Ne m'oublie pas

Chapitre 3

PDV : Louis ,Paris ,mai 1956

Je regarde le courrier que m'a envoyé mon père, la date, l'heure et le lieu de mon départ . Nous sommes dimanche déjà, et je part mardi. Mes affaires sont prêtes et je suis prêt à partir .

Enfin presque, je dois dire au revoir à Isabelle avant de partir . Je ne sais pas combien de temps je vais rester en Algérie, alors autant lui dire au revoir comme il se doit . Mon père a dépeint un peuple barbare et sanguinaire, alors je m'attend à quelque chose , même si mon père a tendance à amplifier la vérité .

Je m'approche du pas de la porte de la grande maison familiale . Je lache un long soupire, cela fait tellement longtemps que je n'y ai pas mis les pieds. Je toque quelques fois et attend quelques instants .

Une gouvernante vient m'ouvrir la porte .

Les souvenirs remontent dès que je franchis l'encadrement de la porte . Des photos de mes grands frère sont accrochés au murs, ainsi que celle de mes petites sœur .
Je suis soudain pris de remords .

Ma soeur cadette Annie s'est marié en septembre et je n'ai même pas assisté à son mariage .
Je fait défilé les photos sous mes yeux , nostalgique d'un temps où je considérais toute ma famille comme des saints . Isabelle ne figure sur aucune des photos .

Mais ils ne le sont pas, ils ont détruit Isabelle .

Une fois sorti de cette parenthèse, la gouvernante m'interpelle et me demande si je suis venu voir mademoiselle Isabelle .

Je répond doucement que oui . Elle sait très bien que je viens dans cette maison de l'horreur juste pour voir Isabelle .

Mon père était souvent absent, et quand il était présent, violent . Ma mère ne nous voyait presque pas, elle était bien trop occupé à suivre mon père comme son ombre ou à sortir se pavaner dans des galas mondains .

Nous avons tous été cloîtrés entre ces 4 murs durant toute notre enfance , sans l'amour véritable d'un parent .

Mon père a toujours caché au monde qu'il avait une 6eme fille. Isabelle, elle , est toujours coincé entre ces murs .

Je me dirige vers un couloir étroit puis descend l'escalier . Les murs blancs ornés de moulures se transforment peu à peu en murs jauni par le temps . Ils n ont même pas donne à Isabelle une chambre digne de ce nom .

Je prend une grande inspiration avant de passer la porte de la chambre de ma cadette .

Elle est assise sur une chaise, dos à la porte , et ne se retourne même pas quand je rentre .

Je prend une veille chaise en bois qui traîne au fond de la pièce lugubre et la traîne pour la poser en face de ma soeur . C'est la que je croise son regard, elle n'a absolument pas changé .

C est la que je m'en veux de ne pas lui avoir rendu visite en 3 mois, j'avais l'habitude auparavant de la voir toutes les semaines .

Elle me dévisage de ses grands yeux bleus . C'est la seule de la fratrie à possédé des yeux de couleurs . Ses cheveux châtains forment de légère ondulations et tombent en cascade sur ses épaules . Ils ont bien poussés depuis la dernière fois . Elle est devenue une magnifique jeune fille du haut des ses 16 ans .

- Désolé de ne pas être venu plus tôt Isabelle, mais je m'occupais d'autre choses . Tu te rappelles du tour du monde en avion que je voulait faire , et bien le départ est repoussé. Père m'oblige à me rendre en Algérie faire la guerre . Il espère que ça me rendra plus sage . J'ai tout essayé pour le convaincre de ne pas y aller mais il a menacé de te faire du mal . Je t'aime tellement petite sœur et je m'en veux énormément pour ce qui t'es arrivé . Pardonne moi je t'en pris...