Juste des lettres à celleux que j'aime. Parce qu'on a ri, parce qu'on a pleuré, parce qu'on a grandi.
Texte pour le Concours de la plume d'or de @concourstousgenre sur le thème de l'amour (n'importe lequel).
1051 mots.
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Chère Seven,
Si tu savais à quel point je suis heureux·se de t'avoir rencontrée.
Tu sais, en grandissant, on m'a toujours répété "Tu verras, quand tu seras grande, tu trouveras un garçon dont tu tombera amoureuse et vous vivrez ensemble et vous aurez plein d'enfants".
Sauf que ce n'est pas ce qui s'est passé.
Je les ai déçus.
Comment?
En étant moi.
Parce que j'ai découvert que je n'étais pas une fille, parce que j'ai découvert que je n'étais pas attiré·e sexuellement par qui que ce soit, parce que j'ai découvert que je n'étais pas hétéro.
Et en te présentant à eux.
Ils n'acceptaient pas que je puisse avoir une relation qui sortait de leur dichotomie ami·e/amoureux·se.
Ils ne comprenaient pas. Ils ne comprennent toujours pas, d'ailleurs.
Je ne veux pas écrire une lettre larmoyante expliquant à quel point toi seule m'a sauvé et combien tu es parfaite.
Tout simplement parce que ce serait mentir.
Tu ne m'as pas sauvé·e. Pour plusieurs raisons. On ne peut pas sauver quelqu'un qui n'a pas envie d'être sauvé. Et je n'avais pas besoin d'être sauvé·e. En revanche, tu m'as soutenu·e et aidé·e, et je te suis infiniment reconnaissant·e d'avoir toujours été là pour moi. Ce serait tout aussi faux de dire que, dans notre relation, tu aides et je souffre. Je t'ai aussi soutenue et aidée dans les moments où tu n'allais pas bien.
Tu n'es pas parfaite. La perfection n'existe pas. Et puis, même si elle existait, qui voudrait côtoyer une personne parfaite? Personne. L'erreur est humaine. Elle nous aide à nous construire, elle nous apprend à nous relever après une chute, elle nous rend plus fort·e·s.
Donc non, je ne vais pas prétendre que tu es la meilleure de tous l'univers. Mais c'est pour ça que je t'aime.
Pas dans le sens auquel la plupart des gens pensent lorsqu'iels rencontrent ces mots. Dans notre sens à nous. Parce que même si ce n'est pas une relation amoureuse, une relation queerplatonique est tout aussi belle et importante.
Chère C.,
Tu es une des personnes les plus importantes de ma vie.
Les gens n'arrêtent pas de dire que l'amitié est moins que l'amour amoureux. Moins importante, moins nécessaire, moins intense, moins unique, moins éternelle, moins tout.
C'est faux. Tu me l'as prouvé à maintes reprises.
Toi aussi tu m'as soutenu·e. Toi aussi tu m'as aidé·e.
Tu as été une épaule sur laquelle se reposer pour grappiller quelques instants de répit loin du monde chaotique dans lequel on vit. Et j'ai aussi été cette épaule pour toi.
Grâce à toi, j'ai appris que c'était OK d'aller mal, du moment qu'on ne se morfond pas au fond de l'océan de notre malheur en attendant qu'un·e preux·se chevalier·eresse vienne nous sauver.
J'ai appris à relever la tête mais aussi à demander de l'aide quand ça ne va pas.
J'ai appris que ne pas faire d'efforts n'était pas une solution mais que se forcer à tout faire pour les autres n'en était pas une non plus.
J'ai appris à me respecter et respecter mes limites.
Et j'ai appris que les gens qu'on aime et qui nous aiment ne sont pas là que pour les moments joyeux et pétillants. Iels sont aussi là dans les moments où tout va mal et dans ceux où on a simplement un petit coup de mou.
Avec toi, j'ai partagé des sourires, des pleurs, des fous rires, des chansons, des crises d'angoisse, des câlins, des rages et des bonheurs.
Je ne sais pas ce que je ferais sans toi.
Cher J.,
Tu as été le premier à savoir qui j'étais réellement et à m'accepter.
Je n'ai jamais ressenti un tel soulagement que lorsque tu m'as simplement souri et dit "D'accord. Tu veux un cookie?" ce jour-là.
Et merci pour tous ces moments passés à chanter les chansons de Hamilton ensemble. Je suis tellement, tellement heureux·se d'avoir quelqu'un avec qui passer le sing-along en boucle sans jamais s'en lasser et en connaissant tout par cœur.
C'est d'ailleurs grâce à ces moments-là que j'ai fini par comprendre que je n'ai pas à être toujours parfait·e.
Si je devais te décrire en moins de dix mots, je dirais, pour citer cette chère Eliza: "There's nothing that your mind can't do".
Cher·e K.,
Je ne sais pas ce que je ferais sans toi et je sais que c'est réciproque.
Tu es vraiment un·e ami·e à part et je ne sais même pas comment exprimer à quel point je tiens à toi.
Alors, pour suivre la tradition:
- 13 8 1 8 42 88
- 79 22 16 22 6
Je n'oublierais jamais la fois où tu m'as dit qu'on pouvait avoir nos propres codes. Ça m'a tellement soulagé·e et vraiment aidé·e dans plusieurs aspects de ma vie.
Je garde toujours ce bracelet en coton, il ne me quitte jamais et me fait toujours penser à toi.
J'espère qu'on pourra se revoir avant le Nouvel An.
Je n'oublie pas tes conseils et ta cordelette ne quitte jamais ma poche, bien au chaud à côté de mes aimants.
Chère L.,
Merci de faire partie de mes meilleurs (et seuls) amis.
Je suis vraiment, vraiment heureux·se de te connaître et je n'imaginerais pas mon quotidien sans toi pour m'aider quand Seven n'est pas disponible.
Merci de m'avoir directement compris·e et de n'avoir jamais remis mes diagnostiques en question.
Merci aussi de t'être intéressée à mes intérêts spécifiques et d'avoir posé des questions quand tu ne comprenais pas.
Je crois que tu ne te rends pas compte d'à quel point ça me fait plaisir.
Peu de gens s'intéressent réellement à mes intérêts spécifiques.
Chère M.,
Merci d'avoir toujours été là pour alléger l'atmosphère et parler de Harry Potter.
Je sais que je peux te compter parmi mes ami·e·s et que je peux t'appeler à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit pour discuter Harry Potter, ça ne te dérangera pas. Et je sais que tu sais que l'inverse est vrai aussi.
Je suis toujours ravie de pouvoir débattre pendant des heures d'un détail sur un personnage qu'on ne voit qu'une fois dans la saga sans s'en lasser.
Et enfin,
Maon cher·e adelphe,
Je ne peux pas exprimer à quel point je t'aime donc à la place, vu que tu me l'as demandé, voilà un conseil:
"Do not throw away your shot" (encore une citation de Hamilton, cette fois-ci de Hamilton lui-même)
Pour terminer cette série de lettres, je vais simplement citer Aaron Burr:
"Love doesn't discriminate between de sinners and the saints, it takes and it takes and it takes"
River
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