Potter et Jedusor T2 : Les secrets de Poudlard

Le journal d'A.S.P.

"Mots de passe". Lily se rappela les anecdotes presque toutes sur Brooklyn Jedusor et écrivit Brook sur la page. Les mots disparurent et le journal resta vierge. Lily se remémora sa rencontre avec Brook au Terrier. Et la relation qu'Albus et elle entretenait. Pas une fois, il ne l'avait appelé par son surnom. Elle reprit sa plume et écrivit Brooklyn. Aussitôt, de nouveaux mots apparurent. "Journal noir d'Albus Severus Potter". Lily fronça les sourcils devant cette appellation. Le mot noir lui fit froid dans le dos. Elle observa le journal et se rendit compte que son épaisseur avait doublé. La moitié du livre était consacré au journal blanc et l'autre, au journal noir. Lily commença à lire la 1e page et son visage pâlit peu à peu.

"Les héritiers de la magie

Dans un cycle millénaire, la magie sélectionne deux êtres pour hériter de ses pouvoirs : l'un reçoit la magie ancestrale, l'autre la magie sombre. Le précédent millénaire a vu des héritiers devenir instables, laissant une empreinte indélébile dans l'histoire. Merlin, né d'une vierge et d'un sorcier noir, a choisi la lumière sous l'influence maternelle, devenant l'héritier de la magie ancestrale. Morgan, son élève, a succombé aux ténèbres, devenant une puissante héritière sombre. Leur affrontement final a scellé leur destin. La magie, dans sa sagesse, choisit ses nouveaux héritiers non pas par nom ou statut, mais par la profondeur de leur âme et la trame de leur destinée. Les héritiers actuels, un garçon et une fille de douze ans, ont été choisis à cinq ans après des actes de violence involontaire. Leurs noms restent un mystère, cachés du monde entier, mais leur héritage magique est certain."

À la fin de sa lecture, Lily était dans l'incompréhension totale. Ce texte ne venait pas de son frère. C'était une vielle page de livre arrachée et collée dans le journal d'Albus. Mais, hormis cela, le texte en lui-même laissait la jeune fille perplexe. Merlin et Morgan. La magie ancestrale et sombre. Les deux héritiers inconnus. Pourquoi son frère s'intéressait-il à ça ?

La fillette tourna la page et se figea. La page suivante était vide. Mais pas vierge. Un immense rectangle noir la couvrait. On aurait dit un portail. Une espèce de bouillit noirâtre le constituait. Lily toucha la et se fit aspirer à l'intérieur. Elle se retrouva dans une salle aux murs de pierre fissurés par endroit. Il y avait des tables sur lesquelles se trouvaient de vieux chaudrons inutilisés. Lily était dans l'une des salles de classe à Poudlard. En comprenant cela, elle faillit sauter de joie : elle allait pouvoir visiter le château. Soudain, Lily entendit un raclement de gorge derrière elle et se figea, la peur au ventre. Elle se retourna lentement pour faire face à un garçon aux cheveux blonds presque blanc et aux yeux bleus. Lily avait vu une photo de lui sur le bureau d'Albus. C'était Scorpius Malfoy. Mais que faisait-il là, en plein milieu des vacances ?

- Albus, commença le garçon, ce livre que t'as emprunté... Tu dois le rendre.

- Je le sais Scorp, répondit la voix d'Albus dans le dos de Lily.

La fillette se retourna brusquement. Son frère se tenait là et observait son ami sans même la regarder. Lily comprit alors qu'elle était invisible. Et cette constatation la détendit. Elle alla s'asseoir sur une table dans le but d'écouter la conversation, mais la salle de classe disparut.

Lily se retrouva projeter au sol. Elle se releva péniblement et se figea de surprise en voyant Brooklyn Jedusor assise à la fenêtre de cette... Tour ? les jambes dans le vide. Elle semblait triste et marmonnait dans sa barbe. Soudain Lily sentit un regard la traverser et elle n'eut pas besoin de se retourner pour savoir qu'Albus était là. Mais elle le fit quand même. Son frère était assis sur la dernière marche des escaliers en colimaçon menant à cette tour. Il observait Brooklyn, sans même voir Lily, et semblait, lui aussi, triste.

Soudain, un chant mélodieux se fit entendre derrière elle et Lily regarda à nouveau Brook. Son phénix, Dumbi —diminutif de Dumbledore— venait de se poser à côté de la jeune fille et s'était mis à chanter. Lily reconnut aussitôt la chanson moldue que Brooklyn et Rose écoutait au Terrier. La jeune Jedusor s'était mise à chanter avec le phénix et Lily en resta bouche-bée. Elle se tourna vers Albus et remarqua son sourire admiratif. À la fin de la chanson, Albus laissa échappé un "wow" et Brook se retourna brusquement. Au moment où elle ouvrait la bouche, Lily se sentit projeter vers le haut.

Elle ouvrit brusquement les yeux. La fillette était dans son lit, le journal fermé à ses côtés et, face à elle, Albus Potter la toisait de ses yeux verts fortement assombrit. Il avait une expression de colère froide.

- Lily commença-t-il de sa voix grave qui avait mué au cour de l'été, je peux savoir ce que tu fais ?

- Je voulais voir, répondit-elle en toute honnêteté.

- Ne t'approche plus jamais de ce journal, ordonna-t-il, ou, sinon, je te jure que tu le regrettera.

Il sortit de la chambre de sa sœur, le journal à la main. Lily s'affala sur son lit. C'était la première fois que son frère la grondait. Ses yeux... Jamais il ne l'avait regardé avec autant de colère. Biensûr, ils s'étaient déjà disputés, comme tout frère et sœur qui se respecte. Mais là, c'était différent. Les yeux de son frère lui avait fait froid dans le dos. Tout comme son expression et le ton de sa voix.

- Qu'est-ce qui t'arrive, Albus, demanda-t-elle à voix haute.

***

Dans la chambre d'à côté, Albus fulminait contre sa sœur. Qu'avait-elle pu lire dans son journal ?

"Tu t'es mis dans de beaux draps" ricana la voix aiguë de Voldemort. "Je l'avais remarqué, merci" rétorqua le jeune sorcier. Lord Voldemort s'esclaffa. "Tu aurais pu mieux choisir tes mots de passe" affirma-t-il.

Albus ne prit pas la peine de répondre. Il alla s'asseoir à son bureau, posa le journal devant lui et sortit sa baguette. Un charme supplémentaire n'était pas de refus au vue de la facilité avec laquelle Lily avait trouvé les codes et la marche à suivre. Albus se gifla mentalement de lui avoir donné tant de livre de réflexion. Sans ça, elle n'aurait pas déjoué sa sécurité si facilement. Après avoir ajouté une phrase en plus de son prénom pour la première ouverture, il prépara également un bic moldu spécial. Le journal ne s'ouvrirait que si l'on écrivait les codes avec, en plus de chuchoter tout d'abord la phrase et le prénom "Albus". Mais l'agacement du garçon ne diminua pas. Il était toujours aussi furieux contre Lily.