Fernandez's gallery
10:54 p.mWooyoung soupira pour la énième fois en à peine cinq minutes et porta son verre à ses lèvres. Il était coincé à cette soirée depuis plus de deux heures maintenant et il commençait à trouver le temps extrêmement long.
Il tourna la liqueur dans son verre et manqua de renverser la moitié du contenu sur sa veste. Pour masquer sa gêne et son ennuie, il sortit son portable de sa poche. Aucuns messages. Ni de Yura, de Hanse, de Dylane, de n'importe qui. Était-il si transparent aux yeux du monde ? Il devait remplir sa tâche ingrate de secrétaire alors que les autres faisaient la bringue. Ça le rendait malade.
Ses yeux parcoururent la salle, tombant sur la silhouette de San, non loin de là. Il discutait avec une femme splendide, sans doute plus jeune que lui. Wooyoung se mordit la lèvre. Pourquoi était-il agacé au juste ? San Fernandez sautait sur tout ce qui bougeait.
Sauf lui. Et c'était peut-être ça le problème.
Encore un soupir. Il se sentait bien seul et avait horreur de ça. Et à son plus grand désespoir, sa meilleure amie n'était pas là, et c'était un peu de la faute de San. Wooyoung songea alors que ce type ne cessait de lui pourrir la vie, mais bordel, qu'est-ce qu'il était sexy.
Wooyoung de gifla mentalement. Il ne pouvait pas penser comme ça, c'était contre le code de l'éthique, contre des principes imposés par... personne en réalité. Mais sans savoir pourquoi, ce genre de pensées le mettaient mal à l'aise.
Où était passé San maintenant? Le jeune homme fronça les sourcils, cherchant l'homme du regard. Il n'était pourtant pas compliqué à repérer, et sa brève disparition acheva d'agacer Wooyoung. Il se trouva fou, totalement obsédé par cet homme qu'il ne pourrait jamais toucher comme il le voulait, c'est à dire partout.
Yura ferait une syncope si elle apprenait ça. Elle lui dirait qu'il était dingue de vouloir appartenir de manière aussi maladive à un type qui ne le considérait pas comme l'être incroyable qu'il était. Enfin, c'est ce qu'elle disait à chaque fois qu'un "clochard" lui brisait le cœur. Parfois il se disait qu'elle était un peu trop protectrice, et parfois il se disait que le plus dingue entre eux deux, c'était bien elle.
San était de nouveau apparue dans son champ de vision, et riait aux éclats à une plaisanterie que Wooyoung jugeait nulle sans même l'avoir entendu. Il était jalousie comme une pauvre gamine en crush sur le type le plus doué de son collège. Ou le pauvre gamin.
Ça sentait le vécu.
Wooyoung n'avait jamais eu de chance avec les relations, c'est comme s'il avait un aimant, ou un tatouage avec marqué "vous pouvez prendre ce que vous voulez de moi et me laissez comme une merde dans mon coin, promis je rappellerais pas" en plein milieu du front. Et même s'il ne voulait pas se l'admettre, il en avait un peu marre d'être tout le temps tout seul.
Son portable vibra dans sa poche et il jeta un coup d'œil à l'écran, sourcils froncés. Il se crispa aussitôt. Alex. Il lui avait dit de ne pas le contacter. Il l'avait presque menacé, après que Yura, dans son tact et sa délicatesse légendaire, avait failli lui arracher la moitié du visage de ses faux ongles. Et cet enfoiré avait le culot de l'appeler alors qu'il l'avait presque complètement oublié.
Ses mains se mirent à trembler malgré lui. Il s'adossa au mur derrière lui, refusant de faire une crise d'angoisse au milieu de la gallerie, devant tous ces gens. Il plaqua sa main sur sa poitrine et inspira profondément, le souffle court.
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The boys on the fifth floor
Hayran KurguSeattle, Washington, États-Unis. Han Yura mène une vie rythmée par une routine dans laquelle elle se perd. Tout change le jour où son patron, San Fernandez, producteur du F label, l'appelle dans son bureau pour la promouvoir au poste de manager d'un...