12 septembre 2023

105 4 0
                                    

Il était 1h00 du matin lorsque j'ai enfin posé le pied à Toulon. La fatigue m'écrasait, et la peur ne me quittait pas.
Cette ville inconnue, plongée dans l'obscurité, semblait presque irréelle. À peine sorti de la gare, j'ai aperçu un hôtel juste en face. C'était une aubaine.

Traversant la rue d'un pas hésitant, je n'avais qu'un seul objectif : trouver un endroit pour m'abriter, au moins pour cette nuit. Lorsque je suis entré dans le hall, une pointe d'anxiété m'a envahi. Et si toutes les chambres étaient prises ? Heureusement, il en restait une. Je n'ai pas hésité une seconde et ai payé en espèces avant de monter dans ma chambre.

La pièce était modeste mais propre, avec un lit simple et une salle de bain attenante. Une fois seul, je me suis effondré.

Mon sac à mes pieds, je me suis précipité sous la douche, laissant l'eau chaude couler sur ma peau. Ce n'était pas seulement pour me laver, mais aussi pour essayer d'effacer, ne serait-ce qu'un instant, le poids du voyage et de ce que je laissais derrière moi.

Mais le sommeil, lui, refusait de venir. Allongé sur ce lit étranger, le regard perdu dans le plafond, des pensées tournaient en boucle dans ma tête.

Que vais-je devenir ? Comment vais-je survivre seul, sans personne pour m'aider ? Mais surtout, comment vont mes frères et mes deux petites sœurs ? Ces enfants que j'aimais plus que tout, que j'avais protégés et dont je m'étais occupé chaque jour. Est-ce qu'ils avaient mangé ce soir ? Est-ce que mon père s'en prenait à eux maintenant que je n'étais plus là pour prendre les coups à leur place ?

Ces questions m'assaillaient, rendant la nuit interminable. Pour ne rien arranger, je n'avais plus mon téléphone.
En traversant les différentes gares, j'avais décidé de le confier à un ami de confiance. Éteint, il ne pourrait pas servir à me localiser. Mon ami m'avait promis de me le rendre lorsque je serais prêt, lorsque le moment serait venu de me reconnecter au monde.

Au matin, après une nuit blanche, je me suis levé, décidé à avancer, même sans plan précis. Il fallait que je fasse quelque chose pour effacer les traces que je laissais derrière moi.
Mon père et ses amis étaient capables de tout, et je ne pouvais pas prendre le risque qu'ils me retrouvent.

Je suis allé dans un salon de coiffure. Ce n'était pas un simple geste de routine, mais une décision calculée. J'ai changé de coupe et, surtout, de couleur de cheveux. Devant le miroir, en voyant ma nouvelle apparence, j'ai eu une étrange sensation : un mélange de soulagement et de peur. Je devenais quelqu'un d'autre, mais pour combien de temps ?

Ensuite, je me suis mis à chercher un magasin pour m'acheter un nouveau téléphone. J'en avais besoin pour recontacter mon ami virtuel, mais aussi pour organiser les étapes suivantes : trouver un appartement, un travail, et bâtir une nouvelle vie.

Pendant des heures, j'ai arpenté les rues de Toulon, examinant les petites annonces, cherchant un endroit où je pourrais être tranquille. Un lieu où je pourrais enfin recommencer à zéro.

Mais même en marchant, mon esprit restait prisonnier de mes souvenirs. Les visages de mes frères et de mes petites sœurs me hantaient. Je me demandais s'ils allaient bien, s'ils me comprenaient, ou s'ils m'en voulaient d'être parti.

Je savais que cette nouvelle vie serait semée d'embûches. Mais pour échapper à mon passé, je n'avais pas le choix.

Mais en parlant de ce passé... Savez-vous réellement ce que j'ai traversé ? Ce que j'ai enduré pour en arriver là ?

Vous le découvrirez dans le prochain épisode.

Date inexpliqué au garçon jamais compris Où les histoires vivent. Découvrez maintenant