oui
- elle était bien présente à l'heure hier matin ?
- oui je l'ai croisée très tôt à la cafétéria, elle était manifestement fatiguée de son week-end mais c'est une bonne vivante qui fait volontiers la fête et qui est très appréciée de ses collègues.
- nous souhaiterions pouvoir interroger la lieutenante Simon dans une pièce tranquille. Je voudrais aussi consulter son dossier personnel, avant notre entretien, vous pouvez me le faire remettre ? Vous pouvez également la faire prévenir que nous l'interrogerons dans disons une heure ?
Le Commissaire divisionnaire hocha la tête et les fit conduire dans une salle d'interrogatoire.

Cassandre et Roche : quand la Fiction Percute La Réalité Où les histoires vivent. Découvrez maintenant