Néfertari
Après avoir échangé avec ma sœur, mon mari réintègre sa place à mes côtés. Il semble intrigué par la conversation que j'ai eue avec Mumtaz. Je comprends sa réaction. Les expressions de mon visage ont oscillé entre l'inquiétude et la colère, allant jusqu'à me faire ressentir de la tristesse. La révélation de Mumtaz m'a vraiment bouleversée. Je me doutais que Madame Zeyad ne me portait pas dans son cœur. Cela me fait frissonner de savoir qu'elle a l'intention de mettre fin à mon existence si brusquement.
Il y a la main chaude d'Iyad sur mon épaule, puis il fait glisser son visage près du mien en me disant d'une voix rassurante :
- Néfertari, est-ce qu'il y a un problème? Depuis que ta sœur est venue te voir, tu as l'air tendue.
- Tout va bien. Je ressens juste une légère migraine, rien d'inquiétant, Zawjiyyi¹. Je lui ai répondu en esquissant un léger sourire.
Il se limite à dire 'Bien' avant de jeter un coup d'œil à toute la salle, qui est en effervescence. Je ne pense pas que ça suffit à satisfaire sa curiosité. Il a dû s'abstenir de demander plus, au risque de le regretter plus tard. Je lui suis reconnaissante pour cette douce considération à mon égard. Je suis persuadé qu'il sera un mari attentionné et responsable, même s'il peut sembler enfantin par moment. Je rends grâce à Allah Le Très Haut pour cette bénédiction.
Contente de ne pas être confrontée à un mari violent, arrogant ou vaniteux. Il a une façon simple de se comporter et est parfois très possessif, mais cela n'a rien de très alarmant en soi. Il se relève de nouveau du canapé pour exposer sa carrure imposante qui transparaît à travers le bisht qu'il porte avec élégance. J'aimerais que mes doigts parcourent ses épaules robustes avec lenteur. Son dos affûté est parfaitement représenté sur son qamis blanc, qui se reflète à travers son bisht gris. Un homme de grande stature, ayant l'allure d'un gladiateur, prêt à se lancer dans l'arène pour déchiqueter ses adversaires d'une seule tension de ses mains fermes.
Il est à la fois sauvage et puissant, c'est indéniable. Ce simple constat est suffisant pour me mettre en émoi. Qu'est-ce qui se produit en moi? Je viens de le rencontrer et il me fait déjà de l'effet ! Il est nécessaire que je calme mes pulsions de jeune vierge effarouchée. Depuis ma naissance, cet homme est le plus beau que j'ai eu la possibilité de contempler. Il est peu flatteur de passer son temps avec des hypocrites qui léchent les couilles de mon père, au sens littéral du terme.
Ce n'était pas mon truc d'être amie avec des professionnelles du tir à boules. Sans mentionner les hommes qui léchent les pieds de mon père pour obtenir la reconnaissance et le prestige. Tous les hommes autour de moi ne désiraient que la présence de mon père pour la gloire et la richesse. Pour eux, je suis juste une transaction. Vraiment, je leur dois tout mon respect, ils sont plus laids que mes doigts de pieds et ils prétendent être les plus charmants du pays.
Je réfléchissais à tellement de choses que je n'ai même pas remarqué que la soirée était sur le point de se terminer. Jusqu'à ce que mon mari me murmure doucement :
- Il est temps de saluer nos invités, yã uziyzati².
Je le suis en faisant le Salam³ à d'innombrables personnes avant que trois de mes sœurs, avec qui je communique bien, ne me rejoignent. Mumtaz, Hajar et Zaïna se tiennent devant Iyad Jawahir, l'émir de Jawdat, et moi. Je perçois leur bonheur à travers leurs expressions faciales et leurs sourires sincères. Ma plus grande souffrance, c'est d'être en froid avec mes trois autres sœurs : Batoul, Nesayem et Rajiya. Madame Zeyad les a endoctrinés, tout comme elle a tenté de le faire avec Zaïna, Mumtaz et Hajar. Une partie de mes sœurs n'a pas été convaincue par sa ruse, et franchement, je ne sais pas pourquoi.
Hajar, l'aînée des trois, me fait part avec malice de son retour à moi :
- Ma belle rêveuse, il est temps que tu regagnes les terres de Jawdat avec ton mari et sa famille. Prends ce téléphone avec toi si tu veux avoir de nos nouvelles, et n'oublie pas de nous faire de beaux enfants avec ton charmant mari. Grâce à ces gènes, ils seront d'une beauté exceptionnelle. Ma sœur conclut en me tendant la main, muni d'un téléphone dernier cri.
J'ancre mes yeux sur Hajar, qui hausse les sourcils avec amusement. Son comportement suffit à me faire rougir. Mumtaz intervient pour me sauver en lui assénant une gifle sur la poitrine et l'épaule.
- Arrête, tu vois bien que tu l'importunes ! Ne prête pas attention à cette obsédée, nous allons bientôt la marier aussi ! Mumtaz réplique en arborant un sourire triomphant.
Zaïna se positionne devant les deux puces excitées avant de claquer ses mains sur ses hanches avec un air agacé. Elle me révèle d'une voix assurée, avec une pointe d'irritation qui se fait sentir :
- Je vous assure, il n'y en a pas une qui puisse compenser l'autre! Néfertari, je te souhaite une infinité de bonheur. Ne t'en fais pas pour nous, on va s'en sortir. Reste focus sur ton mariage et ta vie de couple, n'oublie pas que tu es la quatrième épouse de l'homme à ta gauche. Tes rivales sont très jalouses et capables de beaucoup de choses. Je te demande de faire très attention ! Elle insiste en serrant fermement mes mains contre les siennes.
Je hoche la tête en lui promettant de prendre soin de moi et que je ferai preuve de vigilance lorsque je serai là-bas. Nous nous faisons des accolades délicates avant que je ne quitte la réception au bras de mon mari, suivi de près par toute sa famille.
Dès que nous étions tous en bas, dans le hall d'entrée du palais, mon père s'est frayé un chemin pour me rejoindre. Lorsqu'il s'est approché de moi, il me demande de s'entretenir avec moi pour la dernière fois, avec un visage empreint de douceur. J'approuve d'un signe de tête avant que lui et moi ne soyons seuls dans une salle au rez-de-chaussée. Cette pièce, c'est l'atelier qu'il a aménagé pour ma défunte mère, Nora Feghoul.
Monsieur Al-Khazrajy me fixe avec une intensité que je ne lui connaissais pas, avant il prononce ces mots d'une voix grave :
- Assieds toi, ma fille. Je dois avoir une conversation avec toi.
Note :
¹ Qui signifie mon époux en arabe.
² Cela signifie en traduction approximative ma chérie en arabe
³ Saluer une personne en lui disant : As Salam aleykoum, qui signifie que la paix soit sur vous.
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La Favorite De L'Émir [𝐀𝐫𝐚𝐛 𝐊𝐢𝐧𝐠𝐬 ᵗᵒᵐᵉ ³]
RomanceLa septième princesse de Ruwz est livrée en butin de guerre à l'Émir de Jawdat, Iyad Jawahir. Après cette défaite cuissante contre le royaume de Jawdat, le roi de Ruwz voulait solidifier leur relation ainsi que leur pouvoir en lui offrant la princes...