COURSE VERS L'ABÎME
La soirée avait pourtant bien commencé, comme toutes les autres soirées de ce genre. On était sortis, prêts à décompresser, sans se soucier des emmerdes qui nous suivent habituellement comme une ombre. Je ne sais pas exactement à quel moment ça a commencé à partir en vrille, mais ça a toujours été comme ça avec nous : tout peut dégénérer à la moindre étincelle.
Le club était bondé, la musique détonnait dans nos oreilles, les verres s'enchaînaient, et l'atmosphère devenait de plus en plus électrique. Samaël jouait de ses charmes sur la piste de danse, et même si je savais que ce n'était qu'un jeu, ça me foutait les nerfs. Ethan, complètement pété, me lançait des regards amusés, trop défoncé pour se soucier des détails.
Mais au fond, je savais que la soirée n'allait pas se passer sans accroc. Ça ne se passe jamais sans accroc avec nous. Paulo, qui traîne toujours dans les combines louches, s'est mêlé à une conversation avec un groupe que je n'avais jamais vu auparavant. D'entrée, j'avais senti que ces mecs étaient là pour autre chose que s'amuser. Le genre de types qui respirent les problèmes. Paulo était planté devant eux, en train de refourguer un truc, une petite transaction discrète, comme il en fait des dizaines. Mais cette fois, ce n'est pas passé inaperçu.
C'est là que tout a dérapé.
J'ai vu l'un des types s'avancer vers Paulo, les sourcils froncés, avec un air mauvais. Son pote derrière lui le surveillait du coin de l'œil, et j'ai tout de suite su que ça allait partir en cacahuètes. Ils ont commencé à s'énerver, et Paulo, qui n'est jamais très bon pour se défendre verbalement, s'est retrouvé à essayer de justifier sa merde. Apparemment, il avait vendu de la came à l'une des filles du groupe, sauf qu'elle était déjà avec l'un des leurs. Autant dire que ça n'allait pas bien se terminer.
En moins de temps qu'il ne faut pour le dire, les insultes ont commencé à voler. Paulo s'est fait plaquer contre un mur, et les autres gars du groupe ont commencé à s'approcher. De mon côté, j'ai essayé de rester en retrait, surveillant l'évolution de la situation. J'étais déjà bien entamé, avec une bonne dose d'alcool et de weed dans le sang, mais pas suffisamment pour me dire que ça allait se régler avec des mots.
Ethan, malgré son état, a capté le moment où tout s'est accéléré. Il s'est décalé de l'entré, me tapotant l'épaule avec ce sourire défoncé qui en dit long.
— Mec, ça part en couille... dit-il en rigolant à moitié.
Et il avait raison. Un coup est parti. C'était un des types du groupe qui s'est jeté sur Paulo, le frappant au visage. Paulo a reculé sous l'impact, et c'est là que les choses ont vraiment dégénéré.
Je me suis décaler d'un bond, la mâchoire serrée. Je ne pouvais pas rester là à les laisser démonter Paulo sans rien faire. Mais avant que je n'aie pu réagir, Ethan m'a retenu par le bras.
— Sean, calme, mec, on va pas s'embrouiller ici... On est pas chez nous, m'a-t-il soufflé, essayant de garder un semblant de contrôle.
Mais c'était déjà trop tard. Les mecs du groupe adverse se rapprochaient de plus en plus, entourant Paulo comme des loups affamés, et je savais que si on n'intervenait pas, ça allait vraiment mal finir.
J'ai avancé vers eux, la colère montant doucement, comme une vague prête à tout détruire sur son passage. Je me suis planté devant celui qui semblait être le chef, celui qui menait les autres, et j'ai essayé de calmer le jeu, même si au fond, j'avais juste envie de lui foutre mon poing dans la gueule.
— Quel est le problème, mec ? demandai-je, le regard planté dans le sien.
Son sourire arrogant m'a donné envie de vomir. Ce type jouait les caïds, et il se croyait invincible. Il m'a expliqué que Paulo avait enfreint une règle en vendant de la drogue à une fille du groupe sans leur accord, et que maintenant, ils voulaient des comptes. Mais pas juste des comptes : ils voulaient se rattraper d'une manière ou d'une autre, et ce n'était pas juste avec des paroles que ça allait se régler.
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ROSTER
ActionDepuis qu'il a senti le vent caresser son visage et les premiers rayons du soleil sur sa peau, le destin de Sean Will semblait inévitable. Solitaire, endurci par un passé qu'il préfère taire, il a appris à ne faire confiance qu'à lui-même - et à son...