PDV : Giovanni
Le lendemain...
Le bruit des haltères qui s'écrasent au sol résonne, lourd mais apaisant. Je viens tous les jours. Si je pouvais je passerai tout mon temp sur ma moto, ma première passion. Mais la salle, c'est différent. Ici, je ne fuis pas la route, je fuis mes pensées.
Quand je soulève, quand mes muscles brûlent, c'est comme rouler à pleine vitesse, tout s'efface. Plus d'addiction, plus de souvenirs qui me hantent, juste l'effort. Une douleur que je choisis, un contrôle que je m'impose.
La moto c'est ma liberté, la salle c'est ma survie.
Alors que je termine une série, mon téléphone vibre. Alessandro.
Alessandro : « tout est prêt, pour ce soir. À toi de jouer, frérot. »
Je bloque un instant, puis repose le téléphone, mais mes pensées dérivent aussitôt. Hier, elle était là. Livia. Après toutes ces années. Elle avait tellement changé, mais ses yeux couleur noisette, parfaitement assortis à ses cheveux bruns, étaient toujours les mêmes.
Elle m'a tenu tête hier soir, et j'ai fait comme si je ne la reconnaissait pas. Mais la vérité, c'est que j'ai jamais vraiment oublié ce visage. Et putain, elle fait de la moto.
Tout comme moi.Je répond rapidement à Alessandro.
Moi : « c'est noté, je serai là. »
Je me dirige vers la douche, l'eau chaude me brûlant un peu la peau, mais ça n'efface pas les images de Livia. Son regard, sa moto.
Je me sèche, m'habille en vitesse : jean noir, t-shirt, veste en cuir, un coup d'œil dans le miroir, c'est bon, je suis prêt.
Je rentre chez moi, les pensées toujours en mouvement. Ce soir je me concentre. Pas de place pour le reste.
Juste la mission.Un peu plus tard dans la soirée...
J'arrive devant l'entrepôt, mon territoire, l'endroit que j'ai conçu pour nous, les motards.
Chaque année, on recrute des nouvelles têtes, des personnes prêtes à prouver qu'elles méritent leurs place dans notre groupe. Et ce soir, c'est au tour des nouveauxL'entrepôt est plongé dans l'obscurité mais les phares des motos dessinent des traînées lumineuses sur l'asphalte, créant une ambiance électrique. Tout est prêt.
Ce soir, la règle est simple : une course masquée. Pas de casques, aucune protection. Juste la route et eux, dans l'ombre. Cinq d'entre eux devront franchir la ligne d'arrivée les premiers pour rejoindre notre groupe. Peu importe comment, peut importe les risques. Seuls les cinq premiers auront la chance d'être parmis nous.
Je me gare à l'écart, observant les visages tendus des candidats. Certains semblent confiants, mais je sais que la peur du masque va les rattraper. C'est un test, bien plus qu'une simple course.
Ce soir, tout se joue dans les premières secondes.Hier Livia était la. J'ai vu sa course, elle s'en est bien sortie, mais quelques chose l'a perturbée. Après, elle avait l'air... pas bien.
De toute façon, ça ne me regarde pas.
Pourquoi je parle d'elle ?Je secoue la tête me concentrant sur la course. Ce soir, ce n'est pas le moment pour ça.