(Nouvelle Histoire) ROSALÍA - AMOUR DANGEREUX

Derrière les apparences

ROSALÍA

Le lendemain de ma première journée chez Kingsley & Co., je reçois un message inattendu sur mon ordinateur professionnel. Une simple notification, directe et concise :

«Veuillez me rejoindre dans la salle de réunion 14B à 15h. Lorenzo Rodriguez.»

Son nom me provoque un léger choc. Depuis notre rencontre à l'improviste dans le bureau de Monsieur Schneider, j'ai essayé de ne pas trop y penser, mais maintenant je dois faire face à une situation un peu troublante. Pourquoi Lorenzo, le PDG de Kingsley & Co, souhaite-t-il me parler ? Il n'a donné aucun détail, et la neutralité du message semble indiquer que ce n'est pas personnel. Professionnel, peut-être, mais il n'a même pas spécifié de sujet.

À 15 heures précises, je me trouve devant la salle de réunion 14B, une petite pièce moderne, sobrement décorée. Je prends une profonde inspiration avant de pousser la porte. Lorenzo est déjà là, assis au bout de la table, plongé dans des documents. Lorsqu'il lève les yeux vers moi, il m'observe calmement, sans montrer la moindre émotion.

-Assieds-toi, dit-il d'une voix posée en désignant une chaise face à lui.

Je m'assois, un peu sur la défensive, essayant de comprendre pourquoi je suis là. Lorenzo referme lentement le dossier qu'il consultait avant de se tourner vers moi.

-Je voulais simplement discuter de ta nouvelle position ici. Nous avons eu une première rencontre un peu... il hésite légèrement, inattendue, disons. Je pense qu'il est important de clarifier certaines choses pour que tout soit bien compris.

Je me crispe légèrement, attendant ce qu'il allait dire. Je ne suis pas encore à l'aise avec l'idée qu'il soit mon supérieur direct, et encore moins qu'il soit le PDG de l'entreprise où je travaille.

-Je ne suis pas là pour juger ou te mettre mal à l'aise, poursuit Lorenzo. Mais puisque nous nous sommes déjà rencontrés dans des circonstances... différentes, je préfère être claire : cela ne changera rien à ta place ici. Ce que tu feras chez Kingsley & Co. dépendra uniquement de ton travail, pas de ce qui s'est passé entre nous dans le passé.

J'acquiesce, un peu surprise par son ton franc et professionnel. Il semble sincère, mais une part de moi ne peut s'empêcher de douter.

-Je comprends, dis-je enfin. Et je n'attends rien d'autre. Je suis ici pour travailler, et je veux que les choses restent purement professionnelles.

Lorenzo me fixe un instant, comme s'il cherchait à lire au-delà de mes mots. Son visage reste impassible, mais son regard, lui, est intense.

-Bien. C'est tout ce que je voulais vérifier.

Il se redresse, prêt à mettre fin à la conversation, mais quelque chose le retient. Un léger silence plane, presque inconfortable, mais pas totalement désagréable. Finalement, il rompt ce moment avec une question qui semble presque décalée par rapport au ton de la réunion.

-Comment trouves-tu New York jusqu'à présent ? C'est vrai que je lui avais dit que j'ai déménagé ici il y a pas longtemps lors de notre première rencontre.

Je suis prise de court. Je ne m'attendais pas à une question personnelle, et encore moins à une qui ne concerne pas le travail. J'hésite, puis réponds doucement.

-C'est... vaste. Un peu écrasant au début, mais je commence à m'y habituer. Il y a toujours quelque chose à découvrir.

Un léger sourire - imperceptible, mais bien présent - effleure les lèvres de Lorenzo.