Lumbago vs Mokkori : troisième round !

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C'était jour de grand ménage chez les Saeba. Placards, boîtes de rangement, tiroirs, étagères et petites caches secrètes étaient passés au crible : tout ce qui ne n'avait pas servi depuis plus de deux ans devait disparaître. Autant dire que Kaori avait du pain sur la planche alors qu'elle s'attaquait à la boîte à pharmacie, qui, en plus des médicaments lambdas et habituels de tout à chacun, était gonflée par des équipements plus spécifiques.

— Mais quel boxon... C'est pas vrai ! désespéra la jeune femme en soulevant un amas de bandes velpeau qui s'étaient enroulées autour de diverses pinces chirurgicales.

En tirant dessus, les pansements hémostatiques et simples sparadraps pour les petits accidents dans la cuisine se répandirent sur le sol. Kaori râla vertement en découvrant que les antibiotiques à large spectre en cas de blessure par balle cotoyaient anti-pyrétiques communs ou anti-nauséeux classiques... Et c'était sans parler du fil à suture qui était plus ou moins rangé, pour ne pas dire totalement fusionné, avec le fil dentaire.

— J'suis pas sortie de l'auberge...

Au bout d'une dizaine de minutes, pendant que les boîtes périmées s'accumulaient dans le carton estampillé au marqueur noir : "A ramener à la pharma", les ronchonnements de Kaori allaient crescendo :

— Mais c'est pas vraiiii ! Non, mais je rêve ! Heurk, ça a coulé... Dégueeeu... Mais quel bordel ! Merde !

Alerté par cet excès de bougonnements et gros mots finement choisis, Ryo rappliqua dans la salle de bain et ne put s'empêcher de rire en voyant sa partenaire affairée, assise en tailleur sur le tapis de la salle de bain, cernée de différentes boîtes de toutes tailles.

— C'est quoi ce foutoir ?

— Je fais le tri, ça se voit pas ? répliqua sèchement Kaori sans lever le nez de son occupation. Je jette ce qui est périmé et je tente d'organiser le reste. Et regarde : le sirop pour la toux était mal fermé, ça colle et ça pue la fraise...

Ryo se pencha vers un tas plus important que les autres, un mélange de tubes, de petits pots, de boîtes de comprimés et de quelques fioles colorées :

— Tu envisages de nous réorienter dans le trafic d'anti·inflammatoires et de décontractants musculaires ?

Sarcastique, Kaori fit semblant de rire :

— Très drôle, Saeba.

Ne se sentant pas tellement concerné par cette affaire, Ryo haussa les épaules. Il allait tourner nonchalemment les talons quand la jeune femme l'interpella et désigna le tas qu'il venait d'inspecter :

— Tant que tu es là, tu peux peut-être m'aider ? J'essaie de retrouver la dernière pommade que j'ai utilisé pour tes problèmes de dos.

— La pommade pour les problèmes de dos ? l'interrogea Ryo, visiblement surpris. Quelle pommade ? Quels problèmes de dos ?

— Tu ne te rappelles pas ? À un certain moment, tu n'arrêtais pas de te bloquer le dos. Lumbago sur lumbago, c'était assez pénible. Ça fait combien de temps que ça t'est plus arrivé ?

— Oh lààà ... au moins quatre ans.

— Tu ne te rappellerais pas quelle pommade j'ai utilisé en dernier, par hasard ?

Ryo haussa les épaules :

— En quoi c'est important ?

— Oh, juste histoire de savoir qu'est-ce qui a finalement été efficace. C'est pour le mari d'une copine.

Ryo sourit en croisant les bras et en s'adossant au chambranle de la porte ouverte :

— Tu sais, toutes tes pommades n'ont rien à voir avec mon rétablissement...

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⏰ Dernière mise à jour : 7 days ago ⏰

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C.H.C.H. ou Courtes Histoires de City HunterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant