ʲᵘˢᵗ ʷᵃⁿⁿᵃᵇᵉ ᵃ ʳᵒᶜᵏ.

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So Do’s street
8:52 p.m
 
 




 
 
 
 
 
 
 







 
L’immeuble se dressait là, imposant, les briques rouges tranchant avec le ciel gris et morne de Seattle. Yura était figée sur le trottoir voisin, ses bagages trônant à ses pieds. Deux sentiments se battaient en son for intérieur, et elle hésitait entre la colère et le dégoût.
 
Elle répéta les évènements de la veille dans sa tête, en se demandant à partir de quel moment les choses avaient dérapé.
 
Fernandez l’avait convié dans son bureau. Rien qu’avec ça elle aurait dû se douter qu’il y’avait quelque chose de bizarre. Suite à cela, il lui avait servi un discours rabaissant, suivi d’un ordre qui la forçait à quitter son domicile, chose faite malgré les nombreuses plaintes insupportables de son petit-ami.
 
Puis elle se rappela du silence de San sur l’identité des jeunes hommes, qu’elle venait à peine de découvrir en se baladant sur Instagram. Il ne lui avait pas non plus montré de photo de son futur lieu de vie, et s’était tout simplement contenté de lui envoyer un mail pour lui donner l’adresse de l’appartement, qui avait, entre-autre, privatisé tout le cinquième étage de l’immeuble. Et son salaire, qui était censé augmenter mais dont elle n’avait pas eu de nouvelle.

La jeune femme soupira. Elle se sentait stupide et totalement démunie. Coupable aussi, d’avoir acceptée une augmentation minable, qui n’était même pas à son niveau de compétence. Yura savait qu’elle valait mieux que ça, ces pseudo-rockeurs toxicos ne la méritaient pas.
 
Seulement, elle avait trop de fierté pour faire demi-tour alors elle amorça un pas sur la chaussée, qu’elle regretta presque aussitôt. Le bout de sa botte rencontra une flaque d’un liquide blanchâtre qui tacha le cuir et elle fut prise de nausée. A quelques mètres de là, une bande de quarantenaires complètement saouls l’observait en riant, et elle commença à avoir des doutes sur l’origine du liquide.
 
Prenant son courage à deux mains, elle saisit la hanse de son sac de voyage, prit ses deux valises et traversa la rue sous les sifflements insistants du petit groupe. Sans réfléchir, et leva son majeur en l’air en poussant la porte de l’immeuble d’un coup de pied.
 
Elle se précipita dans l’ascenseur, s’appuyant contre les parois boisées en inspirant profondément et appuya sur le bouton chiffré « 5 » dans un ultime effort. Inutile de préciser qu’elle avait une force équivalente à celle d’un nourrisson, et encore.
 
Elle haussa un sourcil en entendant la musique d’ambiance ridicule qui se dégageait des haut-parleurs, qui sonnait comme un mauvais remake de film d’horreur de série B. son téléphone vibra dans sa poche et elle l’alluma, le nom de Dylane s’affichant sur l’écran ainsi qu’une dizaine d’appels manqués de Wooyoung. Elle ne prit pas la peine de décrocher.
 
L’ascenseur s’arrêta si brusquement qu’elle manqua de trébucher sur sa valise. Elle pesta contre elle-même d’être aussi maladroite et sortit de la cage de fer. Elle était directement en face de la porte de son nouveau logement. Une faible musique s’en échappait, une sorte d’afrobeat ou de r&b. Yura toqua, mais personne ne semblait l’entendre. Et Fernandez ne lui avait pas donné de clés.
 
Elle toqua alors de manière plus brutale et patienta avant de réitérer son action. Un vacarme retentit alors derrière la porte et elle colla son oreille contre le bois, intriguée.
 
 
- Vous croyez que c’est qui ?

- T’en as encore beaucoup des questions débiles ? À ton avis ?

- Nan mais je sais pas, je demande, le mexicain nous a même pas rappeler, pas d’infos rien. J’espère qu’elle est bonne au moins.

- Putain Yeonjun, ta gueule. Vraiment.

- Va ouvrir au lieu de parler comme ça à côté de Kai.
 
 
Yura se décala rapidement en entendant des bruits de pas se rapprocher de la porte, qui s’ouvrit sur un jeune homme aux cheveux roses et au visage fermé qui lui avait ôté toute envie de faire la maligne quand elle vit la musculature de ses épaules découvertes par son débardeur. Le rosé haussa un sourcil en la dévisageant et soupira bruyamment.
 
 
- Han Yura ? lâcha-t-il.

The boys on the fifth floor Où les histoires vivent. Découvrez maintenant