Quand les morts se relèvent

V.II | MASSACRE

Lèvres retroussées en un feulement sauvage difficilement contenu, Ijina considéra son adversaire d'un nouvel œil. Elle devait l'écraser le plus vite possible.

Le temps jouait contre elle. Le poison se répandait lentement dans son bras gauche, désormais hors d'usage. Pourtant, elle ne se résignait pas à utiliser une rune ou un de ses subordonnés. Cette proie était la sienne, et elle n'allait pas la partager avec qui – ou quoi – que ce soit !

Dans un pur mouvement dicté par la rage, elle bondit sur l'Hydre. Sa dague n'était pas capable de percer la peau écailleuse de la créature ? Très bien !

D'un bon sur le côté, la Nécromancienne esquiva l'une des têtes de l'Abomination dont les crocs se refermèrent dans le vide. Usant de toute sa vitesse et de sa force, elle planta son arme dans l'une des articulations entre l'une des pattes et le torse de la créature.

— Prend ça ! s'exclama-t-elle, un sourire sauvage déformant son visage.

L'Hydre rugit de douleur et la projeta violement contre le mur. Le dos d'Ijina émit un craquement inquiétant en heurtant la surface dure.

Comme s'il avait sentit que le combat tournait en défaveur de sa maîtresse, Noir surgit d'un coin d'ombre et sauta sur le dos du monstre.

Ijina, complètement sonnée, ne put que regarder le combat sans agir. Elle avait fait une erreur. La morte avait oublié que le corps qu'elle possédait était bien plus faible que le sien.

La rage et le poison qui se répandait dans son organisme brouillaient sa vue. Cette Abomination était sa proie ! Elle ne voulait pas que Noir s'en mêle !

Un squelette aux os marqués de runes se mêla soudainement au combat.

Quelques gouttes de sang coulèrent dans l'un des yeux d'Ijina. Elle s'était ouverte l'arcade sourcilière. Elle était faible. Beaucoup trop faible. Si elle avait été dans son corps d'origine, elle aurait tué cette ridicule petite Abomination en un seul coup.