𝑪𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 𝒔𝒊𝒙

0 0 0
                                    

CRYSTAL

Je pris quelques secondes pour réaliser ce qui était en train de se passer. Quand je compris ce qu'elle était en train de faire, je reculai, mais il était trop tard : Emeria m'avait embrassée.

Je jetai un coup d'œil effrayé autour de nous. Heureusement, les allées étaient désertes. Personne ne nous avait vues.

— Es-tu folle ? sifflai-je. Tu veux nous faire tuer ?

Les joues roses, Emeria semblait à peine avoir conscience de ce qu'elle venait de faire. Comme si son geste était anodin ; comme si nous étions de simples villageoises, insouciantes et frivoles. Elle ouvrit la bouche pour dire quelque chose, la referma. Puis, après un moment d'hésitation, elle dit :

— Ne sens-tu pas cette tension entre nous ?

Je la contemplais d'un œil nouveau. Je ne voyais plus une amie, je voyais... je ne savais pas ce que je voyais. Une jeune femme, pleine d'espoirs, ravissante. La femme du roi. Une reine. Une personne inatteignable.

L'air autour de nous semblait figé, comme si l'univers entier attendait ma réponse. Mais je ne pouvais lui en offrir qu'une : la seule qui était raisonnable.

— Non, mentis-je. Je ne sens rien.

Je fis demi-tour avant qu'elle ne puisse renchérir. J'avais besoin de réfléchir.

En arrivant dans les appartements royaux, je me précipitai dans ma chambre et fermai la porte derrière moi. Ma respiration s'accéléra. Je posai mes mains sur la commode. Ma vision devint floue ; tout tournait autour de moi.

— Crystal ?

La voix de Ludmylla parvint derrière moi. Je sentis ses mains puissantes sur mes épaules.

— Crystal, tout va bien. Tu es en sécurité.

Le sol tanguait. Ismene allait le savoir. Elle allait le savoir, elle allait me punir, et je décevrais tout le monde.

— Je ne peux pas... je ne peux pas...

— Crystal, respire. Fais comme moi.

J'entendis Ludmylla prendre de grandes et calmes inspirations. Je m'efforçai de l'imiter.

Petit à petit, mes idées s'éclaircirent. Ismene était loin. Il n'y avait aucun moyen qu'elle n'apprenne ce qui venait de se passer.

— Tu vas mieux ?

Je pris conscience du regard inquiet de ma garde sur moi. Je hochai la tête.

— Tu veux me parler de ce qui vient de se passer ?

Je soutins le regard de Ludmylla. Elle me connaissait depuis ma naissance. Elle ne voulait que mon bien, j'avais une confiance entière en elle.

— Je... je viens de faire quelque chose de mal.

Je n'avais pas embrassé Emeria. C'était elle qui m'avait embrassé.

— Je... il s'est passé quelque chose de mal, rectifiai-je.

Le regard de Ludmylla se durcit.

— Quelqu'un t'a fait du mal ? On a essayé de te blesser ?

Je secouai la tête. Elle méritait la vérité, mais les mots refusaient de sortir de ma bouche.

— Emeria m'a...

Je pris une grande inspiration. Je devais le dire.

— Emeria m'a embrassée.

Vous avez atteint le dernier des chapitres publiés.

⏰ Dernière mise à jour : 4 hours ago ⏰

Ajoutez cette histoire à votre Bibliothèque pour être informé des nouveaux chapitres !

Rejoins-moi au crépusculeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant