Chapitre 3

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Bonne lecture !

L'homme s'approcha encore, réduisant l'espace entre eux jusqu'à ce que Hina sente son souffle chaud sur son visage. Son regard était froid, impitoyable, comme s'il cherchait à percer un masque qu'il soupçonnait. Elle réprima un frisson, s'efforçant de garder son calme. Mais sa main, qu'elle avait placée sur ses genoux, trahissait un léger tremblement.

« Alors, Yara, » reprit-il d'un ton sec, presque moqueur, « tu penses vraiment pouvoir nous berner ? »

Elle secoua la tête, feignant l'incompréhension. « Je vous l'ai dit, je ne suis ici que pour mon blog, pour... pour découvrir la culture. J'étais juste curieuse. »

L'homme éclata de rire, un rire sans joie qui résonna comme un avertissement. Il posa sa main sur sa joue avec une douceur trompeuse, la caressant d'un geste lent. Yara frissonna sous ce contact, mais se força à ne pas détourner les yeux.

D'un geste brusque, il referma sa main sur son menton et releva son visage pour la regarder droit dans les yeux.

« Dommage pour un si joli visage, » murmura-t-il, un sourire cruel étirant ses lèvres. « Ce serait vraiment dommage de l'abîmer. Alors, pourquoi tu ne dis pas la vérité, hein ? »

Elle sentit son estomac se nouer sous la menace, mais prit une grande inspiration pour conserver son calme. Elle tenta de s'échapper de sa prise, mais son emprise était ferme, ses doigts pressant sa mâchoire avec une force qui la força à retenir une grimace.

« Je... je ne comprends pas ce que vous attendez de moi, » murmura-t-elle, essayant de projeter une innocence crédible. « Vous m'accusez de quelque chose... mais je ne fais que visiter, je vous le jure. »

Il pencha la tête, les yeux plissés, comme s'il se demandait si ce qu'elle disait était vrai. Elle vit qu'il hésitait, peut-être qu'il n'était pas sûr de lui. Mais sa main restait toujours sur son menton, ferme et immobile, comme pour lui faire comprendre que le moindre faux pas pourrait l'emmener dans un danger qu'elle ne pourrait pas contrôler.

Il lâcha enfin sa prise et fit quelques pas en arrière, l'observant toujours. « Curieuse, hein ? Eh bien, les curieux, on les surveille ici. On les garde sous contrôle. »

Elle comprit qu'ils allaient la garder ici, et que ses réponses, ou son silence, n'avaient fait qu'aiguiser leurs soupçons.

Sans un mot, il fit signe à deux hommes postés près de la porte, et ceux-ci s'avancèrent vers elle avec un air résolu.

L'un des gardes l'attrapa violemment par le bras, et elle perdit l'équilibre sous la force de la prise. Tandis qu'ils la traînaient, elle lança un regard furtif autour d'elle, essayant de mémoriser les lieux. Elle savait qu'elle devrait garder les yeux ouverts, ne rien oublier : chaque détail pouvait être crucial pour comprendre où elle se trouvait et comment elle pourrait, un jour, s'échapper.

Alors qu'ils la conduisaient vers ce qui ressemblait à une cellule, elle aperçut, au détour d'un couloir, des visages fatigués derrière les barreaux : des femmes, jeunes pour la plupart, mais aussi des enfants, certains très jeunes. Un frisson d'horreur la parcourut, et elle détourna le regard avant qu'ils ne s'aperçoivent de son intérêt. Son cœur battait la chamade.

Ils la poussèrent enfin dans une pièce sombre, fermée par une grille en métal. Les murs étaient froids et humides. Elle se retrouva seule, enfermée, avec seulement le bruit des chaînes qui grinçaient au loin et les chuchotements inquiets des autres prisonnières.

Elle comprit alors que ce lieu était bien plus qu'une simple prison : c'était un point de non-retour pour celles et ceux qui y entraient.

Quelques heures passèrent dans l'obscurité glaciale de la cellule. Sans repère temporel, elle avait perdu toute notion du temps, chaque minute semblant s'étirer en une éternité. Elle se remémora les mises en garde de Carlos, ses mots tranchants résonnant dans son esprit. Elle aurait dû l'écouter. Mais c'était trop tard. Elle était là, au cœur même du danger.

Hina : Entre la Lumière et l'OmbreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant