Derrière le masque.

Chapitre 5 : Le Poids des Secrets

Chapitre 5 : Le Poids des Secrets

L'obscurité de la nuit semblait se resserrer autour d'eux alors qu'Helena et Lenie se trouvaient face à l'inconnu, dont les mots résonnaient comme un écho lugubre dans leurs esprits. La clairière, autrefois un lieu de rassemblement, s'était transformée en scène d'une tragédie en devenir. Helena sentit son cœur s'emballer, son regard balayant les visages de ses amis, chacun d'eux tremblant sous le poids de secrets inavoués.

« Que caches-tu ? » demanda Helena, sa voix à peine audible. La tension palpable lui coupait le souffle. Lenie, à ses côtés, semblait perdue dans ses pensées, ses yeux fixés sur l'inconnu.

« Vous êtes tous liés par quelque chose de terrible, n'est-ce pas ? » reprit l'inconnu, son sourire énigmatique ne laissant transparaître aucune compassion. « Quelque chose que vous avez tenté de cacher. Mais la vérité ne peut rester enfouie. »

À ces mots, une onde de choc traversa le groupe. Les regards échangés parlaient plus que des mots, une peur sourde s'emparant de chacun d'eux. Julien, qui se tenait en retrait, s'avança lentement, son visage empreint d'une gravité soudaine.

« Il faut que je dise quelque chose, » annonça-t-il, sa voix tremblante. « J'ai fait quelque chose... quelque chose de terrible, et je pense que ça pourrait expliquer pourquoi nous sommes ciblés. »

Tous les regards se tournèrent vers lui, un mélange de curiosité et d'inquiétude. Helena frissonna. Elle avait toujours su que Julien portait un fardeau, mais elle n'avait jamais imaginé qu'il pourrait être aussi lourd.

« Qu'est-ce que tu veux dire ? » demanda Lenie, sa voix hésitante.

Julien prit une profonde inspiration, luttant visiblement contre ses démons intérieurs. « La nuit de l'accident... J'étais là. Je me disputais avec Louis, et je l'ai laissé partir, en colère. J'aurais dû l'arrêter. Je n'ai pas fait ce qu'il fallait. »

Le silence tomba comme un couperet. Les mots de Julien résonnèrent dans l'air, un fracas de culpabilité et de désespoir. Helena sentit une douleur sourde se loger dans sa poitrine. Ils avaient tous été là, mais personne n'avait osé parler de cette nuit fatidique.

« Tu n'as pas à porter ça seul, » murmura Lenie, les yeux embués de larmes. « Nous étions tous impliqués d'une manière ou d'une autre. »

« Non, » rétorqua Julien, la voix tremblante. « Je ne peux pas m'empêcher de penser que c'est ma faute. Si je ne l'avais pas laissé partir, il serait encore là aujourd'hui. »

Les accusations commencèrent à fuser, chacun cherchant à se dédouaner tout en jetant le blâme sur les autres.

« Et toi, Marie Maude ? » lança Pierre, la colère se mêlant à la douleur. « Tu étais avec lui. Tu aurais dû le convaincre de ne pas partir seul ! »

Marie Maude, son visage blême, recula légèrement. « Je... je n'ai pas pu. Je ne savais pas. Je n'ai pas compris à quel point c'était sérieux. »

« Personne ne savait, » coupa Helena, le ton ferme. « Mais cela ne justifie pas ce qui s'est passé. »

Pierre, les yeux remplis de larmes, se tourna vers Helena. « Tu as toujours été la plus proche de lui. Tu aurais pu l'arrêter, tu le sais, n'est-ce pas ? »

Un silence lourd s'installa. Helena se sentit déchirée. Pierre avait raison, en un sens. Elle aurait pu faire quelque chose. Mais en même temps, cette nuit-là, c'était tout le monde qui avait échoué.

« Je... je ne peux pas vivre avec ça, » avoua Helena, la voix brisée. « Je suis désolée, Louis. »

Lenie, la main d'Helena toujours dans la sienne, se tourna vers elle, son regard empreint de soutien. « Helena, ce n'est pas de ta faute. Nous devons affronter cela ensemble. »