La tâche rouge

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       – Où tu vas comme ça Juanita ?

      – Accompagnez-moi ! Nous devons tout de suite aller dire toute la vérité à monsieur Anjos ! Le temps presse pour madame Évolette. Et si elle est vraiment sa sœur, il trouvera une solution. Et monsieur le maire doit aussi être au courant !

     – Non Juanita ! Tu veux commettre la plus grosse bêtise de ta vie ?? Tu as oublié ce que madame la mairesse a dit ?? Intervient Léna, visiblement mécontente de l'émancipation de sa colocataire.

     – Mais...mais... est-ce que vous vous rendez compte de la situation, les filles ??! Anjos est en danger ! Il peut pas mourir comme ça !! Rouspète brusquement Juanita en retirant son bras de l'emprise de Bénédicte.

        – Mais réfléchis un peu avant d'agir Juanita !! C'est quoi cette nouvelle excitation ?? Tu es tombée amoureuse du monsieur Anjos !?? Interroge promptement Garvia en se rapprochant de son interlocutrice.

        Le cœur de Juanita s'arrête. Cette question.... Ô cette question...

            - Je...Je... Je ne fais que me préoccuper de la situation, comme nous toutes! Diminue-t-elle soudain l'émancipation, le menton baissé. 

           - Et plus que qui alors ? Hein ?  s'acharne maintenant Bénédicte. Tout le monde ici a peur pour madame Évolette. Mais ça ne veut pas dire qu'on doit faire des betises ! Tant que madame la mairesse elle-même n'aura pas parlé au monsieur Anjos, nous, nous ne devons absolument pas intervenir, exergue Bénédicte. 

            - Je suis d'accords avec Bénédicte pour une fois, dit Anaïsta. Mais maintenant, ces hommes me font...pitié ! grimace -t-elle de suite. 

            Juanita manque de fondre en larmes. Amaine apparait soudain derrière elle et annonce avec loquacité :  

           - Hey les filles ! qu'est-ce que vous faites toutes plantées là ? Vous ne croirez jamais ce que je viens d'écouter dans le grand salon !  

            - Quoi ?? Qu'est-ce-que tu as entendu, toi ?  S'avance Octavia. 

           - Eh bien...la dame de l'orphelinat Rosa Amorim, madame Elza Amorim est ici ! Et elle vient de dire à madame la mairesse que...elle voudrait...donner...son cœur à madame Évolette ! 

              - Doux Jésus !!  s'exclame Anaïsta.

             - Mon Dieu c'est pas possible ! s'indigne à son tour Garvia, mains élancées sur la poitrine. 

             - Où va le monde ? S'attriste París en secouant bassement la tête.

             - Mais c'est une bonne nouvelle ! Au moins le monsieur Anjos, ne va pas mourir ! c'est l'essentiel !  

            - Mais qu'est-ce que tu racontes,  Léna ?! Qu'est-ce que vous racontez toutes ??  Se relève Juanita de son état de choc. Moi je pense que cette situation est beaucoup trop difficile à supporter toute seule pour madame la mairesse. Nous devons aller voir ce qu'il se passe dans le salon. Et la soutenir. Et si madame Liza Amorim offre son cœur, alors c'est une bonne chose. Mais nous ne pouvons pas ne rien faire. Allons écouter attentivement ce qu'il se passe dans cette maison ! 

          Dès la fin de ces mots, elle se met de suite à exécution. Elle devance ses collègues et se dirige à toutes jambes vers le grand salon, ses amies la suivant plus vite qu'elles peuvent dans cet interminable couloir qui sépare plusieurs sous-chambres de leur objectif.

          - Juanita !! Juanita, attend nous !!  Criait Amaine.

    
     
         Jusqu'à ce qu'elles arrivent toutes en trombe, pour se stopper presto au seuil de la porte d'entrée qui guide le grand salon vers le long couloir qui mène à la cuisine. Après un tel trajet, aussi stressant qu'un retard pour une série télévisée intense, elles halètent pendant que leurs yeux s'ahurissent encore du nouveau spectacle. Il ne s'agit plus de madame la mairesse et madame Liza Amorim dans le salon. Monsieur Miguel, monsieur le Maire et monsieur le Sénateur se sont ajoutés à la scène.

Lisbonne pour le coeur d'Évolette ✨Où les histoires vivent. Découvrez maintenant