L'album venait d'être dévoilé aux élèves et Pierre scrutait avec attention la lumière rouge sur la caméra. Il sentait la pression du temps sur ses épaules. Après son appel avec son petit-ami, Héléna était venue se confier à lui. Il avait senti la peine dans ses paroles et avait essayé de donner le change. Il avait bien vu que ses efforts étaient vains : les mots l'avaient affectés. Un petit signal sonore se fit attendre juste après quoi la petite lumière changea de couleur. Comme soulagé d'un poids, le jeune homme souffla un bon coup avant de se lever bien décider à retrouver son amie dans le château. Il la retrouva non sans peine assise dans le dressing.
-Bah alors ma belle, qu'est-ce que tu fais là?
La jeune femme releva le regard en sa direction, le regard embué qu'elle essaye de dissimuler d'un rapide coup de manche.
-Rien, je fais du rangement. Ça fait du bien tu sais de remettre les choses en ordre.
Sans un mot, il s'assit en face d'elle. Il avait très bien compris où elle voulait en venir. Elle ne parlait pas uniquement de remettre ses affaires en ordre et si elle avait à ce moment là besoin d'une oreille attentive, alors il était d'accord d'être ce dont elle avait besoin.
-Et tu aurais besoin d'aide pour mètre les choses en ordre?
-Tu me proposes vraiment de l'aide pour m'aider à replier mes petites culottes? répondit-elle sans réussir à retenir un rire.
-Si ça t'aide à aller mieux alors je suis prêt à tout!
-Regarde, tu as déjà réussis à me faire rire.
Le jeune homme la regarda attentivement avant de lui répondre.
-Tu as ri mais tes yeux sont encore tristes. Ils sont bien trop pétillants d'habitude..
La jeune femme ne releva pas et continua à déplier pour plier à nouveau ses affaires.
-Tu sais, ce n'est pas parce qu'il est ton petit-ami qu'il dit toujours la vérité, le plus important dans tout ça c'est que tu fasses les choses avec coeur. Est-ce que tu as aimé enregistrer cet album?
-Oui, enfin je crois.
-Et est-ce que toi, tu es fière de ce que tu as fait?
-Je crois, enfin je croyais.
-Alors si tu étais fière de toi, il n'y a aucune raison à ce que tu ne le sois plus à cause de lui!
-T'es gentil, Pierre..
-Je ne suis pas gentil, je sais reconnaitre une personne talentueuse et tu as du talent, Héléna. Ne laisse jamais personne te faire croire le contraire!
-Je ne comprends pas pourquoi il agit comme cela avec moi..
-Je t'avoue que je ne comprends pas non plus, si j'étais à sa place, jamais je ne te laisserais croire que tu n'es pas assez..
Ne sachant comment prendre ce compliment, la jeune femme tendit la main pour attraper celle de son ami. Il resserra son emprise autour des doigts de la jeune belge. S'il s'était écouté, il aurait embrassé sa main. Il ne comprenait pas que ce Lucas ne comprenne pas la chance qu'il avait d'avoir cette jeune femme dans sa vie. Et malgré tous les efforts du monde, le jeune homme n'arrivait pas à comprendre les mots qu'avait son rival à l'égard d'Héléna. Son rival? En s'entendant penser, le jeune homme se rendit compte de la mouise dans laquelle il se mettait en voulant approfondir son lien si particulier avec son amie. Les choses étaient ce qu'elles étaient, et même s'il n'en était pas fier, il ne pouvait pas nier ce qu'il ressentait à l'égard de sa partenaire belge. Bien qu'il essaya de mettre des barrières quelque chose de puissant l'étirait irrémédiablement à elle. En parlant d'attrait incontrôlable, le jeune académicien n'eut pas le temps de réfléchir à son geste. Comme électrisé par le contact de leurs mains, il tira sur celle de sa partenaire et l'attira dans ses bras pour lui offrir une étreinte réconfortante bien que maladroite. La jeune femme, dans un premier temps réservée, finit par se détendre en se laissant complètement aller à cette étreinte. Elle déposa sa tête contre le torse de son ami et sans savoir si pourquoi, ni comment, elle sentit des larmes perler le long de ses joues. Maladroitement, Pierre essaya de les récolter contre son pouce et oubliant tout ce qu'il se passait autour, il embrassa le front de son amie. Héléna se mit à rire contre lui.
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Éclats de vie.
Fanfiction"Je suis fière de toi, toi aussi tu m'as manqué, beaucoup." Pour les mots détournés. Pour les bribes inexpliquées. Pour des petits moments de vie glanés. Éclats de vie.