Il y a bien longtemps, cinq peuples remplis de centaines de royaumes vivaient en harmonie : l'eau, la nature, le feu, l'ombre et la lumière. Cependant, un jour sombre, la nation de l'ombre décida d'attaquer, plongeant le monde dans le chaos. Seul l'...
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Nelly Jones
La douleur est omniprésente, irradiant dans chaque muscle, chaque articulation. J'ai l'impression d'avoir été écrasé, piétiné, puis jeté sur des rochers glacés. Lentement, je cligne des yeux, et le plafond blanc de l'infirmerie se met progressivement en focus au-dessus de moi. Les odeurs familières de plantes médicinales et de potions emplissent l'air. Je prends une grande inspiration, essayant de rassembler mes pensées, et je me redresse avec difficulté, ressentant immédiatement la tension dans mes muscles endoloris.
– Où est Denver...? murmuré-je en balayant la pièce du regard, inquiet.
Soudain, une voix douce mais assurée résonne, brisant le silence de l'infirmerie.
– Ton ami va parfaitement bien.
Je sursaute, surpris par cette voix inattendue, et tourne lentement la tête en direction de la fenêtre. Là, une silhouette féminine se tient, à demi dissimulée par la lumière filtrant à travers la vitre. Elle tient une tasse entre ses mains, soufflant dessus pour en calmer la vapeur qui s'élève. L'ombre dans laquelle elle se tient dissimule partiellement son visage, mais je n'ai aucun doute sur son identité.
– C'est pas mon ami, dis-je, une pointe de mécontentement dans la voix.
– Si tu le dis, répond-elle calmement en s'avançant vers moi.
La lumière révèle enfin son visage. Je la reconnais immédiatement. C'est Madame Blaz, la professeur de la Maison du Feu, une mage respectée pour sa maîtrise des flammes et son tempérament inébranlable. Ses yeux perçants me fixent avec une intensité qui me met mal à l'aise, comme si elle voyait au-delà des apparences et perçait les secrets que je tente de cacher même à moi-même.
Elle prend une inspiration, comme pour choisir soigneusement ses mots, puis ajoute :
– Toi et cette élève de l'Ombre... vous vous êtes retrouvés piégés par de la glace. Si nous n'étions pas intervenus à temps, vous y seriez restés, gelés à jamais.
Un frisson me parcourt en repensant au miroir de glace, à la morsure du froid qui semblait me saisir jusqu'à l'âme. C'était comme si cet endroit appartenait à un autre monde, un lieu où ni la chaleur ni la vie n'avaient leur place. Pourtant, une question me hante plus que toutes les autres.
– Mais... comment vous avez su où nous trouver ? demandé-je, la voix rauque.
Madame Blaz incline légèrement la tête, un sourire énigmatique aux lèvres.
– Grâce à votre cher camarade, qui a jugé bon de vous dénoncer. Sans lui, vous ne seriez probablement plus là pour poser des questions.
Je sens mon cœur se serrer. Quelqu'un m'a dénoncé ? Mais qui ? Et surtout, pourquoi ?
– Qui m'a dénoncé ? demandé-je, la mâchoire serrée, tentant de contenir ma colère.
Elle prend une gorgée de sa tasse, savourant apparemment l'effet de son annonce, avant de me regarder droit dans les yeux.
