Deux jours après leur nuit ensemble, Émilie sentait le poids de l'incertitude la consumer. Elle n'avait pas revu Louis depuis qu'il était parti de son appartement. Ils avaient échangé quelques messages, mais à chaque mot écrit, elle sentait une retenue, une distance qui la faisait souffrir.
Elle savait qu'elle aimait Louis. Elle l'aimait depuis des années, même si elle s'était efforcée de l'oublier. Le revoir, le toucher, partager cette nuit avec lui... cela n'avait fait que raviver ce qu'elle avait tenté d'enterrer. Mais Louis, lui, semblait coincé entre deux mondes, incapable de se décider.
Quand Louis lui proposa de se voir à nouveau, elle accepta. Ils se retrouvèrent dans un parc à l'écart de Bordeaux, loin des regards indiscrets. Émilie arriva la première. Elle était nerveuse, mais déterminée à obtenir des réponses.
Louis arriva peu après, son expression fermée. Il lui sourit, mais ce sourire semblait forcé. Ils s'assirent sur un banc, et pendant un moment, aucun d'eux ne parla.
— Comment tu vas ? demanda-t-il finalement.
— Pas très bien, répondit-elle honnêtement. Et toi ?
Il haussa les épaules, évitant son regard.
— J'ai beaucoup réfléchi.
Émilie croisa les bras, le regard fixé sur lui.
— Et ? Tu es arrivé à une conclusion ?
Louis prit une profonde inspiration, passant une main dans ses cheveux.
— Émilie, je ne sais pas quoi faire.
Ces mots la frappèrent comme un coup.
— Tu ne sais pas quoi faire ? répéta-t-elle, incrédule.
— Je suis avec Alyzée depuis trois ans, continua-t-il. Je tiens à elle. Mais toi... toi, c'est différent. Je ressens quelque chose de si fort pour toi, Émilie. Je ne peux pas l'ignorer.
Elle se redressa, sa voix tremblante de colère et de douleur.
— Alors pourquoi est-ce si compliqué pour toi ? Pourquoi tu ne fais pas un choix ?
Louis la regarda, son visage marqué par la confusion et l'angoisse.
— Parce que je ne veux pas blesser Alyzée. Et je ne veux pas te perdre, toi.
Les larmes montèrent aux yeux d'Émilie, mais elle les retint.
— Alors, tu veux garder les deux ? Tu veux continuer à jongler entre nous, comme si c'était normal ?
Louis ouvrit la bouche pour répondre, mais il n'avait pas de réponse.
Émilie se leva, incapable de rester assise.
— Écoute-moi bien, Louis. Je t'aime. Je t'aime comme je n'ai jamais aimé personne. Mais je ne peux pas vivre dans cette ambiguïté.
Louis se leva à son tour, tendant une main vers elle.
— Émilie...
Elle recula, levant une main pour l'arrêter.
— Non. Soit tu choisis, soit tu me perds. Tu ne peux pas avoir les deux.
Il resta figé, incapable de parler.
— Tu as besoin de temps ? Très bien, prends-le. Mais sache que je ne t'attendrai pas éternellement. Si tu tiens vraiment à moi, si tu veux être avec moi, tu sauras quoi faire.
Elle tourna les talons, ses épaules tremblantes, et s'éloigna sans se retourner.
Les jours qui suivirent furent parmi les plus longs de la vie d'Émilie. Elle avait bloqué le numéro de Louis, supprimé leurs conversations, et tenté de se concentrer sur son travail. Mais chaque soir, en rentrant chez elle, le vide était insupportable.
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Le pacte
RomansaParfois, les rencontres les plus marquantes ne sont pas celles qui s'inscrivent dans la durée. Parfois, elles ressemblent à des étoiles filantes : un éclat bref, intense, et pourtant suffisant pour transformer une vie. Pour Émilie et Louis, ce fut e...