Chapitre 3

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_ Mademoiselle Harris, j'espère que vous comprenez bien que le peu d'heures de cours que vous avez en cette deuxième année de master n’est pas pour vous amuser, mais bel et bien pour rédiger votre mémoire.

_ Oui monsieur.

_ Et je sais très bien que, comme la grande majorité des étudiants de votre âge, vous avez un travail à côté pour payer vos études puisque, nous le savons tous, la vie coûte très cher.

_ Oui monsieur…

_ Donc, vous vous doutez bien que j'aurais pu accepter comme excuse que vous étiez accaparée par votre travail, par la rédaction de votre mémoire ou même par vos révisions des futurs partiels… Mais trouvez-vous cela normal, à votre âge, de ne pas venir à mon cours, hier, car, je vous cite , vous “avez oublié” ?

_ Non monsieur…

_ Bien. Est-ce que cela va se reproduire ?

_ Non monsieur.

_ Parfait. Allez vous asseoir et, surtout, ne soyez plus jamais absente sans raison à mon cours, mademoiselle Harris. Je vous rappelle que cette matière est coefficient neuf pour votre note finale.

_ Oui monsieur. Merci monsieur.

Malgré les regards amusés des gens de ma promo, je me dirigeais vers une place libre au milieu de la pièce. En fait, la veille, nous avions bel et bien cours, car le professeur d’anglais avait rattrapé une absence et donc rajouté 4h ce mercredi. Il m'avait alors demandé la raison de mon absence, et j'avais préféré être honnête… Ce qu’il n'avait pas apprécié, et ce qui expliquait donc sa réprimande devant tout le monde.

Mais en réalité, je me fichais complètement de son cours. Ma famille avait beau habiter à Foix depuis ma naissance, mon père était américain et j'étais complètement bilingue. Alors, oui, on travaillait l’anglais en cours à travers des sujets très complexes et utiles pour nos études et notre avenir, mais cela n'empêchait pas que je maîtrisais totalement cette langue. C'était ma deuxième langue maternelle, après tout. Et mon mémoire était déjà quasiment fini, puisque je savais depuis des années ce que je voulais devenir : traductrice d'études sociales et sociologiques. J’avais donc fait une licence avec double cursus sociologie et anglais, puis un master en sociologie, et j'étais maintenant en deuxième année de master dans la traduction spécifique, en anglais. Avec ces diplômes en poche et mon expérience de plusieurs années de traductrice en ligne, j’allais pouvoir prétendre à des postes très intéressants pour de grandes maisons d'éditions spécialisées. J’avais déjà fait d'ailleurs en première année de master un stage chez l’une d’entre elles et j'étais déjà quasiment certaine d’avoir un travail là-bas à la fin de mes études.

En réalisant ce que je pensais, je me mis une petite gifle. Ne sois pas prétentieuse, Tania. On ne sait jamais de quoi la vie est faite. J’ai beau me donner à fond pour mon objectif et travailler sans relâche depuis des années, tout peut basculer. Mais quand même, j’ai bien le droit de louper une fois dans ma vie un putain de cours inutile, non ? Tout en réfléchissant, j'allumais mon ordinateur. C’est alors que je vis mon reflet dans l'écran, les sourcils froncés et l’air en colère. Ah… Je recommençais à m'énerver toute seule. Dès que je m’en voulais, j’agissais comme ça. Et là, c'était le cas… Je m'en voulais terriblement.

J'étais bourrée, certes, mais pourquoi avait-il fallu que je donne le numéro d’Abigail ? Pourquoi mon inconscient continuait à penser à elle ? J’étais restée avec elle trois ans et je l'aimais plus fort que tout, c’est vrai… Mais ça datait, maintenant. On s'était quittées il y a un moment… Et je n'avais aucune raison de continuer à penser à elle. Comme si une force divine avait compris ce dont j'avais besoin, je reçus au même moment un message sur Instagram.

Gwen : Netflix and chill ce soir ?

C'était accompagné d’une photo visible une seule fois. Sachant très bien que des gens derrière pouvait voir mon ordi, j’attrapais discrètement mon téléphone et ouvris l'image. C'était un selfie de Gwen. Il y avait en fond sa télévision et son canapé, mais ce n'était pas ça qui attira mon attention. J'observais plutôt sa poitrine qu’elle mettait en évidence en relevant son haut.

Tania : Qu’est-ce que j'amène ?

Gwen : Un bon vin rouge et tes fesses toutes nues…

Tania : Très bien… Mais j'espère que tu auras complètement enlevé ce haut avant que j'arrive…

Gwen : Viens plutôt me l’enlever.

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Un nouveau personnage fait son entrée !
Ce n'est pas la même Gwen qu'on croise dans MPDP, d'ailleurs, je préfère préciser. :D

À bientôt pour la suite !

Bac-8 en amour (Histoire lesbienne)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant