Les sirènes de police déchiraient la nuit, résonnant à travers le vieux port de la ville de Sendai. Des lampadaires clignotants projetaient des ombres inquiétantes sur des navires décrépits, tandis qu'une pluie battante frappait les coques rouillées. Seules quelques silhouettes furtives erraient dans les ruelles, s'évanouissant à l'approche des feux bleus et rouges, telles des spectres chassés par la lumière.
Dans une ruelle étroite, un homme haletant se plaqua contre un mur sale, à peine éclairé par une enseigne de néon clignotante. Jetant un coup d'œil rapide vers l'avenue, le cœur battant à ses tempes, il se glissa jusqu'au bout de la ruelle, espérant se fondre dans les ombres du port. Le vent faisait grincer les carcasses des vieux cargos amarrés, dont certains semblaient à moitié engloutis, surgissant des eaux noires comme des géants échoués. Les containers empilés formaient un dédale de couloirs obscurs où l'homme s'engouffra.
Essoufflé, il se laissa tomber derrière un tas de caisses métalliques près du quai, se recroquevillant pour se dissimuler. Dans sa fuite, il avait perdu son sac, celui qui contenait les maigres bijoux et quelques liasses de billets qu'il avait dérobés. Pas question qu'ils me coincent. Pas ici, pas maintenant, pensa-t-il, essayant de se fondre dans l'obscurité.
Les sirènes s'éloignèrent légèrement, et il laissa échapper un soupir de soulagement. Mais son répit fut de courte durée. Un grincement lugubre retentit soudain à quelques mètres. Il se figea, scrutant les alentours avec une peur mêlée de fatigue. Là, au milieu de la rue, un couvercle d'égout semblait s'être déplacé de lui-même, laissant une ouverture béante. Une ombre ondoyante émergea de la bouche d'égout, glissant sur le sol humide comme une nappe de brume, ses contours mouvants et étrangement flous.
L'homme sentit son estomac se contracter de peur. Un rat ou un chat errant, tenta-t-il de se convaincre. « Eh ! Fiche-moi le camp, t'approche pas ! » murmura-t-il d'une voix tremblante en agitant la main pour l'effrayer.
L'ombre réagit immédiatement, s'étirant et se rapprochant d'un mouvement sinueux et fluide. Avant qu'il ne puisse réagir, elle bondit et s'infiltra dans sa bouche ouverte. Il sentit un froid glacial envahir chaque centimètre de son être, ses veines se resserrant, et l'ombre s'insinuer en lui, étouffant son cri avant même qu'il ne le pousse. Sa vision se brouilla tandis que ses pupilles se dilataient, son corps saisi de tremblements incontrôlables. Des gouttes de sueur froide glissèrent le long de son visage, et il agrippa son cou dans une tentative désespérée de reprendre le contrôle.
Une pensée émergea soudain dans son esprit : Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas.
Mais d'un coup, tout s'arrêta. La pluie sembla ralentir, et les battements de son cœur se calmèrent. Lentement, il baissa les mains et reprit son souffle. Quelque chose en lui s'était transformé. Une pulsion sauvage et insatiable s'éveillait, grondant dans ses entrailles. Il se redressa, ses muscles gonflés d'une force nouvelle. Sa peau se couvrit d'écailles sombres et ses vêtements se déchirèrent sous la pression d'un corps devenu monstrueux. Lorsqu'il leva la tête, quatre yeux rougeoyants brillaient dans l'obscurité, et une bave visqueuse dégoulinait de sa bouche garnie de crocs acérés. Ses doigts, prolongés de griffes effilées, palpitaient d'envie de déchirer tout ce qui se dresserait sur son chemin.
Des voix et des bruits de pas approchèrent, et il tourna lentement la tête. Les policiers, faisceaux de torche en main, fouillaient le quai du regard. L'un d'eux le repéra enfin.
« Eh, toi ! Mains en l'air ! » cria-t-il, pointant son arme.
Mais l'homme n'était plus. La créature laissa échapper un grognement guttural qui résonna dans le port, se courbant comme prête à bondir. Le deuxième policier, la voix tremblante, ordonna : « On vous a dit, mains en l'air ! »
La créature se jeta sur eux sans hésitation. Ses griffes rencontrèrent les torches et les armes, pulvérisées sous l'impact. L'un des policiers tira, plusieurs fois, mais les balles rebondirent sur sa peau écailleuse. « Ça... ça n'a aucun effet ! » hurla-t-il, reculant sous l'horreur de la scène.
Avant qu'il ne puisse se retourner, la créature le saisit et le projeta contre un mur, où il s'effondra, inconscient. Elle se tourna lentement vers le dernier policier, savourant la terreur dans ses yeux. Celui-ci se rua vers le véhicule et tenta de démarrer en vain.
La créature s'approcha de la voiture avec un calme terrifiant. Elle glissa ses griffes sous le châssis et, d'un geste presque paresseux, souleva le véhicule avant de le projeter en l'air. La voiture s'écrasa contre le mât d'une caméra de surveillance, réduisant en miettes le dernier témoin de cette scène cauchemardesque.
***
Note de l'auteur :
Heyy ! Vous en faites pas la suite de l'histoire ne va pas être aussi sombre que le prologue... Enfin je crois.
J'ai déjà cinq chapitres sous le coude qui n'attendent que d'être publier (sans compter le prologue bien sûr) et plus ou moins des brouillons pour cinq autres chapitres à venir. Je sais pas exactement combien de chapitre cette histoire va me prendre, mais dites vous que c'est pas une courte histoire. Si tout se passe bien, je devrai poster un chapitre toutes les deux semaines. Donc juste après ce prologue vous pouvez retrouver le chapitre 1 !
Merci pour votre lecture et n'hésitez pas à me le faire remarquer si vous voyez des fautes d'orthographes :)
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You Can Be A Hero [ItaFushi]
FanfictionEcoutez je sais pas faire de résumé ; vous aimez le ItaFushi ? Vous aimez l'univers Marvel ? Bam ! Donnez une chance à cette histoire ! *** Le sublime dessin sur la page de couverture est de @fool_rith sur twitter ! Inspiré des personnages de Jujust...