Chapitre 6 : Première approche

60 13 7
                                    

Point de vue de Katsuki

Eijiro et moi en profitons pour nous éloigner plus loin, afin de nous installer au bout du bar dans le but de discuter sans être dérangé par l'agitation des autres et du petit tournoi habituel de billard. Après avoir recommandé une bière et l'avoir reçu directement, je me retrouve avec l'homme qui m'a tant troublé durant ces dernières heures. On est tous les deux face au bar, ayant simplement le haut du corps légèrement tourné l'un vers l'autre de façon à quand même pouvoir interagir ensemble.

Katsuki :
J'vais commencer pas une question qui m'intrigue depuis le début de la soirée. Faut vraiment que tu m'expliques pour quelle espèce de raison t'as accepté? J'connais franchement personne à part Hitoshi et Deku assez fou pour faire ça.

Il laisse échapper un rire malgré lui avant de me répondre.

Eijiro :
La raison est assez simple en fait. Parce qu'il ne m'avait tout simplement pas dit que c'était pour ce coup-là. Il m'a juste demandé de faire un modèle comme ça, en restant vague.

Katsuki riant :
Oh l'enculé! C'est bien vache quand même! Pardon hein, c'pas drôle pour ta tronche! Mais t'as quand même bien réussi, si jamais!

Eijiro :
Ouais, on peut dire ça comme ça. Pourtant c'était moins gênant que je ne l'aurais cru, je dois l'avouer!

Katsuki :
T'as pris confiance plus le temps avançait, j'parie?

Eijiro :
Confiance? Hum, je sais pas si on peut dire ça comme ça. Mais je sais que je n'ai pas particulièrement à me plaindre de mon corps, sans me vanter bien sûr. J'imagine qu'inconsciemment ça aide la cause.

Katsuki :
Ah ouais, pour le coup c'est sûr que d'avoir un corps avec une musculature travaillée comme la tienne, c'est super pour nous en tant qu'artiste. Ça nous aide à développer notre minutie et notre technique. Et ouais... T'est pas mal du tout à regarder.

Attends, attends. Je viens vraiment de lui balancer ça comme ça? Mais c'est qu'il me fait agir comme un con celui-là. La subtilité s'est barrée en vacances à ce stade.

Eijiro :
Comment est-ce que je dois prendre ce commentaire, Katsuki?

Katsuki taquin :
Je dirais... De la façon qui te convient le mieux?

Eijiro :
Alors... Je te renvois le compliment. Même si en soit, j'ai moins profité de la vue que toi, jusqu'à maintenant.

Katsuki :
Oh et bien. Pour le moment dis-tu?

Eijiro :
Je pense ne pas être bien mauvais pour interpréter certains signes j'avoue...

Il se déplace de manière à avoir son corps totalement tourné vers moi. Je réalise à cet instant que j'avais commencé cette conversation face au bar pour finalement me retrouver vis-à-vis lui.

Katsuki :
Dit m'en plus, Eijiro.

Eijiro :
J'imagine qu'on peut commencer par le fait que plus nous discutons plus tu sembles vouloir te rapprocher, peut-être même sans t'en rendre compte. Que durant la séance, plus d'une fois je t'ai surpris à te figer quand je devais changer de poses, plus précisément celle où je me suis retrouvé face à toi directement. Et je crois que je vais simplement finir avec le fait que tes joues on prit une jolie teinte rosée depuis que j'ai commencé à t'expliquer.

Bon, je vois que c'était cramer à des kilomètres qu'il me fait envie. Ça ne sert à rien de nier quoi que ce soit. Autant jouer le tout pour le tout et le confirmer. Quelque chose me dit que ce serait bien plus gagnant avec lui d'agir de cette façon.

Katsuki :
J'imagine qu'il est inutile d'essayer de te faire avaler que tu à mal interpréter, n'est-ce pas?

Eijiro :
En effet, c'est plus trop la peine d'essayer d'être subtile mon cher.

Katsuki
T'est bon observateur en fait. Tu fais quoi dans la vie? T'es flic ou un truc dans le genre?

Eijiro riant :
Alors là, tu ne pourrais pas être plus éloigné de la vérité. Je suis juste un entraîneur privé tout à fait lambda. Simplement, quand j'ai l'opportunité d'avoir une belle vue, j'en profite aussi. Pourquoi devrais-je m'en privé?

Katsuki :
Ouais compréhensible. J'imagine que c'est donnant donnant.

Eijiro taquin :
Pas tout à fait, quand on y pense. T'es conscient que t'a quelques vêtements en plus?

Katsuki aguicheur :
Oh, et bien. C'est un problème auquel on peut facilement remédier, tu ne crois pas?

Eijiro :
Je suis tout à fait d'accord. Ça t'dit qu'on termine la soirée ailleurs, que tous les deux?

Katsuki :
J'habite qu'à quelques coins de rue d'ici, si ça t'dérange pas d'y aller en marchant, bien sûr. Comme j'ai bu, je prends pas ma voiture évidemment.

Eijiro :
Sans problème. Alors... Après toi mon cher.

Il m'incite à prendre les devants. Ce que je fais avec un certain empressement qui lui décoche un petit rire. J'avoue que son regard qui ne laisse aucune place au doute quant à ses intentions et ses genoux qui m'avaient frôlé plus d'une fois ne me donnais pas trop envie de m'éterniser ici. On décide d'un signe silencieux de s'éclipser sans prendre le temps de dire au revoir aux autres. On se faufile donc parmi la petite foule de gens, direction la sortie. Je remarque qu'il envoie un message à Denki, sûrement pour ne pas qu'il s'inquiète de ne plus le trouver dans le bar. Je crois que la tension qu'il y a entre nous se sent même vue de l'extérieur. Tout ce que je veux, à cet instant, et je suis sûr qu'il en est de même pour Eijiro, c'était de découvrir plus intimement la personne à mes côtés. Je n'avais pas spécialement envie de me poser plus de questions que ça ce soir. J'ai profité visuellement du corps du rouge pendant près de deux heures, je n'ai donc aucun problème à ce que je lui rende l'appareil s'il le désire. Et puis, c'est pas comme s'il serait le seul à en profiter, dans ce cas-là.

Sur le chemin vers chez moi, aucun de nous deux ne parle, mais ce n'est pas du tout gênant, ça semble presque naturel. Parfois ma main frôle la sienne comme nous étions côte à côte, me procurant de délicieux frissons qui se propagent toujours un peu plus loin. Je sentais mon envie de lui sauter dessus et de revoir le corps qui m'avait subjugué des heures auparavant augmenté à chacun de mes pas. Heureusement nous n'avions qu'une dizaine de minutes de marche avant d'arriver en bas de mon immeuble.

Nous montons donc sans attendre avant de rentrer directement dans mon logement. Rien de bien foufou, je suis étudiant après tout. C'est un trois pièces comprenant ma chambre, la salle de bain et un grand espace qui sert de séjour, salle à manger et cuisine. Je n'ai jamais réellement pris le temps d'y mettre ma touche personnelle. Dans l'espace de vie, la seule chose qui laisse paraître que l'appartement est à quelqu'un est l'immense bibliothèque où trône ma collection de livres et de mangas et l'étagère où je range mon matériel de dessin.

Katsuki :
Ça t'vas une dernière bière?

Eijiro :
Ouais, pourquoi pas!

Je lui indique donc l'endroit où m'attendre et file vers le réfrigérateur ou je saisis deux bières. Je rejoins le rouge qui s'était installé et m'apprête à lui tendre la sienne quand il me saisit le poignet d'une main avant de saisir les boissons de l'autre et les poser sur la petite table.

Eijiro :
Tu m'excuseras mais avant...

Il m'attire à lui et m'installe sur ses jambes. De cette façon, je me retrouve à califourchon sur lui. Je vois, il n'a pas envie de perdre de temps. Tant mieux, parce que je n'en avais pas particulièrement envie non plus.

Katsuki aguicheur :
Presser dit donc?

Eijiro :
Je dois avouer que j'ai bien envie de découvrir rapidement ce qui se cache sous ses vêtements...

J'esquisse un sourire et sans attendre, je fonce sur ses lèvres. Je n'hésite pas et je pars rapidement à la recherche de sa langue avec laquelle je débute un combat acharné dont on ne peut prévoir le vainqueur. Il glisse ses mains sous mon chandail, me faisant frissonner. Et c'est à cet instant que je me dis que les bières trônerons peut-être sur la table plus longtemps que prévu.

Modèle d'un jour 〈Eijiro × Katsuki〉Où les histoires vivent. Découvrez maintenant