Virage 10

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"La guerre ne consiste pas à détruire l'ennemi, mais à se détruire soi-même" 
- Franz Kafka

Mercredi 15 Mai 

Imola, 14:45

Imola, 14:45

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PDV LANDO

La pluie battante tambourinait sur le toit des motorhomes. J'ai toujours aimé courir sous la pluie, mais là, à cet instant précis, je me sentais coincé. Pas à cause de la météo, ni de la voiture, mais par tout ce qui se passait dans ma tête.

Julie n'est pas venue avec moi ce week-end, C'était étrange. Un peu trop silencieux, presque inconfortable. Elle avait toujours été là, que ce soit pour prendre des photos, parler avec l'équipe ou simplement être assise dans un coin avec son téléphone. Mais cette fois, elle avait trouvé une excuse pour rester à Londres. « J'ai des choses à faire », avait-elle dit, vaguement.

On ne se connaissait que depuis quelques semaines, mais ça n'avait pas d'importance. Chaque conversation avec elle me donnait l'impression d'être plus vivant. Ce matin encore, on avait échangé quelques messages, et j'avais adoré. Rien de grandiose, juste des banalités, mais il y avait quelque chose dans sa manière de répondre, de me surprendre avec ses petites remarques. Ça illuminait ma journée d'une manière que je ne savais pas expliquer.

Je secouai la tête pour me concentrer. Il fallait que j'oublie tout ça. J'étais ici pour piloter. Imola n'était pas le genre de circuit qui pardonne les distractions.

Charlotte :  Lando, briefing in five minutes. La voix de Charlotte, ma physio, me tira de mes pensées. (Lando, briefing dans cinq minutes.)

Moi : Yes, coming. (Ouais, j'arrive.) 

J'attrapai ma veste et sortis. L'air frais chargé de pluie me réveilla un peu. Je croisa Max en chemin. Mon meilleur ami. 

Max : Man, you look lost. You all right there? (Mec, t'as l'air perdu. Tout va bien ?) 

Je haussai les épaules. Max pouvait lire en moi comme un livre ouvert. 

Moi : Just Tired (Juste fatigué.) 

Il fronça les sourcils mais ne posa pas plus de questions. Il savait que je parlerais si j'en avais envie.

Le briefing technique était une routine. Les discussions sur les pneus intermédiaires et la stratégie semblaient se dérouler en arrière-plan de mon esprit. Julie était assise dans un coin, scrollant son téléphone, le visage illuminé par l'écran. Je ne savais pas ce qui m'agaçait le plus : qu'elle soit là mais si distante, ou le fait que je pensais à quelqu'un d'autre.

Après le briefing, je pris mon téléphone, incapable de résister plus longtemps. J'ouvris Instagram et tombai sur une story de Lewis. Il était en Suisse avec Lena et d'autres amis. Ils semblaient être chez elle, à en juger par le décor chaleureux et le cadre bucolique qu'on voyait par la fenêtre. Lena riait à une blague, un éclat de vie dans ses yeux.

Lumière dans l'Ombre || Lando NorrisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant