Je suis là, dans ce coin d'ombre,
Toujours à me demander,
Si ceux qui me regardent,
Me voient vraiment, ou s'ils me traversent,
Comme une ombre parmi d'autres ombres.
Je parle, mais ma voix tremble,
La vérité se cache derrière chaque mot,
Et ce n'est pas qu'une question de confiance,
Non, c'est une question d'existence.
Qu'est-ce que je fais ici, parmi vous,
Si je n'arrive même pas à savoir
Si vous êtes réellement là pour moi,
Ou si c'est juste une forme de passage,
Un faux semblant, une illusion.
Vous me dites "Je t'aime", mais
Est-ce que vous me voyez vraiment ?
Ou est-ce que ce mot s'échappe de vos lèvres
Comme une simple formule, un soupir
Dans le vent du quotidien,
Sans substance, sans racine,
Comme une parole qui s'éteint avant même d'atteindre l'air ?
Moi, je vous regarde,
Je vous observe dans vos gestes, vos regards,
À la recherche de quelque chose de pur,
De ce fil invisible qui nous lie,
Mais il se dérobe chaque fois que j'y touche,
Comme de l'eau qui fuit entre mes doigts.
Aimer. Ah, aimer...
Je voudrais aimer, mais comment aimer
Quand je suis moi-même si flou,
Quand je ne sais même pas si vous m'acceptez
Dans cette forme étrange que j'ai prise
Au fil des ans ?
Et vous, comment aimez-vous ?
Est-ce une mélodie ou un écho,
Ou un cri dans le vide de vos propres incertitudes ?
Peut-être que, tout comme moi,
Vous vous interrogez sans cesse sur le sens de ce mot,
L'amour... un mot si grand,
Et pourtant si petit dans la bouche de ceux qui ne le comprennent pas.
Et moi, je reste là,
Une étrangère parmi les miens,
Une folle qui cherche sa place,
Tremblant de n'être jamais vu comme je suis,
Prisonnière de mes propres murs invisibles.
