Miss Jalousie

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Un soir je marchais dans la rue avec Miss Jalousie
Ses talons claquaient, comme des gifles à la nuit,
Un sourire rouge sang dessinait ses envies,
Mais son amant, Orgueil, venait de la trahir,
Laissant derrière lui un parfum de soupir.

Elle s’agrippait à mon bras, fébrile et blessée,
Ses ongles griffant mes idées mal placées.
"Regarde-les," dit-elle, "tous ces amours parfaits,
Leur bonheur me brûle comme un fer qu’on refait."

Ses yeux, deux miroirs où danse l'amertume,
Réfléchissaient le poison d’une âme qui s’allume.
"Pourquoi lui?" murmura-t-elle dans un souffle amer,
"Pourquoi m'a-t-il laissée, moi, l'ombre et la lumière?"

Je l'écoutais, hypnotisé par sa détresse,
Elle portait le drap d'une amante en détresse,
Une robe déchirée d'émeraude jalouse,
Qui révélait trop d'elle, et pourtant rien ne s'y bouscule.

"Tu sais," dit-elle en posant sa main sur mon cœur,
"J'ai pour habitude d'y semer des rancœurs.
Avec moi, on pleure, on tremble, on brûle à jamais,
Je suis la flamme, la cage, le feu et le damné."

Son rire, une lame, m’a transpercé l’esprit,
Et dans la rue déserte, j'ai cru, en cette nuit,
Que Miss Jalousie était reine parmi les damnés,
Une femme trop belle pour être pardonnée.

Puis elle s’est retournée, et d’un dernier regard,
A jeté son fiel comme un trait dans le noir.
"Tu m’as écoutée, mais tu ferais bien de fuir,
Je suis la maîtresse qu’on ne peut retenir."

Et dans un bruissement de satin et de haine,
Elle disparut, laissant derrière elle cette peine.
Un soir je marchais dans la rue avec Miss Jalousie,
Et je compris qu’aimer, c’était parfois mourir aussi.

Mes écrits.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant