Chapitre 2 : La Peur S'Installe

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Chapitre 2 : La Peur S'Installe

Le silence dans le chalet devenait insupportable. Chaque souffle, chaque frémissement du bois semblait amplifié par l'angoisse qui grandissait parmi eux. Helena ne lâchait pas la main de Lenie, tentant de puiser une force qu'elle ne ressentait pas vraiment. Les pas au-dessus de leurs têtes s'étaient arrêtés, mais le malaise était plus palpable que jamais. Personne n'osait vraiment bouger.

« Peut-être qu'on devrait vraiment vérifier ce qui se passe là-haut, » proposa Julien, brisant enfin le silence oppressant. Il tentait de dissimuler sa nervosité sous un masque d'assurance, mais ses yeux trahissaient sa peur.

« T'es sérieux ?! » s'exclama Marie Maude, clairement terrifiée. « Il y a quelqu'un là-haut et tu veux aller le chercher ? »

« Et si ce n'est rien ? » renchérit Julien. « Peut-être juste une bestiole, ou... le vent, je sais pas. Mais si on reste ici sans savoir, on va tous devenir fous. »

Helena sentait la tension monter dans la pièce. Chacun jetait des coups d'œil à l'autre, attendant que quelqu'un prenne une décision. Djebril se contentait de fixer la porte menant à l'escalier du grenier, les sourcils froncés.

« Ok... je viens avec toi, » dit Djebril en prenant une profonde inspiration. « Mais on monte à deux. »

Julien hocha la tête, visiblement soulagé de ne pas avoir à y aller seul. Ils allumèrent leurs torches de téléphone, la lumière vacillante jetant des ombres sinistres sur les murs du salon.

« Faites gaffe, » murmura Victorien, qui semblait bien plus effrayé que ce qu'il voulait admettre.

Helena, elle, se sentait tiraillée. Une partie d'elle voulait les suivre, mais l'autre savait qu'elle devait rester auprès de Lenie. Celle-ci était visiblement bouleversée, les yeux rivés sur la porte du grenier, comme si elle attendait que quelque chose en surgisse à tout moment.

« Qu'est-ce qu'on fait si... ils trouvent quelque chose ? » demanda Lenie, sa voix à peine audible.

« Je... je ne sais pas, » répondit Helena en serrant un peu plus sa main. Elle essayait d'ignorer son propre cœur battant à tout rompre.

Les deux garçons commencèrent à gravir lentement les marches de l'escalier, chacun de leurs pas résonnant lugubrement dans le silence. Le bois craquait sous leurs pieds, et chaque grincement semblait faire tressaillir le reste du groupe.

Une fois arrivés en haut, leurs torches balayaient le grenier poussiéreux. La pièce semblait intacte, mais l'obscurité la rendait encore plus menaçante. Des vieilles malles, des meubles recouverts de draps, et quelques jouets abandonnés se dressaient là, comme des fantômes d'un autre temps.

« Y a rien ici, » murmura Djebril, visiblement soulagé, en balayant la pièce du regard. Julien s'avança un peu plus dans l'obscurité, vérifiant derrière les meubles et les coins sombres.

« C'est peut-être... » commença Julien, avant de s'interrompre brusquement. Son visage se figea, son souffle se bloqua dans sa gorge.

« Quoi ? » demanda Djebril, s'approchant de lui, son téléphone tremblant dans sa main.

Julien recula d'un pas, la lumière de son téléphone éclairant quelque chose sur le sol. Une empreinte. Mais pas n'importe quelle empreinte. Elle était fraîche, comme si quelqu'un venait à peine de la laisser là. Et elle ne correspondait à aucune des leurs.

« On n'est pas seuls... » murmura Julien, à voix basse, ses yeux grands ouverts, fixant l'empreinte avec horreur.

Djebril l'attrapa par le bras et l'obligea à reculer. Tous deux descendirent rapidement les marches, le visage livide, sans un mot. Helena et les autres les observaient avec appréhension, sentant immédiatement que quelque chose n'allait pas.

« Alors ? » lança Victorien, nerveux.

« Il y a quelqu'un d'autre, » répondit Julien, la gorge sèche. « On a trouvé des traces... fraîches. »

Un silence glacé tomba dans la pièce. Chacun fixait Julien et Djebril, incapable de formuler une réponse. La réalité de la situation commençait à s'imposer à eux : ils n'étaient pas seuls dans ce chalet.

« Je vous l'avais dit... » murmura Marie Maude, ses mains tremblant. Elle recula, ses yeux cherchant une issue, comme si elle voulait s'enfuir immédiatement.

« On fait quoi maintenant ? » demanda Lenie, sa voix trahissant une peur grandissante.

« On doit partir, » déclara Helena, sa voix résonnant dans le silence. « On ne peut pas rester ici. »

Mais juste au moment où elle prononça ces mots, un bruit sourd retentit à nouveau, cette fois-ci venant du rez-de-chaussée. Quelqu'un – ou quelque chose – était maintenant en bas, avec eux.

Tous se figèrent. Le souffle coupé, ils regardaient autour d'eux, leurs yeux cherchant la source du bruit. La tension était si palpable qu'il semblait que l'air lui-même était devenu plus dense.

« C'était quoi ça ? » murmura Pierre, visiblement terrifié.

Personne ne répondit. Helena jeta un coup d'œil à la porte d'entrée, à quelques mètres d'eux. Elle était encore fermée, verrouillée. Comment quelqu'un aurait-il pu entrer ?

Puis, la poignée de la porte du salon commença à tourner lentement. Tous retinrent leur souffle. Le grincement de la poignée résonnait dans la pièce, aussi lent que terrifiant.

Helena sentit Lenie se serrer contre elle, cherchant instinctivement une protection qu'elle-même peinait à offrir. Le groupe se rapprocha, formant un cercle instinctif, chacun cherchant à se rassurer dans la proximité des autres.

La porte finit par s'ouvrir en un craquement lent et sinistre. Une ombre se découpa dans l'encadrement. La silhouette était indiscernable dans l'obscurité, mais elle était là, immobile, les observant en silence.

« Qui est là ?! » cria Djebril, sa voix pleine de panique.

L'ombre ne répondit pas. Elle resta là, sans bouger, ne laissant voir que ses contours flous dans l'obscurité. Le silence était si oppressant que l'on pouvait entendre les battements de cœur de chacun.

« Montrez-vous ! » hurla à nouveau Julien, essayant de masquer sa peur derrière un faux courage.

La silhouette s'avança lentement. À chaque pas, un grincement sinistre résonnait dans la pièce. Puis, elle se figea à nouveau, juste à l'entrée du salon, à quelques mètres d'eux.

Helena sentit Lenie trembler contre elle. Elle-même était pétrifiée, incapable de bouger ou même de penser clairement. Tout ce qu'elle voulait, c'était fuir, mais ses jambes refusaient de bouger.

Et soudain, la silhouette s'élança. Sans prévenir, elle fonça vers eux, rapide et silencieuse.

Tout se passa en un éclair. Le groupe se dispersa dans un cri de terreur, chacun cherchant désespérément une échappatoire. Helena attrapa la main de Lenie et courut vers l'escalier, sans même réfléchir. Les autres firent de même, se séparant dans la panique.

Helena et Lenie montèrent à l'étage, refermant la porte derrière elles avec fracas. Essoufflées, elles se plaquèrent contre le bois, leurs cœurs battant à tout rompre.

« Qu'est-ce que c'était... ? » souffla Lenie, son visage livide.

« Je ne sais pas... mais on ne peut pas rester ici, » répondit Helena, sa voix à peine audible tant elle luttait pour reprendre son souffle.

De l'autre côté de la porte, des bruits de pas retentirent à nouveau. La silhouette – ou ce que c'était – semblait se déplacer dans le chalet, cherchant sa prochaine cible. Les cris des autres résonnaient à travers la bâtisse, se répercutant dans l'obscurité oppressante.

Helena se tourna vers Lenie, son regard rempli de terreur. Elles savaient toutes les deux qu'elles devaient trouver un moyen de sortir d'ici. Mais comment, avec cette présence invisible qui les traquait ? 

Derrière le masque.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant