Potter et Jedusor T2 : Les secrets de Poudlard

Les pupilles de la nation

Brooklyn et Matheo était assis à la table du petit déjeuner. Étant les seuls réveillés —hormis Jake qui était toujours avec la directrice—, Mr Funcold ou Garret McDougal leur avait préparé des toasts. Mais Brook n'avait pas faim. Elle ne comprenait pas ce qu'il se passait. Mrs Colson avait une baguette donc elle était une sorcière. Le cadavre ne pouvait être Mr Funcold vu qu'il était devant eux. Et pourquoi disait-il s'appeler Garret ?

- Ça a l'air de s'agiter dans ta tête, Brooklyn.

L'intéressée releva brusquement les yeux. Funcold-Garret la fixait en souriant.

- Je suppose que tu as des questions ? demanda-t-il.

- Exact, rétorqua-t-elle.

Il lui fit signe de continuer.

- Êtes-vous un sorcier ? Qui est le cadavre devant la fenêtre ? Mrs. Colson aussi est une sorcière ? Et pourquoi dîtes-vous vous appeler Garret McDougal ?

L'homme lui fit signe de se calmer. Il souriait toujours mais la jeune fille eut l'impression que ce n'était plus vraiment sincère.

- Alors... dit-il finalement. Par où commencer ?

L'homme soupira avant de reprendre à voix basse.

- Durant la 1e guerre des sorciers, de nombreux parents sont morts en laissant une multitude d'orphelins. Certains membres du Magenmagot ont proposé de concevoir des orphelinats pour eux, mais ça a été refusé car on trouvait cela inutile et superflu. Mais après la bataille de Poudlard, quand Hermione Granger est entrée dans le Magenmagot, ce fut l'une de ses premières propositions. Elle a bataillé pour et ça a marché. À présent, il y a un orphelinat sorcier dans chaque comté du Royaume-Uni. Évidemment, vous êtes dans celui du Lincolnshire.

- Donc Mrs Colson est bien une sorcière, interrompit Brooklyn en fronçant les sourcils.

- Oui, soupira l'homme, et je te prierai de ne plus me couper. Donc, où en étais-je ? Ah, ça me revient. Les directeurs et les membres du personnels sont aussi des sorciers, évidemment. Mrs Colson s'appelle en réalité Hestia Jones. C'était une membre originelle de l'ordre du phénix et elle a combattu au côté d'Harry Potter pendant la bataille de Poudlard.

Brooklyn s'apprêtait à l'interrompre pour une énième question mais Matheo lui fit signe de se taire.

- C'est aussi le cas d'Arabella, la cuisinière, malgré son statut de cracmol. Elle est la seule à avoir conservé son vrai nom. Arabella Figg. En revanche, nous n'étions pas autorisés à vous élever en tant que sorcier. Comme vous passiez vos journées dans des écoles moldues, le Magenmagot a ordonné que vous soyez éduqué comme tel. Mais il a instauré une autre règle. Cette règle ne concerne que les enfants dont nous ignorons l'identité de leurs parents. Comme toi, Brooklyn.

- Et Jake, alors ? demanda celle-ci.

Matheo lui donna un coup de coude.

- J'allais y venir, répondit l'homme. Jake est un né moldu. Et nous connaissons ses parents. Il sont morts dans un accident de voiture.

Le frère ricana légèrement comme amusé par un secret connu de lui seul.

- D'accord et qui est le cadavre à la fenêtre ? demanda la sœur.

- Il s'agit d'un homme.

Brook attendit qu'il développe mais il n'ajouta rien.

- Ça, on s'en doutait, maugréa Matheo. Mais ça ne dit pas qui c'est.

- Nous ignorons de qui il s'agit, soupira l'homme, nous ne le découvrirons que quand la potion cessera de faire effet.

- Quelle potion ? s'écrièrent le frère et la sœur en chœur.

- Du polynectar, une potion qui permet de prendre l'apparence de quelqu'un.

- Waouh ! s'écria Brook.

- Trop bien, dit Matheo en même temps.

Soudain, un bruissement les fit se retourner. Mrs Colson —ou plutôt Mrs Jones— entra dans la salle à manger accompagnée de Jake. Le garçon semblait être en état de choc et Matheo s'approcha pour le rassurer.

- Leurs as-tu expliquez, Garret ? demanda Mrs Jones.

- Oui, répondit l'homme. Il a reprit son apparence ?

Mrs Jones hocha la tête, l'air grave. Elle sortit de la pièce et Garret se releva. Brooklyn et Matheo s'apprêtait à les suivre mais l'homme fit non de la tête.

- Restez-là, ordonna-t-il avant de s'en aller.

Brook allait désobéir mais Matheo le lui déconseilla : ils en sauraient plus le moment venu. Agacée, la jeune fille s'asseya à nouveau à la table et mangea son toast refroidit. Jake posait des multitudes de questions qu'elle trouvait futiles. Comment pouvait-il s'interroger sur la magie alors qu'un cadavre venait de reprendre vie dans la pièce voisine ? Une petite voix qui ressemblait à celle de Rose lui murmura qu'elle aussi aurait réagi ainsi. Brooklyn songea justement à l'une de ses meilleures amies. Que faisait-elle pour le moment ? Le groupe d'ami(e)s de la jeune fille discutait fréquemment par lettres et Rose lui avait promis qu'elle viendrait les récupérer, elle et Matheo, afin de les ramener au Terrier. Mais elle n'avait pas donné de date et la jeune fille restait dans le monde moldu. Savoir maintenant que son orphelinat était magique ne lui faisait étrangement ni chaud ni froid. Pour quelqu'un avec un caractère de feu comme elle, c'était assez inattendu.

Perdue dans ses pensées, Brook ne sentit pas tout de suite l'étrange présence qui était entrée dans la pièce. Elle releva subitement la tête de son assiette toujours pleine et regarda autour d'elle. Matheo et Jake discutait sur la différence entre le Quidditch et le Football, mais aucun d'eux ne semblait avoir senti le danger. Mais était-ce vraiment un danger. "Tu n'as quand-même pas peur de moi, Brooklyn ?" demanda une voix grave. La voix semblait légèrement différente que celle de ses souvenirs et Brook mit un temps avant de la reconnaître. "Albus ?"

Soudain, l'image du jeune sorcier se matérialisa dans son esprit. Albus Potter semblait avoir changé. En l'espace d'un mois de vacances, il avait grandi et mué à prioris. Il était toujours aussi pâle et ses cheveux, toujours aussi indisciplinés. Mais son ami avait changé. Brooklyn le sentait. Son apparence physique était toujours la même. Et, dans son regard brillait la même étincelle de malice. En revanche, une autre lueur, bien plus sombre, envahissait déjà une grande partie de ses yeux verts étincelants, les rendant plus froid qu'avant.

- Bonjour Brooklyn, commença-t-il en penchant légèrement la tête sur le côté.

Il la regardait de haut en bas, sans aucune gêne et, après avoir fait pareille, elle ne lui en tint pas rigueur.

- Où sommes-nous ?

- Dans ton esprit.

- Mais, qu'est-ce que tu fais là, dans ce cas ?

- C'est à toi de me le dire, et devant son regard perdu il continua, Tes barrières magiques sont trop fortes pour que je puisse les traverser à cette distance. À moins que tu ne penses à moi, ce qui me donnerait une sorte de laisser passer.

- Je ne pensais pas à toi, ses pensées se dirigeait effectivement vers le garçon mais elle refusait de l'admettre sans savoir pourquoi, et de toute façon, comment peux-tu entrer dans mon esprit ?

- Je suis légilimens.

- Légili-quoi ?