"Les ombres de Marancy" est une nouvelle métaphorique qui explore la fine ligne entre la passion et l'obsession. Elle nous rappelle que l'amour ne doit jamais devenir une prison, où nous risquons de nous perdre dans des illusions trompeuses.
Résumé...
Tandis qu'ils progressaient dans le couloir obscur, Léo respirait de plus en plus difficilement, ses doigts crispés autour de la main de Raven. Les murs dégageaient une humidité glaciale qui pénétrait ses os, et il luttait pour ne pas laisser la peur le submerger. Chaque ombre semblait prête à bondir, chaque craquement résonnait comme un écho de leurs propres craintes.
— Raven... ça ne te fait pas peur, cet endroit ? murmura-t-il, les yeux rivés sur elle, cherchant dans son regard une étincelle d'hésitation.
Mais Raven ne répondit pas. Elle avançait d'un pas calme et résolu, son regard sombre fixé droit devant elle, comme si elle connaissait chaque recoin de cet asile sinistre. Ses doigts, glacés, serraient les siens sans une once de chaleur.
Ils arrivèrent devant une large porte en bois, maculée de taches noires et partiellement arrachée, qui semblait descendre vers les entrailles du sous-sol. Alors qu'ils s'arrêtaient, un murmure se fit entendre, à peine perceptible, mais terrifiant dans ce silence de mort.
Léo...
Il se figea, la gorge nouée, le cœur battant si fort qu'il en avait mal. Ses yeux agrandis de frayeur cherchaient désespérément une explication.
— Raven... tu as entendu ça ? Quelqu'un... quelqu'un a dit mon nom.
Un sourire mystérieux, presque moqueur, apparut sur les lèvres de Raven, fugace comme un éclair.
— Peut-être que tu te fais des idées, Léo, dit-elle doucement, ou alors... peut-être que cet endroit sait déjà que tu es là.
Son ton était léger, mais une froideur intense se lisait dans ses yeux. Léo frissonna. Elle parlait comme si ce lieu avait une conscience, une présence terrifiante qui les observait.
Soudain, le murmure reprit, plus distinct, résonnant entre les murs délabrés. Une voix glaciale, douce et menaçante à la fois, susurra autour d'eux, semblant se rapprocher.
Tu n'aurais jamais dû venir ici, Léo...
La panique monta en lui, instinctive, incontrôlable. Sa main trembla légèrement dans celle de Raven.
— Raven, on doit partir... maintenant. S'il te plaît.
Elle se tourna vers lui avec un regard intense, comme si elle sondait les profondeurs de son âme, un sourire fin étirant ses lèvres.
— Partir ? On commence à peine à s'amuser, mon amour... Tu n'as pas dit que tu ferais tout pour moi ?
Ses yeux brillaient d'une cruauté voilée, comme un piège qui se referme lentement. Léo déglutit, pris entre son amour pour elle et une peur qui lui vrillait l'estomac.
— Bien sûr... bien sûr que je ferais tout pour toi, Raven, balbutia-t-il. Mais... peut-être qu'on pourrait revenir un autre soir...
Elle se rapprocha de lui, son visage si près qu'il pouvait sentir son souffle froid sur ses lèvres. D'un geste lent et déterminé, elle posa ses lèvres glacées sur les siennes dans un baiser qui le transperça d'un frisson indescriptible. Il sentait le goût métallique de la pluie et l'acidité d'une présence obscure dans ce baiser étrange et envoutant.
— Alors, viens, murmura-t-elle. C'est par là...
— Attends, murmura-t-il en hésitant, comme si la moindre parole pouvait réveiller quelque chose de terrifiant dans cet endroit. Tu n'es jamais venue ici avant, pas vrai ?
Elle tourna lentement la tête vers lui, son regard d'un noir insondable le perçant jusqu'à l'âme. Un sourire qui n'avait rien de rassurant se dessina sur son visage.
— Oh, Léo... je connais cet endroit mieux que personne, chuchota-t-elle d'une voix douce, mais qui vibrait d'une cruauté glaciale, aussi tranchante qu'une lame.
Malgré l'effroi qui bouillonnait en lui, il se laissa guider par son amour pour elle, par cette attraction mystérieuse qu'il ne comprenait pas. Elle ouvrit la porte du sous-sol, et une odeur âcre de terre humide et de moisi les enveloppa. Ils descendirent les marches sombres, leurs pas résonnant dans un silence oppressant qui se faisait plus lourd à chaque étage.
Le silence devint presque palpable, un poids qui écrasait ses épaules, et Léo pouvait entendre son propre souffle se mêler aux bruits indistincts qui semblaient émaner des murs. Plus ils s'enfonçaient dans les profondeurs de l'asile, plus une terreur sourde le saisissait.
Une fois arrivés en bas, dans une pièce sombre et froide, Raven lâcha enfin sa main et recula de quelques pas, le regard rivé sur lui. Son sourire s'élargit, devenu froid et cruel.
— Maintenant, Léo, chuchota-t-elle d'une voix douce, tu vas enfin tout savoir sur moi.
Il tenta de reculer, le cœur battant, mais ses jambes semblaient figées sur place. Une lumière glacée brilla dans les yeux de Raven alors qu'elle s'approchait lentement de lui, la même lueur inquiétante qui avait hanté ses rêves, comme une ombre qui l'engloutissait.
Et Léo comprit alors, trop tard, qu'il n'avait jamais vraiment connu Raven.
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