ROSALÍA
Le lendemain matin, je me réveille dans un lit inconnu, les draps soyeux me rappelant la nuit chaotique que j'ai passée hier soir. La fusillade revient par vagues dans mon esprit, chaque détail vif et ancré. J’ai vu des choses que j’aimerais oublier. Pourtant, une partie de moi s'efforce de rester forte, comme si oublier n'était pas une option, mais une nécessité pour me protéger. Je prends une longue inspiration, puis je me lève.
En descendant les escaliers, je le trouve dans la cuisine, en train de préparer du café. Lorenzo est déjà habillé, impeccable comme toujours, son air calme me donnant envie de lui demander sans attendre des explications.
Il lève les yeux en m'entendant approcher, mais je capte une lueur de surprise dans son regard. La soirée qu’on a passée ensemble me revient, ce moment suspendu où tout semblait simple entre nous… jusqu’à ce que le danger nous rattrape. Le baiser, lui, est resté coincé dans un coin de ma mémoire, comme une blessure que je refuse d’analyser de trop près.
-Tu as bien dormi ? demande-t-il, sa voix douce, mais distante. Il est décidément maladroit avec ses paroles.
Je le fixe un instant avant de répondre. -Aussi bien que possible. Je m’efforce d'afficher un visage impassible, tout en me demandant comment il réussit à rester si calme après la violence de la veille.
Un silence s’installe entre nous, lourd, tendu. Il ne semble pas enclin à parler de ce qui s'est passé, mais je refuse de le laisser se dérober.
-Lorenzo, je pense qu'on doit parler de ce qui s'est passé hier soir. De ce que j’ai vu.
Ses traits se durcissent à peine, mais je décèle un éclair d’agacement.
-Que veux-tu que je te dise, Rosalía ? J’ai agis comme toute personne normale vivant aux États-Unis. Il me tend une tasse de café, que je prends sans détourner les yeux.Je m’efforce de ne pas hausser le ton. -Parce que tu te balades toujours avec une arme, c’est ça ? Et tu t'en sers aussi bien que… je ne sais pas, un agent des forces spéciales ?
Il esquisse un sourire, comme s’il cherchait à apaiser mes doutes sans vraiment y parvenir.
-J’ai des contacts dans la sécurité privée. Un ami m’a appris quelques techniques de base, et, en tant que PDG aussi influent, je prends certaines précautions. Ce n’est rien de plus.Je croise les bras, pas du tout convaincue, mais n'ayant aucune preuve pour le contredire.
-Juste des précautions, hein ?Un voile passe sur son regard, et je ressens cette distance encore plus profondément. Pourtant, je veux en savoir plus, aller au-delà de ce mur qu'il érige entre nous.
-Pourquoi avoir risqué ta vie pour des inconnus ? Ce n’est pas seulement une question de sécurité personnelle, Lorenzo. Tu semblais… préparé à réagir.
Il me dévisage avec une intensité qui me donne envie de détourner les yeux, mais je reste plantée là, déterminée.
-Rosalía, je protège ceux qui en ont besoin. Je n’avais pas l’intention de te laisser toi et les autres clients du restaurant en danger.Sa réponse est en demi-teinte, assez pour m'apaiser temporairement, mais elle laisse un goût d’inachevé. La sincérité est présente, oui, mais le sentiment que des pans de son histoire me sont encore cachés est écrasant.
Puis, mes pensées reviennent à ce baiser, à l’incompréhension qui m’a envahie depuis.
-Alors… c’était quoi, ce baiser, Lorenzo ? Tu m’as embrassée, et maintenant…Il pince les lèvres, comme s’il pesait ses mots, une lueur de regret dans les yeux. -C’était un moment hors du temps. Peut-être que j'ai été imprudent.
Ces mots tombent, lourds de sens, et je ressens une vague de colère monter en moi. Hors du temps ? Imprudent ? Est-ce ainsi qu’il qualifie ce qu’il s'est passé entre nous ?
-Très bien, dis-je finalement, mes mains tremblant un peu malgré moi. Dans ce cas, je vais retourner chez moi.
Je pose ma tasse de café encore pleine et tourne les talons, ne me retournant même pas, même si une partie de moi espère qu’il me retiendra. Mais le silence persiste. En me dirigeant vers la porte, je me répète que cette distance est ce dont j'ai besoin pour retrouver mon équilibre.
Une chose est sûre : Lorenzo Rodriguez est un mystère, un labyrinthe de secrets, et mon instinct me dit qu'il vaut mieux ne pas s'y aventurer.
En rentrant chez moi, je me sens vidée. Le silence de mon appartement est apaisant, mais il laisse trop de place à mes pensées qui s’entrechoquent, plein de questions sans réponse. Lorenzo est un mystère que je n’arrive pas à déchiffrer, et plus j’essaie, plus je me heurte à ses murs de silence et de non-dits.
Je devrais pouvoir oublier ce baiser, l'effacer comme une erreur passagère… mais il me hante. Chaque fois que je ferme les yeux, je ressens encore la chaleur de ses lèvres, la façon dont il m'a regardée, ce moment suspendu qui semblait si réel. Et pourtant, il est redevenu aussi distant que la première fois que je l’ai rencontré.
Les jours passent et je tente de retrouver une routine normale, de me plonger dans mon travail et de ne plus penser à lui. Mais son ombre plane dans chaque recoin de l’entreprise. Le simple fait de croiser son regard dans les couloirs fait battre mon cœur plus vite, malgré moi. Il est là, partout, dans mon esprit, comme une énigme que je ne parviens pas à résoudre.
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Quelques jours après l'incident, alors que je suis en réunion avec l’équipe marketing, Lorenzo entre dans la salle. Il ne me regarde pas, mais je ressens sa présence, sa froideur, cette tension palpable qui s'installe dans l'air. Il discute avec Monsieur Schneider, concentré, professionnel, comme si rien de spécial ne s'était passé entre nous. Je ne suis pour lui qu’une employée parmi tant d’autres, et il semble déterminé à me le rappeler à chaque instant.À la fin de la réunion, alors que tout le monde quitte la salle, je reste en arrière, rassemblant mes affaires avec lenteur, espérant qu’il dise quelque chose. Je sens qu’il est sur le point de partir, mais il se retourne soudain et, pour la première fois depuis ce fameux matin, il m’adresse la parole.
-Rosalía.
Sa voix est posée, mais une note indéfinissable y résonne, comme s'il hésitait.
-Oui ? Je relève la tête, feignant l’indifférence.
Il me fixe un instant, ses yeux sombres semblant lire en moi.
-J’espère que… l’autre soir n’a pas trop perturbé ton quotidien.Je sens une pointe de sarcasme dans ma réponse. -Oh, bien sûr que non. Ce n'est pas comme si j’avais été prise dans une fusillade ou découvert que mon patron se promène armé…
Il esquisse un sourire, presque amusé, mais il reprend rapidement son sérieux. -Je tenais juste à m'assurer que tu allais bien.
Mon cœur se serre. Est-ce donc tout ce qu’il a à dire ? Un simple geste de politesse ?
-Je vais bien, Lorenzo. J’ai repris ma vie en main.
Son visage se durcit légèrement, comme s'il analysait mes paroles, mes émotions. -Bien. C'est ce que je voulais entendre.
Il s'apprête à partir, mais cette fois, c’est moi qui le retiens.
-Est-ce que c'est tout ce que tu as à dire ?Un silence s’étire. Sa mâchoire se crispe, et ses yeux se baissent une fraction de seconde. Puis, il murmure presque pour lui-même,
-Parfois, c'est mieux de ne pas tout savoir, Rosalía.Il part sans un mot de plus, et je reste là, seule, décontenancée, avec la sensation amère d’un mystère qui m’échappe toujours.
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(Nouvelle Histoire) ROSALÍA - AMOUR DANGEREUX
ActionL'histoire se déroule entre Rosalía qui vient de sortir d'un traumatisme avec son ex petit ami, et Lorenzo qui a vécu une enfance traumatisante. Lorsqu'ils se rencontrent, Rosalía ne sait pas que Lorenzo est en réalité très impliqué dans la mafia. A...